Satoshi Nakamoto, légendaire père fondateur de Bitcoin – Portrait

Et le Bitcoin fut ! – Le premier Bitcoin (BTC) a été miné le 3 janvier 2009 par son créateur connu sous le nom de « Satoshi Nakamoto ». Figure aussi emblématique qu’invisible, sa création a influencé le monde et révolutionné la finance traditionnelle. Inspirée par la crise économique de 2008, cette découverte technologique et financière est l’œuvre de son génie.

En effet, le whitepaper rédigé par Satoshi Nakamoto a posé les bases d’un système cryptographique sécurisé. Il est conçu pour être inviolable et transparent. L’objectif ? Permettre aux individus de récupérer le pouvoir financier grâce à un système décentralisé. Aujourd’hui, le Bitcoin et les cryptomonnaies font partie de nos vies, de nos sociétés, mais l’identité de son mystérieux créateur reste encore secrète. Ce premier crypto-portrait, nouvelle chronique de votre journal préféré, est consacré à Satoshi Nakamoto.

Au sommaire du crypto-portrait « Qui est Satoshi Nakamoto » :

Satoshi Nakamoto son identité en quelques éléments

Chronologie de Satoshi Nakamoto. L'importance des dates
  • 1975 : Année de naissance présumée de Satoshi Nakamoto.
  • 1988 : Tim May rédige un manifeste d’orientation anarcho-capitaliste, texte de référence pour le mouvement Cypherpunk.
  • 1993 : Eric Hugues écrit le manifeste d’un cypherpunk .
  • 1999 : Un message anonyme sur la liste de diffusion « Cypherpunks » aborde l’idée du « ecash ».
  • 2008 : Crise des prêts hypothécaires.
  • 31 octobre 2008 : Naissance du whitepaper (livre blanc) de Bitcoin.
  • 3 janvier 2009 :  Premier « bloc genesis » de Bitcoin : premier mint.
  • 22 mai 2010 : Première transaction bitcoin pour un achat physique (Bitcoin Pizza day).
  • Juin 2011 : Wikileaks adopte le bitcoin.
  • 23 avril 2011 : Satoshi Nakamoto envoie un e-mail à un autre développeur et laisse bitcoin entre de bonnes mains.
  • 3 juillet 2011 : Suicide de Len Sassaman.
  • 2014 : Leah McGrath Goodman publie un article intitulé « The Face Behind Bitcoin » sur Dorian Nakamoto.
  • 2015 : Satoshi Nakamoto intervient suite à l’annonce du hard-fork Bitcoin XT.
  • 2015/2017 : Débat sur la taille des blocs.
  • 2016 : Craig Wright prétend être Satoshi Nakamoto.

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Que savons-nous sur Satoshi Nakamoto ?

Malgré les efforts des médias pour enquêter et révéler l’identité de Satoshi Nakamoto, il demeure un personnage mystérieux. Sa personnalité réelle est inconnue. Cependant, il est intéressant d’examiner les indices que nous avons sur lui, que ce soit à partir de documents publics ou des résultats obtenus par d’habiles détectives. 

Date de naissance (supposée) : Avril 1975
Lieu de naissance :Iconnu
Nationalité (supposée) :Anglais
Fortune (estimée) :1 000 000 de bitcoins
Connu pour :Invention du Bitcoin

Satoshi Nakamoto : un homme ou une femme ?

Sur son profil bitcointalk, Satoshi Nakamoto prétend être né en avril 1975. De la même manière que personne ne sait si Satoshi est japonais, les gens théorisent qu’il pourrait aussi être une femme.

Dans une industrie dominée par les hommes, il n’est pas improbable pour un génie féminin d’utiliser un nom masculin pour évoluer sur un pied d’égalité parmi ses pairs. Historiquement, les écrivaines ont en effet volontiers utilisé des pseudonymes masculins pour tenter de pénétrer la scène littéraire et gagner le respect traditionnellement accordé aux auteurs masculins. 

Et si Satoshi utilisait une astuce similaire ? Personne ne peut le dire avec certitude, mais cette idée a été une pensée stimulante pour de nombreuses femmes impliquées dans le développement. Ainsi, la membre du Congrès de New York, Carolyn Maloney, a popularisé le slogan « Satoshi est une femme » lors d’un événement pour les femmes dans la blockchain

Satoshi Nakamoto est-il un groupe de personnes ?

Certains prétendent également que Satoshi Nakamoto n’est peut-être pas une seule personne. Au lieu de cela, il s’agirait d’un groupe d’individus qui auraient pu conjointement œuvrer au perfectionnement et à la création du code derrière Bitcoin. En effet, grâce à la perfection de son code exceptionnel, Bitcoin continue de prospérer sur le marché des cryptomonnaies.

Certaines personnes, comme le développeur de Bitcoin Laszlo Hanyecz, pensent que le niveau de codage auquel Bitcoin a été créé aurait nécessité plus d’une personne. Selon lui, il est fort probable qu’il ait été créé par une équipe de codeurs. 

L'identité de Satoshi Nakamoto, le mystérieux inventeur de Bitcoin, n'a toujours pas été dévoilée.

