Le dollar du Zimbabwe s’effondre une fois de plus, Bitcoin plébiscité

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Le Zimbabwe n’arrive décidément pas à sortir du tourbillon infernal de l’hyperinflation. Dernier événement en date : le gouvernement zimbabwéen a ordonné l’arrêt de tous les paiements par téléphone mobile. Tous ? Non, les cryptos décentralisées sont hors d’atteinte.

750% d’inflation pour le zimdollar, une triste répétition

La monnaie nationale du Zimbabwe, le dollar zimbabwéen ou zimdollar, est malheureusement devenu un véritable cas d’école pour l’illustration de ce qu’est l’hyperinflation. Le problème des monnaies fiat est que leur valeur repose uniquement sur la confiance dans leur État émetteur.

Quand cette confiance disparaît, il ne reste donc rien, contrairement aux anciennes monnaies, qui étaient adossées à des métaux précieux comme l’or et l’argent. Ainsi, même si l’État émetteur devait s’écrouler complètement, il était toujours possible de refondre les pièces !

Au pire de sa crise monétaire, en juillet 2008, le dollar zimbabwéen a connu un taux d’inflation de 2,2 millions de pourcents. Au point que le pays a dû utiliser des monnaies étrangères, en particulier le dollar américain, pendant 10 ans, de 2009 à 2019 !

Billet de 100 000 milliards de dollars zimbabwéens
Billet de 100 000 milliards de dollars zimbabwéens, même pas de quoi acheter un œuf en 2008 – Source image : capital.fr

Mais le nouveau zimdollar, créé en février 2019, connaît déjà une nouvelle crise d’hyperinflation, de l’ordre de 750% pour l’instant.

Les paiements mobiles stoppés net

C’est dans le cadre de ce nouveau dérapage monétaire que le gouvernement et la banque centrale du Zimbabwe ont demandé l’arrêt immédiat de toutes les transactions par téléphone mobile.

Le président Emmerson Mnangagwa a en effet accusé les plateformes de paiements pour mobile de « conspirer pour saboter le dollar zimbabwéen et provoquer son effondrement » selon le Financial Times. Dans le même temps, la Bourse nationale, considérée comme complice possible, a également reçu l’ordre d’arrêter ses opérations.

Quatre plateformes mobiles sont visées par les autorités : One Money, MyCash, Telecash, et surtout Ecocash. Cette dernière est la plus utilisée dans le pays.

« Ecocash, en particulier, agit comme le pivot central du taux de change débridé du marché noir, et alimente donc les hausses incessantes des prix des biens et des services, ce qui mine l’économie et cause des difficultés importantes au peuple du Zimbabwe. » déclaration gouvernementale

La société Ecocash n’a pour l’instant pas respecté cette injonction, et a même appelé ses utilisateurs à ne pas céder à la panique et à continuer à utiliser sa plateforme normalement.

Comme le signale Decrypt, les cryptomonnaies de leur côté sont encore plus plébiscitées dans le pays depuis ces récents événements. Selon la plateforme d’achat Bitcoinke, la demande en bitcoins (BTC) est « montée en flèche ». Il y aurait même une prime de 18% supplémentaire à payer pour acquérir des BTC, par rapport au cours du marché.

La confiance est une chose fragile, et quand elle est cassée, elle est difficile à restaurer. Le Zimbabwe en fait l’amère expérience, et peine à imposer sa monnaie nationale. D’autant plus que des solutions considérés comme plus sûres (paiements numériques/bitcoins) sont désormais à portée de tous les détenteurs de téléphones mobiles.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.

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