MtGox : la justice néozélandaise saisit 90 millions de $ liés à Alexander Vinnik
L’affaire des centaines de milliers de bitcoins (BTC) volés sur MtGox semble interminable, depuis la fermeture de cette plateforme d’échange en 2014. Les autorités de Nouvelle-Zélande viennent toutefois d’apporter leur contribution, en gelant 90 millions de $ de BTC, supposés avoir été blanchis par l’intermédiaire d’Alexander Vinnik.
Les ennuis judiciaires continuent pour Vinnik
Alexander Vinnik est un expert informatique d’origine russe, lié à l’ancienne plateforme d’échange BTC-e, qui a été une plaque tournante du blanchiment des bitcoins volés sur MtGox.
L’homme de 37 ans, accusés de blanchiment d’argent par au moins 3 pays (France, États-Unis, Russie), s’est toujours défendu et présenté comme simple employé et technicien de BTC-e, et non comme son responsable.
Mais cela n’a pas convaincu les autorités judiciaires, et Alexander Vinnik a fini par se faire arrêter à l’été 2017 en Grèce, alors qu’il y séjournait pour des vacances. Depuis lors, il s’est battu pour être extradé vers la Russie (son pays natal), mais en début d’année 2020, et malgré sa grève de la faim, Vinnik a finalement été extradé vers la France.
Selon le journal local New Zealand Herald, les autorités néozélandaises viennent de bloquer l’équivalent de 90 millions de dollars d’une société qui serait liée à l’enquête sur Vinnik.
Une partie du recel des bitcoins de MtGox saisis ?
Vinnik est accusé d’avoir blanchi 300 000 BTC (dont ceux de MtGox) en six ans d’activité de la plateforme BTC-e. Les 90 millions de $ saisis par l’unité de recouvrement des avoirs de Nouvelle-Zélande représenterait une partie du recel de ces bitcoins, qui étaient détenus par une société locale appelée « WME Capital Management Ltd ».
Le commissaire de police Andrew Coster s’est exprimé sur cette affaire, qui se trouve être la plus grande saisie de fonds jamais effectuée par les autorités du pays :
« La police néo-zélandaise a travaillé en étroite collaboration avec l’Internal Revenue Service (IRS) des États-Unis pour s’attaquer à ce délit très grave (…) Ces fonds sont susceptibles de refléter les bénéfices tirés de la spoliation de milliers, voire de centaines de milliers de personnes dans le monde entier, du fait de la cybercriminalité et du crime organisé. »
Il y a de fortes chances que ces éléments confortent une possible extradition d’Alexander Vinnik aux États-Unis, après son jugement en France. Il pourrait, si c’est le cas, y encourir des peines allant jusqu’à 55 ans de prison.
Le feuilleton MtGox est encore loin d’être terminé, mais ce dernier rebondissement est la preuve que l’enquête suit son cours. De là à ce que la lumière soit faite totalement, et que les utilisateurs lésés de MtGox soit remboursés, il risque toutefois de s’écouler un certain temps.