Satoshi Nakamoto est un génie du codage

Le New Yorker présente Satoshi Nakamoto comme un « codeur informatique au talent surnaturel ». Ils précisent qu’il a créé Bitcoin avec « trente et un mille lignes de code ». Pour les non-initiés, si la blockchain est sûre, sécurisée et digne de confiance, c’est grâce au code pratiquement parfait de Satoshi. Il n’a pas d’erreurs. C’est en partie la raison pour laquelle son architecture n’a jamais été piratée depuis sa création.

Dans un article de 2011 intitulé « The Crypto-Currency: Bitcoin and Its Mysterious Inventor », le New Yorker a rapporté comment Dan Kaminsky a tenté de casser le code de Bitcoin. Notez cependant que le renommé et très expérimenté chercheur en sécurité Internet a échoué. Il s’est heurté au code presque parfait de Satoshi, qu’il a plus tard déclaré « impénétrable ».

Kaminsky n’est pourtant pas un codeur moyen. Il est célèbre parmi les pirates informatiques pour avoir découvert une faille majeure sur Internet en 2008. Il avait alors alerté le Département de la sécurité intérieure et les dirigeants de Microsoft et Cisco pour qu’ils résolvent le problème immédiatement. Sans sa découverte, n’importe quel codeur qualifié aurait pu faire tomber Internet ou prendre le contrôle de n’importe quel site Web.

Satoshi Nakamoto parle couramment un anglais britannique

Le code et le whitepaper de Satoshi Nakamoto révèlent que le célèbre codeur parle couramment l’anglais, en particulier l’anglais britannique. C’est en partie pourquoi certaines personnes pensent que Satoshi pourrait être britannique, malgré ses prétentions d’être japonais. 

Il utilise également l’anglais britannique dans les e-mails adressés à d’autres codeurs dont Finney, comme en témoignent certaines de leurs correspondances. Le tristement célèbre programmeur John McAfee prétendait également savoir qui est Satoshi grâce à une analyse linguistique du whitepaper de Bitcoin.

Le mouvement Cypherpunk

Les liens entre Satoshi Nakamoto et les Cypherpunks sont indéniables. Né dans les années 80, ce mouvement libertaire est principalement composé de cryptographes. Leur volonté est de préserver la vie privée grâce à la cryptographie, protectrice de l’anonymat et outil de promotion du changement social.

Du « manifeste crypto-anarchiste » au « manifeste d’un cypherpunk »

En 1988, Tim May rédige le manifeste crypto-anarchiste qui pose les bases du mouvement. Le texte explique comment la technologie informatique pourrait solutionner le problème de la vie privée :

« Les méthodes cryptologiques altéreront fondamentalement la nature de l’interférence du gouvernement et des grandes sociétés dans les transactions économiques. »

Tim May souligne que cette technologie permet d’anonymiser les discussions privées, de tout diffuser à tout le monde et de démanteler « le fil de fer barbelé qui entoure la propriété intellectuelle ».

En 1993, Eric Hugues reprend ces sujets dans son manifeste d’un cypherpunk. Selon lui, la vie privée pourrait être préservée grâce à un « système d’échanges anonymes ». Il estime également que les cypherpunks doivent développer des programmes de chiffrement. En effet, il considère que les gouvernements et les lobbies utilisent internet afin d’asseoir leur contrôle sur la population.

Le mouvement cypherpunk est basé sur des textes anarco-capitalistes dont le manifeste crypto-anarchiste et le manifeste d'un cypherpunk.

Quelques noms de cypherpunks en lien avec Bitcoin et Satoshi Nakamoto

  • Tim May (Ancien scientifique chez Intel, auteur du Manifeste crypto-anarchiste)
  • Eric Hughes (Auteur du Manifeste d’un cypherpunk)
  • Hal Finney (Cryptographe, auteur principal de PGP 2.0 et développeur de RPOW)
  • Wei Dai (Ingénieur informaticien et créateur de la b-money)
  • Nick Szabo (Informaticien, juriste et cryptographe, penseur du bit gold)
  • Julian Assange (Rédacteur en chef et créateur du média WikiLeaks)
  • Len Sassaman (Mainteneur du logiciel Mixmaster Remailer)
  • Adam Back (Inventeur de Hashcash et co-fondateur de la société Blockstream)

L’ecash, ancêtre de Bitcoin, est-il une proposition de Satoshi ?

Un message anonyme sur la liste de diffusion « Cypherpunks » datant de 1999 discute de l’idée du « ecash ». La spéculation dans la communauté crypto est qu’il pourrait être l’œuvre de Satoshi Nakamoto avant la création de Bitcoin. Bon nombre des premiers partisans de Bitcoin faisaient partie de la liste de diffusion « Cypherpunks », notamment Adam Back, Hal Finney et Nick Szabo.

Nous ne savons pas avec certitude si Satoshi Nakamoto a fait partie de ce forum. Toutefois il aurait sûrement été très familier avec les idées qui y circulaient. Beaucoup de ces idées ont formé la base du projet que Satoshi a finalement finalisé sous le nom de Bitcoin.

