OneCoin en France : Chronique d’une escroquerie sans fin
Crypto fait divers … Ils étaient des milliers à y croire. À Laval, ils sont vingt-deux à avoir perdu leurs illusions… et leurs économies. « C’était tellement beau… et bien fait ». La phrase, lâchée par une victime au tribunal de Laval, résonne comme une gifle dans l’article d’Alexandra Frémont pour France Bleu. En 2025, l’affaire OneCoin continue d’écrire son feuilleton judiciaire à travers la France, et cette fois, c’est dans la douce Mayenne que le rideau s’ouvre sur un nouvel acte. Le prévenu ? Un homme de 37 ans, ancien distributeur d’un projet aussi clinquant qu’illusoire, jugé pour avoir escroqué 22 personnes entre 2016 et 2024. Préjudice estimé : plus de 120 000 euros.
- À Laval, 22 victimes ont été escroquées par un ancien distributeur de OneCoin, perdant plus de 120.000 euros.
- OneCoin, fondé par Ruja Ignatova, a blessé des millions de personnes alors que le FBI traque toujours la « Cryptoqueen ».
OneCoin : la bulle de savon made in Bulgaria
Souvenez-vous : 2014, l’année où Ruja Ignatova, flamboyante docteure en droit et gourou des conférences crypto, lance OneCoin avec son frère Konstantin.
Un projet taillé pour les rêves de fortune rapide, sauf que derrière les discours inspirants et les « packs de formation », se cachait une arnaque bien huilée.
Le FBI l’a vite compris, plaçant la « Cryptoqueen » dans son Top 10 des fugitifs les plus recherchés. Pendant ce temps, des millions de victimes dans le monde voient leur « investissement » s’évaporer plus vite qu’un stablecoin sans collatéral.
Laval : le théâtre d’une escroquerie ordinaire
À Laval, la salle d’audience s’est transformée en salle des souvenirs douloureux. Le prévenu, cravaté, mais sans avocat, vient défendre bec et ongles sa version : il n’était qu’un simple « distributeur indépendant », et non un cerveau malveillant.
Pourtant, les chiffres parlent : 700 000 euros de commission encaissés, des séminaires organisés dans toute la France, et une cinquantaine de packs vendus, parfois à des proches.
Dans la salle, l’ambiance décrite est tendue. Une victime lance, amère : « On est des cons ! ». Les autres acquiescent en silence.
Système pyramidal ou négligence : la question ne se pose plus
OneCoin promettait monts et tokens : pour quelques milliers d’euros, on vous vendait l’espoir d’un retour sur investissement stratosphérique.
Résultat ? Un site en maintenance perpétuelle, des portefeuilles à sec, et des recruteurs disparus dans la nature. Le prévenu plaide la bonne foi, évoque la confiance qu’il avait dans le système, et invoque même le témoignage d’un ami boxeur pour soutenir sa défense.
Mais face aux déclarations des victimes, les contradictions s’enchaînent. À chacune, il aurait promis la lune, avec des gains annoncés allant jusqu’à 400 000 euros.
La justice tranchera, mais les cicatrices restent
Le procureur ne s’y trompe pas. Il demande la requalification en complicité d’escroquerie, trois ans de prison avec sursis probatoire, 200 heures de TIG, et une amende de 50.000 euros. Le verdict sera rendu le 3 juillet. D’ici là, les victimes devront encore attendre pour espérer un peu de justice, même symbolique.
Ce procès à Laval illustre une réalité glaçante : OneCoin, loin d’être un mauvais souvenir relégué à la Bulgarie, continue de faire des ravages. Et rappelle, s’il le fallait, que dans la jungle des cryptos, certains cherchent encore l’or… pendant que d’autres vendent des pelles en carton.
Le Journal Du Coin
Un article de la rédaction. Le Journal du Coin, premier média d’actualités francophone sur la cryptomonnaie, Bitcoin, et les protocoles blockchain.
