La chasse à l’homme qui valait 1 million de bitcoins continue – Satoshi Nakamoto était-il londonien ?

Tea time pour Bitcoin ? Plus de 12 ans après la publication du white paper originel du réseau Bitcoin, le mystère reste entier autour de son créateur, seulement connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. De nouveaux indices introduisent toutefois l’hypothèse selon laquelle l’inventeur de Bitcoin ait résidé en Angleterre.

La piste londonienne scrutée de près

Selon Doncho Karaivanov, qui publie son analyse dans The Chain Bulletin, Londres serait l’endroit le plus probable où Satoshi Nakamoto aurait travaillé sur le projet Bitcoin (BTC) entre les années 2008 et 2010.

Avant d’affirmer que le créateur de Bitcoin vivait dans la capitale du Royaume-Uni, l’auteur a d’abord analysé 3 de ses éléments de communication :

  • Ses messages postés sur le forum Bitcointalk ;
  • Les publications de propositions d’édition du code de Bitcoin (effectuées sur le site de dépôt SourceForge, ancêtre de GitHub) ;
  • L’envoi d’e-mails.

La compilation de toutes ces activités, ci-dessous, nous permet ainsi de voir les périodes de travail privilégiées par Satoshi. Malheureusement, cette première méthodologie ne permet pas – en tout cas, pas à elle seule – d’affirmer avec certitude que Satoshi était londonien au moment de la création de Bitcoin.

Compilation de toutes les activités de Satoshi Nakamoto (fuseau horaire de Londres)

Ces plages horaires permettent, par contre, d’exclure l’hypothèse d’un Satoshi japonais ou australien (coucou, Craig Wright !) … à moins que l’inventeur de Bitcoin ne soit « un vampire » qui n’aimait travailler qu’en pleine nuit, minuit passée, pour reprendre les mots de notre enquêteur.

Le genesis block, la clé du mystère de Nakamoto ?

Doncho Karaivanov a, par contre, étoffé cette localisation britannique de Satoshi par le fameux extrait du journal The Times, inclus dans le tout premier bloc – le genesis block – de la blockchain de Bitcoin, le 3 janvier 2009.

Selon l’analyste, seule l’édition imprimée en Angleterre du Times comprenait le gros titre qui a été inclus au commencement de Bitcoin (ci-contre), comme critique du système économique et de la crise financière de 2008.

En effet, l’édition en ligne de du Times incluait le nom du Chancelier britannique (Alistair Darling) en plus dans le titre. L’édition américaine, quant à elle, ne comportait pas cette histoire (anglo-centrée) sur sa page principale.

Autre indice très british, selon Doncho Karaivanov : les préférences orthographiques de Satoshi. En effet, ce dernier a toujours privilégié les terminaisons de mots en « -ise » et « our », plutôt que les plus américaines terminaisons en « -ize » et « -or ». Cet exemple de mots anglais qu’il a utilisés semble le prouver : « organise, analyse, neighbour, colour ». L’utilisation du mot « bloody » serait, elle aussi, très britannique.

Le mystère sur Satoshi Nakamoto n’est pas prêt d’être levé, même si les enquêteurs sont nombreux à tenter de recoller chaque petite pièce de cet immense puzzle. Ce dernier restera peut-être à jamais inachevé, et Bitcoin continuera à vivre sans son créateur, comme c’est le cas depuis avril 2011, date du dernier signe de vie de Satoshi.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.