Lorsque cet ancien article sur « ecash » refait surface, Satoshi a déjà publié le whitepaper de Bitcoin. Dès lors, il est facile de relier les points communs entre l’ecash et le Bitcoin actuel. Rappelons que le nom complet du whitepaper de Bitcoin est « Bitcoin : A Peer-to-Peer Electronic Cash System ».

Satoshi Nakamoto, cypherpunk depuis 1999 ?

En 1999, l’auteur anonyme du post « Cypherpunk » énonce les conditions nécessaires à l’argent numérique. L’une des caractéristiques principales est le blinding, référence probable à l’idée d’une signature cryptographique aveugle. 

Le blinding permet aux utilisateurs de signer des données en toute sécurité sans les révéler, puis vérifie que les données n’ont pas été falsifiées. Cette fonctionnalité est devenue monnaie courante pour Bitcoin et les cryptomonnaies. L’auteur du message anonyme poursuit en discutant d’un obstacle-clé auquel toute monnaie électronique se confronte : le problème de la double dépense.

« Je ne dirais pas qu’ecash doit utiliser le blinding. Mais je dirais que ce serait une mauvaise utilisation du mot « ecash » si quelque chose de révocable était surnommé « ecash » (…) Une possibilité est de rendre publique la base de données des dépenses. Chaque fois que quelqu’un reçoit une pièce, il diffuse sa valeur. La base de données fonctionne en parallèle sur un grand nombre de serveurs, il est donc impossible de la fermer. »

L’auteur anonyme conclue même son article en mentionnant la monnaie électronique référencée dans le whitepaper de Bitcoin, la b-money de Wei Dai. Il mentionne également le Hashcash d’Adam Back.

« Une autre forme possible d’e-cash pourrait être basée sur le b-money de Wei Dai. C’est comme le hashcash, quelque chose qui représente une quantité mesurable de travail de calcul à produire. Il ne peut donc pas être falsifié. Cela pourrait être un système de paiement très robuste et ce travail mérite d’être poursuivi. »

Au cours de son article, l’auteur anonyme aborde tous les problèmes majeurs auxquels une monnaie numérique utilisable doit pouvoir faire face. Tout cela 10 ans avant que Bitcoin… ne les résolve tous. Il ne suffit certes pas de conclure que l’auteur de ce post est Satoshi Nakamoto, mais nous pouvons tout de même reconnaître que la ressemblance idéologique est frappante.

Satoshi, Bitcoin et DeFi : genèse d’une révolution de la finance traditionnelle

À ce jour, l’identité de Satoshi Nakamoto demeure « inconnue ». Toutefois, son objectif de créer une cryptomonnaie n’a jamais été un mystère. En termes simples, il a créé Bitcoin pour reprendre le contrôle financier aux élites financières. 

Aussi, le projet était d’offrir aux gens ordinaires une chance de participer à un système financier décentralisé. En effet, Bitcoin est open-source, ce qui signifie que personne n’a le pouvoir de le posséder ou de le contrôler dans son intégralité. Aussi, sa conception est publique et tout le monde peut participer à son développement. 

Bitcoin est né de la crise financière de 2008 et de l’effondrement des marchés financiers. Il est venu révolutionner la finance traditionnelle.
Le Bitcoin est né de la crise économique de 2008.

Bitcoin : une alternative financière après la crise économique de 2008

Bitcoin est né après la crise des prêts hypothécaires à risque de 2008. À l’époque, l’effondrement du marché immobilier affecte considérablement la liquidité des marchés financiers mondiaux. Cette crise a inspiré la création de Bitcoin, monnaie numérique entièrement fonctionnelle basée sur une technologie de registre distribué appelée blockchain

Bitcoin est une réponse à cette grande crise financière qui a montré que même les plus grandes banques du monde peuvent échouer. Avec sa création, Satoshi a souligné la fragilité du système financier moderne et appelé à la décentralisation des transactions financières. Dès lors, la cryptomonnaie est née. Bitcoin a été l’une des premières options en dehors du système financier traditionnel. Le public pouvait désormais participer à des transactions financières sans intermédiaire.

10 ans de réflexions avant de publier le whitepaper de Bitcoin

La blockchain sécurise les transactions et permet aux cryptomonnaies comme Bitcoin de se développer avec la confiance de ses utilisateurs. En effet, il s’agit d’un registre basé sur un réseau auquel tous les participants peuvent accéder. La blockchain permet de suivre et de sécuriser les transactions. Cette dernière a également l’avantage d’être visible par tous les participants et distribuée en toute sécurité sur l’ensemble du réseau. Le « bloc genesis » de Bitcoin a été miné le 3 janvier 2009 par Satoshi Nakamoto, lançant officiellement la blockchain. Ce premier bloc extrait incarne la racine originelle de la blockchain.

