Grâce à la France, le cours de Bitcoin atteint 278 500 euros l’espace d’un instant
Quand Bitcoin est « adjugé, vendu » – Quand l’euphorie gagne une assistance, les prix explosent fatalement vers des sommets déraisonnables. C’est également ce qu’il s’est passé lors de le toute première vente aux enchères en France de bitcoins, effectuée suite à une saisie judiciaire de 611 unités de la précieuse cryptomonnaie.
Un prix multiplié par 5
La mise aux enchères de bitcoins de ce 17 mars, par la prestigieuse maison Kapandji Morhange du réseau Drouot, n’est pas passée inaperçue, aussi bien dans le microcosme des salles de ventes et des commissaires-priseurs que dans celui de la cryptosphère française.
Cela est d’autant plus vrai que, maintenant que la vente est terminée, on a pu constater que les enchérisseurs ont été même prêts à payer bien plus que le cours actuel du BTC.
Le magazine Les Echos, qui rapporte en détail les différents lots de bitcoins mis aux enchères, raconte ainsi l’anecdote du premier lot vendu, qui n’était pourtant constitué que de 0,11 BTC – soit 5 180 euros au moment de la mise en vente :
« [Ce lot] a été proposé au prix de départ de 2 500 euros. Les prix sont montés très vite, à 9 000, puis 14 000, puis 23 300 euros (…) ‘Je pense que je n’ai pas été claire sur la désignation du lot’, déclare la commissaire-priseuse… qui décide de recommencer les enchères [ndlr : ce qui est rarissime]. Elles ont repris. 2 800, puis 8 400 sur le net, 9 600, 10 200… 11 300… Il est rappelé qu’il ne s’agit que de 0,11 bitcoin… 14 300, 15 800 euros, 25 800, 26 300, et enfin 26 800 euros. La commissaire-priseuse a rappelé une dernière fois qu’on ne vendait pas 1 bitcoin, mais 0,11 bitcoin (…) Mais cette fois, la vente a été faite. Tant pis pour cet acheteur ! »
Adjugé à plus de 278 500 euros le BTC
Avec les frais inhérents à de telles ventes judiciaires, qui sont ici de 14,28 %, cela revient à un cours de près de 278 500 euros, s’il avait s’agit d’un bitcoin entier. Une jolie surprime qui dépasse largement les 500 % par rapport au cours sur les plateformes d’échange de cryptos.
Même si les ventes suivantes se sont un peu calmées, avec des prix de vente plus proches des cours en crypto-bourses, une fois les frais pris en compte, tous ces lots de bitcoins sont revenus plus chers que s’ils avaient été achetés simplement et directement au prix du marché.
Une aberration pour Adrien Hubert, directeur de l’exploitation de Smartchain, car bien que vendus suite à une saisie d’un organisme de l’État français, ces bitcoins ont été obtenus frauduleusement suite au piratage d’une plateforme d’échange (en l’occurrence celui de Gatehub en juin 2019).
« (…) il y a une prise de risque : (…) celui d’avoir des bitcoins marqués comme ayant été utilisés dans des affaires criminelles, et donc inutilisables sur la plupart des plateformes pendant un délai indéfini. »
Adrien Hubert
Eh, oui ! Car bien que « blanchis » par la France, ces bitcoins ont certainement été marqués comme issus d’un hack par toutes les plateformes d’échange ayant une politique de surveillance du blanchiment d’argent (AML) digne de ce nom.
Même si les crypto-bourses françaises ont sûrement eu vent de cet événement, à la vue de son écho extraordinaire, il n’est pas du tout sûr que l’info se transmette aussi rapidement auprès de toutes les plateformes étrangères.
Alors, quel intérêt d’acheter hors de prix des BTC qui pourraient peut-être être bloqués pendant un certain temps (ou plutôt, pendant un temps incertain) par un bon nombre de services cryptos ? A part d’être, en quelque sorte, des bitcoins labellisés « vendus par la France », nous n’en voyons strictement aucun.