Bitcoin à 96 100 $ ? Le coût caché de production d’un BTC révélé !
- Le coût de production d’un Bitcoin a atteint des sommets historiques selon le rapport de CoinShares, avec des dépenses moyennes de 49 500 $ au second trimestre 2024, montant à 96 100 $ en incluant l’amortissement des équipements.
- Face à l’augmentation exponentielle du hashrate, CoinShares a suggéré l’utilisation du gaz torché pour réduire les émissions de carbone, posant des questions environnementales cruciales pour l’avenir du secteur minier.
Bitcoin, le prix de l’effort. La bataille pour extraire un Bitcoin n’a jamais été aussi rude, et le rapport trimestriel de CoinShares vient le confirmer. Alors que les mineurs font face à des coûts qui explosent, les profits deviennent incertains. Pour la majorité d’entre eux, les choix stratégiques et les coûts d’exploitation deviennent essentiels pour rester dans la course. Retour sur les chiffres impressionnants de CoinShares et ce qu’ils signifient pour l’avenir du secteur.
Les coûts actuels de production du Bitcoin : un record historique
CoinShares l’affirme : produire un seul Bitcoin coûte cher, très cher même. En moyenne, les mineurs cotés en bourse dépensent 49 500 $ en coûts directs pour chaque BTC extrait au second trimestre 2024. Cela représente déjà une augmentation par rapport aux 47 200 $ enregistrés au premier trimestre. Et encore, cela n’inclut que les frais opérationnels. Si on ajoute l’amortissement des équipements et les compensations en actions, la facture monterait à 96 100 $ pour un bitcoin.
Pour certains mineurs, cette inflation des coûts est un véritable casse-tête. Quand le prix du Bitcoin dépasse ces niveaux, l’opération reste rentable. Mais si le marché plonge, le modèle économique s’effondre. En parallèle, tous les mineurs ne sont pas égaux face à ces coûts. TeraWulf affiche les coûts les plus bas grâce à un contrat d’énergie fixe, avec un coût d’environ 14,4k $ par BTC. En revanche, Riot atteint un coût de 65,9k $ par Bitcoin, bien que cela soit compensé en partie par des crédits liés à des réductions d’énergie. L’écart est énorme et souligne l’importance d’une gestion efficace des ressources énergétiques.
Accès limité au crédit et stratégies de financement alternatives
Pour les mineurs, financer leur activité devient aussi un vrai parcours du combattant. Depuis la chute de FTX et la hausse des taux d’intérêt, l’accès au crédit est devenu difficile et souvent réservé à des conditions peu avantageuses. Beaucoup de mineurs doivent donc lever des fonds en émettant des actions, ce qui entraîne une dilution pour les actionnaires et parfois une baisse de la valorisation en bourse.
À cela s’ajoute le fait que les mineurs n’ont pas tous profité de la flambée du Bitcoin suite aux lancements d’ETF aux États-Unis. Certains ont donc vu leurs actions stagner, malgré une année globalement favorable pour le Bitcoin.
Pour diversifier leurs revenus, des entreprises comme Core Scientific se tournent désormais vers l’hébergement de solutions pour l’intelligence artificielle. Cette source de revenus plus stable permet de réduire leur dépendance aux fluctuations du Bitcoin et d’attirer un autre type d’investisseur.
Modélisation du hashrate et conséquences environnementales
CoinShares met en avant un autre défi important pour le secteur : la croissance exponentielle du hashrate (la puissance de calcul des mineurs). Cette hausse continue devrait porter le hashrate à 765 EH/s d’ici à la fin de l’année. Un chiffre impressionnant qui résulte des nouvelles infrastructures déployées par les mineurs pour rester compétitifs. Mais cette augmentation du hashrate exige toujours plus d’énergie, et cela pose une question environnementale majeure.
CoinShares propose une solution intrigante : exploiter les ressources de gaz torché, c’est-à-dire le gaz qui est habituellement brûlé ou perdu lors de l’extraction du pétrole. Selon leurs estimations, le recours à cette source pourrait permettre au secteur minier de réduire ses émissions de carbone de 63 % d’ici à 2050. Cependant, une telle transition nécessiterait des investissements massifs et une coopération avec l’industrie énergétique. Pour l’instant, seul un petit nombre de mineurs adoptent ces solutions.
Minage ou investissement direct en Bitcoin ? Le dilemme des rendements
CoinShares soulève un point fondamental dans son analyse : est-il toujours plus rentable de miner du Bitcoin que d’investir directement dedans ? En ce moment, le retour sur investissement d’une ferme de minage dépend fortement de l’évolution du prix du Bitcoin et des coûts de l’énergie.
Prenons un projet d’un mégawatt (MW) avec un coût énergétique moyen de 4,5 cents par kWh : CoinShares estime qu’il faudrait environ 27 mois pour récupérer l’investissement initial, si le prix du Bitcoin atteint 130 000 $ d’ici à 2026.
Mais attention : si les frais de transaction générés par le réseau Bitcoin ne grimpent pas de façon spectaculaire, le minage pourrait rapidement devenir moins rentable que l’achat direct de BTC. Selon les estimations de CoinShares, les frais de minage devraient représenter 70 % des émissions quotidiennes pour rendre l’activité aussi intéressante que l’investissement direct en Bitcoin. Un objectif très ambitieux, surtout si l’on considère la volatilité historique des frais de transaction.
Mining de Bitcoin : Une industrie pleine de ressource
Le rapport CoinShares brosse un tableau complexe de l’industrie du minage de Bitcoin, mais pas du tout fataliste. Entre des coûts de production en forte hausse, des défis liés au financement, et une pression environnementale croissante, les mineurs sont à un tournant.
Mais l’industrie sait montrer qu’elle est pleine de ressources et des solutions émergent. Pour rester compétitifs, ils devront innover, diversifier leurs sources de revenus, et optimiser leur gestion énergétique. Les solutions comme le recours au gaz torché ou l’accueil de projets d’intelligence artificielle sont des pistes intéressantes pour assurer leur survie dans un secteur de plus en plus exigeant. Le minage de Bitcoin, autrefois très lucratif, exige désormais une stratégie affûtée et une flexibilité exemplaire.