Résoudre la double dépense pour sécuriser le système

Le problème de double dépense fait référence à la difficulté d’empêcher la duplication de contenu virtuel. En d’autres termes, la double dépense consiste à utiliser la même monnaie ou les mêmes fonds pour effectuer deux paiements distincts, trompant ainsi le destinataire. Les systèmes financiers classiques font principalement appel à des tiers pour valider les transactions. Les banques, les organismes de transfert de fonds et autres institutionnels limitent ainsi les risques de double dépense.

Cependant, ces intermédiaires travaillent selon des cadres réglementaires différents, ce qui rend difficile l’élimination du problème de double dépense. Or, les transactions en cryptomonnaies n’impliquent aucune tierce partie. La création de Satoshi Nakamoto est un réseau peer-to-peer qui relie deux parties impliquées dans une transaction sans intermédiaire. De ce fait, le Bitcoin résout le problème de la double dépense et assure la confiance de ses utilisateurs.

L’idée de décentralisation a donc éliminé la nécessité pour les intermédiaires tels que les entreprises, les systèmes financiers ou les gouvernements, d’être impliqués dans l’échange de devises numériques. 

L’idée de Bitcoin n’est pas venue du jour au lendemain à Satoshi Nakamoto

Satoshi Nakamoto était déjà un nom familier parmi les passionnés de cryptographie comme les informaticiens et les hackers bien avant le boom du Bitcoin. Effectivement, quelqu’un avait posté sur des forums de discussion en ligne et correspondait avec d’autres développeurs par e-mail sous le même nom des années auparavant. Bien que cela ne soit pas confirmé, il est largement suspecté que le créateur de Bitcoin était à l’origine de ces communications.

Des mois avant de miner le premier Bitcoin, Satoshi Nakamoto avait publié un whitepaper sur une liste de diffusion de cryptographie. Il était intitulé « Bitcoin : A Peer-to-Peer Electronic Cash System ». Le document, publié le 31 octobre 2008, décrivait un protocole peer-to-peer décentralisé et cryptographiquement sécurisé. Dans le whitepaper, Satoshi Nakamoto l’a décrit comme une « version purement peer-to-peer de l’argent électronique ». Cette innovation permet selon lui «(…) d’envoyer des paiements en ligne directement d’une partie à une autre sans passer par une institution financière ou un intermédiaire ».

Histoire du Bitcoin et derniers échanges connus de Satoshi

Il faudrait plus d’un article pour conter la jeune mais complexe histoire de Bitcoin. Dans ce portrait nous nous concentrons uniquement sur certains moments clés en rapport avec notre sujet.

Utilité, adoption croissante et Assange : premiers amours de Bitcoin

Le « bloc genesis » de Bitcoin est apparu sur la blockchain le 3 janvier 2009 à 18h15 UTC. Ce bloc contenait le désormais célèbre titre du Times dans ses metadatas : « Le chancelier est au bord d’un deuxième plan de sauvetage pour les banques ». La seule transaction de ce bloc contenait 50 bitcoins !

La première transaction connue pour un achat physique a eu lieu le 22 mai 2010. Ce jour-là, un homme décide d’échanger deux pizzas à 25 $ contre 10 000 Bitcoins, faisant ainsi du 22 mai le « Bitcoin Pizza Day ». Il a marqué la première transaction économique pour la cryptomonnaie. À l’époque, le cours de Bitcoin était évalué à quatre bitcoins par centime.

La même année, à la suite des révélations de WikiLeaks sur la manière dont les États-Unis et leurs alliés mènent la guerre en Irak et en Afghanistan, Julian Assange se voit privé de liberté. Il est au cœur d’une affaire politico-judiciaire internationale. Le fondateur et rédacteur en chef du média Wikileaks devient le prisonnier politique de la communauté. Pour échapper à la censure de VISA, Mastercard, Bank of America, PayPal et Western Union, Wikileaks envisage alors d’accepter les dons en bitcoins. Face aux réserves de Satoshi Nakamoto, qui estimait que Bitcoin était encore trop fragile pour assumer une telle mission, Assange attendra finalement jusqu’en juin 2011.

En juin 2011, Wikileaks et Julian Assange adoptent Bitcoin pour lutter contre la censure des institutionnels de la finance.
Julian Assange, rédacteur en chef de Wikileaks

Satoshi Nakamoto disparaît des radars

Cette année-là, Bitcoin atteint la parité avec le dollar. Sans parti-pris politique, la monnaie de Satoshi est de plus en plus utilisée sur le darknet et son ascension est fulgurante. Ainsi naît le premier bullrun de l’histoire du roi des cryptomonnaies.

Cependant, en avril 2011, Gavin Andresen, l’un des premiers développeurs de Bitcoin aux côtés de Satoshi Nakamoto annonce une drôle de nouvelle. Il sera reçu par la CIA afin d’exposer le fonctionnement de la cryptomonnaie lors d’une conférence en juin 2011. De ce fait, le 23 avril 2011, Satoshi Nakamoto a envoyé un e-mail à un autre développeur, disant qu’il était « passé à autre chose » et que l’avenir de la cryptomonnaie était « entre de bonnes mains ».

