Bitcoin : malgré 233 BTC récoltés en août, le mineur Bitfarms risque la prise de contrôle par Riot
C’est la loi du plus fort chez les mineurs de BTC. Après le 4e halving du réseau blockchain de Bitcoin, survenu en avril dernier, les mineurs de BTC ont diversement enduré ce choc, qui a divisé par deux la récompense de bloc qu’ils touchaient. Si les récents résultats de la compagnie crypto-minière Bitfarms ne sont pas si mauvais que ça, son concurrent Riot Platforms est toujours à l’affût pour en prendre les rênes.
Bitfarms maintient une belle production en Bitcoin, mais la concurrence ne fait pas de cadeau
Depuis le 4e halving de Bitcoin, la récompense aux mineurs pour valider un bloc de transactions n’est plus que de 3,125 BTC (contre 6,25 BTC avant cet évènement). Cette division par deux de leurs revenus a bien sûr été anticipé tant bien que mal par les mineurs. Certains ont ainsi carrément arrêté leurs machines de minage, qui n’étaient tout simplement plus rentable. Et les survivants ont quant à eux eu tendance à augmenter toujours plus leur puissance de calcul, ou hashrate.
La crypto-société Bitfarms a ainsi encore réussi à augmenter légèrement son hashrate entre le mois de juillet et celui d’août, qui atteint désormais les 11,3 EH/s (exahash par seconde), d’après son dernier rapport mensuel. Avec ce taux de hachage, la compagnie crypto-minière a réussi à obtenir un total de 233 BTC sur le mois d’août. Soit environ 13,3 millions de dollars.
Toutefois, signe que la concurrence est rude, malgré sa petite amélioration de hashrate, Bitfarms a miné moins de bitcoins qu’au mois de juillet. En effet, le mois précédent, 253 BTC avait été extrait par le mineur (-8% environ). Car les rivaux ont encore plus augmenté leurs moyens que Bitfarms, ce qui a emmené le hashrate global mis dans le réseau BTC vers de nouveaux sommets.
Riot cherche à s’engouffrer dans la brèche, et écrit aux actionnaires de Bitfarms
Alors que Riot Platforms cherchait déjà depuis plusieurs mois à acquérir son rival Bitfarms, les derniers résultats mitigés de ce dernier étaient là une nouvelle occasion de vanter son opération de rachat.
Et Riot l’a fait dans une lettre ouverte aux actionnaires de Bitfarms ! Publiée ce 3 septembre 2024, le géant du minage de Bitcoin commence par y signaler aux investisseurs de Bitfarms qu’il possède déjà 19,9% des parts de ce dernier ! En effet, malgré le refus du rachat de leur société par les dirigeants de Bitfarms, Riot a de son côté commencé à acheter des actions de son concurrent. Au point d’en devenir… le premier actionnaire !
« Riot détient actuellement environ 19,9% de Bitfarms, ce qui fait de nous le premier actionnaire de Bitfarms. À l’approche de l’assemblée extraordinaire des actionnaires de Bitfarms du 29 octobre, nous souhaitons partager notre point de vue sur les récentes mesures prises par Bitfarms (…). Avec les démissions de messieurs Bonta et Grodzki (cofondateurs), notre campagne visant à remédier à la mauvaise gouvernance de Bitfarms a déjà permis de faire des progrès (…). En conséquence, nous réduirons notre liste de nouveaux administrateurs de trois à deux – Amy Freedman et John Delaney. (…) Nous présenterons ces candidats pour remplacer deux administrateurs de Bitfarms : le cofondateur Andres Finkielsztain et Fanny Philip. En particulier, M. Finkielsztain, en tant que l’un des trois cofondateurs, porte la responsabilité, entre autres, du processus bâclé de succession du PDG de Bitfarms, qui a conduit la société à avoir cinq PDG en cinq ans. »
Extrait de la lettre ouverte de Riot Platforms aux actionnaires de Bitfarms
Autrement dit, vous l’aurez compris, Riot tire déjà les manettes de Bitfarms, sans même avoir eu besoin de l’acquérir en entier. Le monde des mineurs de bitcoins est impitoyable, et seuls les plus forts survivent. Une sorte de sélection naturelle qui favorise en toile de fond la sécurité du réseau Bitcoin, puisque son hashrate ne cesse d’augmenter au fil du temps.
Rémy R.
Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.
