Black Friday pour Bitcoin sur « L’Île Noire »

En cette fin d’année faste pour Bitcoin, nous vous offrons une analyse prophétique concernant la planche à billets étatique, une comparaison symbolique des aventures de Tintin et de Bitcoin.

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« L’Île Noire » date de 1938 et, comme « Le sceptre d’Ottokar », l’album met en scène les opérations de déstabilisation auxquelles se livrent à l’époque les régimes totalitaires. Dans les années 30, malgré la signature d’une convention internationale destinée à lutter contre les faux monnayeurs, la guerre de la fausse monnaie bat son plein, parce qu’elle est le plus souvent menée en sous-main par les États, annonçant les largages de faux billets durant la guerre. Comme si des manipulations de la « vraie » monnaie ne suffisaient pas. Si les faux billets sont si bien imités qu’il est absolument impossible de les distinguer, n’est-ce pas aussi que, comme les vrais, ils sont l’œuvre, non de bandes de mafieux ou d’anarchistes, mais d’un État ? Et si chaque État belligérant s’autorise ce procédé, en quoi le résultat d’ensemble peut-il être autre chose qu’une universelle inflation de néant ?

On a remarqué que dans « L’Île Noire », Hergé mêle beaucoup de modernité (le matériel d’impression, mais aussi la télévision ou l’avion) à certaines légendes, dont l’Écosse semble la terre de prédilection. Que signifie le vieux château ?

La solution retenue par le film « Le Cave se rebiffe » consistant plutôt à imprimer les faux billets dans une imprimerie paraît autrement naturelle. Depuis lors, la célèbre série « La casa de papel » (2017) a proposé plus simple encore : faire la chose dans les murs mêmes de la Banque centrale.

Si Hergé choisit de placer le faux monnayage sur une île qui évoquerait plutôt une étiquette de whisky et au fond de caves gothiques qui semblent annoncer le bric-à-brac crapuleux des frères Loiseau, c’est que l’inflation qui en résultera est une ivresse collective (du type de celles que Tournesol tentera d’empêcher dans les Picaros) et que l’émission de monnaie, vraie ou fausse, semble toujours une opération trop simple finalement, pour ne pas s’habiller d’un peu de décorum, qu’il soit imposant légalement ou simplement terrifiant.

À mi-chemin de King Kong et du monstre du Loch Ness, le gorille Ranko pousse des cris qui s’apparentent à ceux d’un fantôme.

Destiné à effrayer d’éventuels curieux, il a cependant peur de Milou (à son tour terrorisé par une araignée), ce qui, là aussi, est de l’ordre de « je dirais même moins ».

Si tout l’album joue sur la peur, la chose au-delà du comique de situation renvoie un peu les 2 camps dos à dos.

Tintin, apparaissant sur le quai et suivi de Ranko, pense même être celui dont la vue fait détaler les badauds.

Son exploit ne lui vaut pas un défilé en carrosse, comme ce sera le cas dans « Le sceptre », mais une simple photo avec 4 bobbies. Naturellement, il reprend ensuite l’avion sans aucun souvenir en poche. Ce que recherche Tintin, c’est le vrai, pas le toc. Il n’a simplement découvert aucun « trésor ». L’arrivée de celui de Rakham le Rouge à Moulinsart ou les sacs d’or et de pierres précieuses offerts par l’Inca ne dévaluent en rien la monnaie de l’État. Ces trésors sont uniques et de toute autre nature que la monnaie qu’un faussaire peut reproduire et que l’État lui-même peut multiplier.Or, tel est le cas de Bitcoin. Sa découverte n’a rien ôté à la valeur des milliers de milliards de dollars ou d’euros émis from thin air pour maintenir en suspension dans le vide le système financier actuel.

Bitcoin est une richesse supplémentaire qui ne livre ses secrets qu’à celui qui cesse de voir ce qu’il n’a pas (et qui serait supposé lui manquer) comme une effigie, un pouvoir politique, une autorité centrale, etc. La richesse de Bitcoin, valeur intrinsèque, trésor communautaire, projet politique libérateur, modèle alternatif adapté à un monde physique acceptant sa finitude, première émergence d’une forme régalienne dans le cyber-espace, … Tout cela est une autre affaire.

Objective Thune, pp. 35 et 36, Jacques Favier et Philippe Ratte 2020. Illustrations Pamina Calisti.

ludom

Je suis un historien/éditeur/créateur de jeu tombé dans Bitcoin depuis quelques années. Attiré par le potentiel de payement en ligne de Bitcoin, j'ai compris rapidement que le protocole était passionnant sous plusieurs aspects : social, philosophique et économique. C'est donc naturellement que j'écris et édite parfois des textes qui exposent l'état de ma réflexion.