Trois ans seulement après avoir publié son whitepaper et extrait le bloc genesis, Satoshi se retire donc de la scène des cryptomonnaies. Il disparaît littéralement des radars. Pour la plupart des médias, le dernier échange connu de Satoshi Nakamoto est celui-ci et l’histoire que l’on vous raconte s’arrête ici…

La dernière intervention de Satoshi Nakamoto

Contre toute attente, la tentative de fork « Bitcoin XT » menée par Mike Hearn et d’autres le fait réapparaître une dernière fois en 2015. Alors qu’on le pensait disparu de la scène à tout jamais, Satoshi Nakamoto semble ne pas supporter l’idée d’augmenter la taille des blocs et décide d’intervenir.

Effectivement, 40 minutes après l’annonce du fork par Mike Hearn, Satoshi rédige un dernier message avant de se retirer réellement.

« Les développeurs de ce soi-disant Bitcoin prétendent suivre ma vision originale, mais rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Lorsque j’ai conçu Bitcoin, je l’ai conçu de manière à rendre difficiles les modifications futures des règles de consensus sans un accord quasi unanime. Bitcoin a été conçu pour être protégé de l’influence de leaders charismatiques, même s’ils s’appellent Gavin Andresen, Barack Obama ou Satoshi Nakamoto. Presque tout le monde doit être d’accord sur un changement, et ils doivent l’être sans y être forcés ou contraints. En faisant un fork de cette manière, ces développeurs violent la « vision originale » qu’ils prétendent honorer.

Ils utilisent mes anciens écrits pour faire des déclarations sur ce que Bitcoin était censé être. Cependant, je reconnais que beaucoup de choses ont changé depuis cette époque et que de nouvelles connaissances ont été acquises qui contredisent certaines de mes premières opinions. Par exemple, je n’avais pas anticipé le pool mining et ses effets sur la sécurité du réseau. Faire du Bitcoin un système monétaire compétitif tout en préservant ses propriétés de sécurité n’est pas un problème anodin, et nous devrions prendre plus de temps pour trouver une solution robuste. Je soupçonne que nous avons besoin d’une meilleure incitation pour les utilisateurs à exécuter des nœuds au lieu de compter uniquement sur l’altruisme. »

Satoshi Nakamoto, le samedi 15 août 2015 à 17h43 UTC
Satoshi Nakamoto ne supporte pas l'idée que l'on veuille augmenter la taille des blocs et intervient suite à l'annonce du hard-fork Bitcoin XT par Mike Hearn.
Satoshi Nakamoto intervient suite à l’annonce du hard-fork Bitcoin XT

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Qui n’est probablement pas Satoshi Nakamoto ?

Il faut noter que le million de bitcoins miné par Satoshi Nakamoto dans la prime jeunesse de la cryptomonnaie n’a toujours pas bougé de son wallet. Selon ce génie de la technologie, son anonymat protège le Bitcoin. Il estime en effet qu’une personne physique à qui les gouvernements pourraient s’attaquer serait une faiblesse pour le protocole.

Ainsi, tout au long de la longue histoire de Bitcoin, rien n’a été plus controversé que l’identité de son fondateur. De nombreuses spéculations ont entouré l’identité de Satoshi Nakamoto. Certaines personnes ont affirmé que Nakamoto était le pseudonyme d’un groupe de cryptographes, et non d’une seule personne. D’autres ont l’a vu ont supposé qu’il pourrait être britannique, un membre des Yakuza, un blanchisseur d’argent ou une femme déguisée en homme…

Dorian Nakamoto

En 2014, la journaliste de Newsweek Leah McGrath Goodman a publié un article intitulé « The Face Behind Bitcoin ». Dans l’une des tentatives les plus médiatisées de révéler l’identité de Nakamoto, la journaliste a identifié Dorian Nakamoto comme le créateur insaisissable de Bitcoin. Goodman a cité des similitudes entre les deux Nakamoto, notamment les compétences mathématiques, le tempérament, l’ascendance japonaise et les tendances politiques.

Dorian Nakamoto, une piste sérieuse sur la piste du vrai Satoshi Nakamoto

Selon le journaliste, Satoshi Nakamoto serait ce retraité de 64 ans, vivant en Californie… Il faut noter qu’il est un voisin de Hal Finney à qui le créateur de Bitcoin avait envoyé des BTC lors de la première transaction de Bitcoin, 9 jours après le bloc genesis. Auparavant, Dorian Nakamoto avait d’ailleurs travaillé sur des projets d’ingénierie informatique et de défense classifiés. Cependant, Dorian Nakamoto a nié toute implication avec Bitcoin. Il a qualifié toutes les déclarations du journaliste d’interprétations simplistes et erronées de la réalité.

Plus tard, Satoshi Nakamoto confirmera via un message laconique sur un forum Bitcoin en ligne qu’il n’était pas Dorian Nakamoto, mettant fin aux rumeurs. L’article de Newsweek a déclenché un débat concernant la vie privée de Dorian Nakamoto. Selon la communauté crypto, il n’avait que trop subi l’intrusivité du média. En effet, Newsweek avait alors été jusqu’à publier une photo de sa maison à Los Angeles. En conséquence, la communauté crypto avait collecté plus de 100 Bitcoin au nom de Dorian Nakamoto pour exprimer sa gratitude et son soutien dans cette épreuve.

Craig Wright

Pendant que Dorian Nakamoto niait être Satoshi Nakamoto, l’informaticien australien Craig Wright affirmait de son côté qu’il était l’homme derrière le pseudonyme. Wright revendique cette identité en 2016 après que Wired Magazine ait publié un profil sur lui en décembre 2015. L’article s’intitulait « Le créateur de Bitcoin est-il ce génie australien inconnu ? »

La preuve consistait en un article sur la cryptomonnaie soi-disant publié sur le blog de Wright quelques mois avant la publication du célèbre whitepaper de Bitcoin. Des fuites d’e-mails et de correspondances concernant un « grand livre distribué P2P » ont également fait surface, ainsi que des transcriptions d’agents du fisc et d’avocats contenant des déclarations de Wright concernant son implication dans la création de Bitcoin. 

Ceci n'est pas Satoshi Nakamoto

Mais des preuves ont été révélées et démontreront finalement tout le contraire. Les entrées du blog avaient été antidatées, tout comme les prétendues clés de cryptage publiques liées à Nakamoto. Wired s’est par la suite rétracté et a édité le titre de son article pour l’intituler « Le créateur de Bitcoin est-il ce génie australien inconnu ? Probablement pas. »

Nick Szabo

L’expert en cryptographie Nick Szabo était également l’un des « Satoshis présumés » des médias. En 2015, le New York Times a publié un article intitulé « Décodage de l’énigme de Satoshi Nakamoto et de la naissance du Bitcoin ». L’article contient des comparaisons entre lui et le mystérieux Satoshi Nakamoto en raison de similitudes d’écriture et de préoccupations idéologiques similaires. Par ailleurs, Nick Szabo a apporté une contribution significative (et officielle, elle) au développement de Bitcoin. 

Nick Szabo, une hypothèse séduisante et un "bon" Satoshi Nakamoto potentiel

Nick Szabo est ingénieur en informatique de profession. Il est également cryptographe et juriste et ses ouvrages sont indirectement liés aux préoccupations intellectuelles de Satoshi Nakamoto. Il a été l’un des pionniers du concept de contrats intelligents comme en témoigne un article de 1996 intitulé « Smart Contracts : Building Blocks for Digital Markets ». Aussi, il a conceptualisé le « Bit Gold » en 2008. Bit Gold était une forme de monnaie décentralisée et un précurseur du Bitcoin. Szabo a également travaillé pour DigiCash, un système de paiement numérique utilisant la cryptographie.

Satoshi Nakamoto et Nick Szabo font tous deux référence à l’économiste Carl Menger dans leurs communications. Ainsi, dans son livre « Bitcoin : L’avenir de l’argent ? » Dominic Frisby était convaincu que Satoshi Nakamoto et Nick Szabo étaient la même personne. De ce fait, il a présenté un certain nombre d’arguments pour étayer son hypothèse. Szabo a cependant toujours nié toutes les allégations concernant sa supposée identité secrète. 

Hal Finney

Hal Finney était un informaticien, un codeur et un passionné de cryptographie avant même le boom du Bitcoin. Il est décédé en 2014 à l’âge de 58 ans après avoir lutté pendant cinq ans contre une maladie grave. Outre Satoshi Nakamoto lui-même, Finney aurait été la première personne à avoir travaillé sur le débogage et l’amélioration du code open source de Bitcoin. Il a également reçu la première transaction Bitcoin en 2009 de Satoshi Nakamoto en personne.

Hal Finney était-il le véritable Satoshi Nakamoto ?

Il était également voisin de l’ingénieur basé à Los Angeles Dorian Satoshi Nakamoto. Un fait que le journaliste de Forbes Andy Greenberg a trouvé intéressant, voire suspect. Greenberg a apporté des échantillons d’écriture de Hal Finney et Satoshi Nakamoto à un service de conseil en analyse d’écriture. En raison des similitudes dans leur style d’écriture, Greenberg a émis l’idée que Finney aurait pu utiliser Dorian Nakamoto comme « façade » pour cacher son identité.

Cependant, Finney a nié ces affirmations et a présenté des preuves pour démontrer qu’il n’était pas Satoshi Nakamoto. Lors de sa rencontre avec Greenberg, Finney a présenté les e-mails que lui et Nakamoto avaient échangés au fil des ans, ainsi que l’historique de son portefeuille Bitcoin. Le cabinet de conseil en analyse typologique a également conclu que les e-mails présumés de Nakamoto à Finney correspondaient aux autres écrits publiés par Satoshi.

SAmsung TOSHIba NAKAmichi MOTOrola

Une théorie, largement relayée par l’excentrique Elon Musk, affirme que Satoshi Nakamoto serait l’acronyme de SAmsung, TOSHIba, NAKAmichi et MOTOrola. Ainsi, Satoshi Nakamoto ne serait pas un inventeur révolutionnaire passionné par le codage mais un consortium de grandes entreprises.

« Quand la légende est plus belle que la réalité, c’est la légende que l’on retient » dit l’adage. Premièrement, il paraît improbable que le lobby des télécommunications ait un intérêt quelconque, vu son rapport avec la finance traditionnelle, à créer un système économique d’échange décentralisé. Bien au contraire ! De plus, les compagnies susmentionnées n’ont jamais confirmé cette théorie.

Mais alors, qui est Satoshi Nakamoto ?

Affirmer que telle ou telle personne serait Satoshi Nakamoto serait contre-productif. Pointer du doigt une personne qui a choisi l’anonymat pour protéger une création aussi belle que révolutionnaire serait un manque de respect énorme. Enfin, désigner le créateur de Bitcoin alors qu’il a décidé de ne pas dévoiler son identité serait en total désaccord avec le projet.

Cependant, après de longues recherches, deux candidats ont retenu notre attention. Il est impossible de vérifier que Satoshi Nakamoto soit l’un, l’autre, ou une personne que nous n’envisageons même pas tant que lui-même ne l’affirme pas et n’est pas en mesure de le prouver. Et puis quand bien même, « est-il une beauté plus belle que le rêve ? »

Peut-être qu’un jour nous apprendrons qui est Satoshi Nakamoto dans un film, dans un livre qu’il pourrait rédiger, ou même sur la blockchain. En attendant, étudions tout de même quelques pistes.

Len Sassaman

Une théorie basée sur un certain nombre de faits indique que le cypherpunk Len Sassaman pourrait être Satoshi Nakamoto. La première et triste coïncidence est que deux mois avant le décès de Sassaman, Satoshi Nakamoto a quitté la communauté en disant : « Je suis passé à autre chose et je ne serai probablement plus là à l’avenir. » Le 21 février 2021, un écrivain nommé Leung a publié une étude approfondie qui examine la possibilité que Len Sassaman soit Satoshi.

Disparu en 2011, Len Sassaman était-il Satoshi Nakamoto, inventeur de Bitcoin  ?

Len Sassaman (1980-2011) était l’un des premiers cypherpunks. Il fut un défenseur de la vie privée tout au long de sa vie. Sa femme a déclaré au public qu’il s’était suicidé le 3 juillet 2011. D’ailleurs, cette année-là, Black Hat Briefings a révélé qu’un hommage à Sassaman avait été intégré à la blockchain.

Hommage à Len Sassaman dans le bloc 138725 de Bitcoin.
Hommage à Len Sassaman dans le bloc 138725

« C’est un mémorial à Len Sassaman, un homme essentiellement immortalisé dans la blockchain elle-même. Un bel hommage à plus d’un titre. »

Leung, auteur d’une étude approfondie sur Len Sassaman

Len Sassaman avait les connaissances nécessaires en codage pour créer Bitcoin

L’étude indique qu’au moment où Sassaman avait 22 ans, il avait déjà l’expertise en cryptographie pour construire les fondations mêmes du bitcoin.

 « Len s’est distingué en tant qu’autorité dans le domaine de la cryptographie à clé publique »

Rapport de Leung. 

Un autre fait intéressant à propos de Sassaman était qu’il travaillait avec le populaire et maintenant décédé Hal Finney.

Sassaman et Finney avaient un point commun, ils développaient ensemble une technologie de remailer anonyme. Sassaman était le responsable principal du code de remailer anonyme Mixmaster et du remailer Randseed. Un remailer anonyme est similaire à un nœud Bitcoin. Il accepte les messages et les instructions sur la façon de les accepter, de les stocker et de les envoyer sans révéler le point d’origine. La blockchain Bitcoin traite ces actions de manière pseudo-anonyme, rendant un utilisateur BTC aussi transparent ou aussi anonyme qu’il le souhaite.

« L’architecture de Bitcoin est très similaire à celle des remailers, bien que ses nœuds transmettent des données de transaction à la place des messages. En 1997, le fondateur du manifeste crypto-anarchiste Tim May a même proposé une monnaie numérique basée sur les remailers. »

Leung, étude approfondie sur Len Sassaman

Leung montre également des preuves de la collaboration de Len Sassaman avec le PDG de Blockstream, Adam Back. Son rapport indique même qu’à un moment donné, Adam Back « a suggéré que Satoshi était peut-être un développeur de remailer ».

Len, un universitaire américain utilisant le même anglais britannique que Satoshi Nakamoto

L’étude publiée le 21 février détaille également comment Sassaman est devenu chercheur et docteur. En effet, il était candidat au groupe de recherche sur la sécurité informatique et la cryptographie industrielle. Le rapport mentionne également la relation de Sassaman avec le créateur de Bittorrent, Bram Cohen. Len Sassaman travaillait avec Cohen sur un projet appelé Pynchon Gate, entre autres.

Pendant la période de développement et de démarrage de BTC (2008-2010), quelques personnes ont supposé que Satoshi Nakamoto était un universitaire. Sassaman l’était pendant ces années.

« Je pense que c’est un universitaire, peut-être un post-doctorant, peut-être un professeur qui ne veut tout simplement pas attirer l’attention. »

Gavin Andresen, l’un des premiers développeurs de Bitcoin

« Les contributions et les commentaires de code de Satoshi se sont fortement intensifiés pendant les vacances d’été et d’hiver », souligne Leung. Cependant, il ajoute que ses interventions ont « diminué à la fin du printemps et à la fin de l’année, lorsqu’un universitaire aurait passé et / ou préparé des examens. »

De plus, Sassaman se trouvait en Belgique lors du développement de Bitcoin. Cela coïncide avec l’idée que Satoshi était en Europe lorsqu’il a développé Bitcoin. Des études récentes suggèrent que Satoshi créait le projet à Londres.

« Curieusement, Len a utilisé le même anglais britannique que Satoshi même s’il était américain (…) Len vivait en Belgique pendant le développement de Bitcoin. (…) Un certain nombre de faits suggèrent que Satoshi était basé en Europe. »

Leung

Le rapport de Leung, comme la myriade d’autres suspects et enquêtes, manque toutefois de preuves tangibles. De ce fait, il est impossible d’identifier véritablement Len Sassaman comme étant Satoshi Nakamoto. De plus, tout comme Hal Finney, Len n’est plus parmi nous, ce qui rend la tâche encore plus difficile.

Adam Back

Le 11 mai 2020, la populaire chaîne Youtube « Barely Social » a publié une vidéo intitulée « Unmasking Satoshi Nakamoto ». Le documentaire prétend que le PDG de Blockstream, Adam Back, pourrait être le mystérieux inventeur de Bitcoin. La vidéo explique la déconnexion entre deux grandes factions au sein des développeurs de Bitcoin. D’un côté les partisans de l’augmentation de la taille des blocs, de l’autre ceux qui pensent qu’ils doivent rester à leur taille originelle pour des raisons de sécurité. Ce débat a divisé certains membres de la communauté. Le documentaire s’appuie également sur des preuves circonstancielles qui illustrent comment Adam Back pourrait être Satoshi Nakamoto.

Tout commence bien avant 2008 et la publication du whitepaper de Bitcoin par Satoshi Nakamoto. Dès 1998, Adam Back décrit déjà cette technologie. D’ailleurs, en 1997, il développait déjà le Hashcash. Ce protocole de preuve de travail visait alors à réduire les e-mails indésirables. Il avait aussi pour but de renforcer la protection des utilisateurs contre certains types de cyberattaques. Back a écrit un article officiel sur Hashcash en 2002. Plus tard, les algorithmes de minage de Bitcoin intègrent ce protocole qui est encore utilisé aujourd’hui.

Avant la publication du whitepaper de Bitcoin, Adam Back se retire également de la scène. Cela correspond au développement entrepris par Satoshi Nakamoto entre 2009 et 2010. Comme par coïncidence, après le départ de Satoshi, Back apparaît sur le forum bitcointalk.org. C’est un fait assez troublant car le célèbre cypherpunk s’exprime comme s’il était impliqué depuis le début. En effet, ses premiers messages sur le forum bitcointalk.org démontrent une compréhension technique de la blockchain plus avancée que la moyenne. Lorsqu’il a rejoint la communauté après le départ de Satoshi Nakamoto, il dirigeait d’ailleurs les gens comme ce dernier avait pour habitude de le faire.

Le même anglais britannique et la même typologie que Satoshi Nakamoto

Le style d’écriture de Satoshi Nakamoto et d’Adam Back est similaire. Ils doublent tous les deux l’espace après un point (ce qui n’est pas commun) et parlent le même anglais britannique.

Aucun échange entre Adam Back et Satoshi Nakamoto

Adam Back a dit aux gens que Satoshi lui avait écrit. Cependant, contrairement à Mike Hearn, Back n’a jamais partagé ces e-mails. Ils n’y a donc aucune preuve que Adam Back et Satoshi Nakamoto aient communiqué.

Le grand débat sur la taille des blocs

Le documentaire de Barley Social expose aussi la manipulation et la propagande de 2015-2017 qui ont eu lieu lors du débat sur la taille des blocs. Il montre comment le propriétaire de r/bitcoin, « Theymos », a censuré des milliers de publications. Theymos administre r/bitcoin, bitcointalk.org, la page wiki bitcoin, et également bitcoin.org, avec un individu anonyme appelé « Cobra Bitcoin ». Barley Social démontre également qu’Adam Back et d’autres membres de Blockstream étaient complices de Theymos et de ses techniques de censure.

Le documentaire aborde aussi le rôle de Gavin Andresen lorsque Satoshi a confié le projet à l’ancien développeur principal. Andresen s’est battu contre le contrôle que les développeurs de Bitcoin Core avaient sur le projet et l’influence de Blockstream. Adam Back a participé à un débat avec Andresen et d’autres développeurs. Comme Satoshi Nakamoto dans son message d’avril 2015, il était anti-hard fork.

Ainsi, il a déclaré que la communauté Bitcoin devait « favoriser la collaboration et le consensus pour réduire les risques ». Le documentaire suppose que de nombreux développeurs savent que Back est Satoshi. Il est toutefois possible qu’ils aient signé un accord de non-divulgation (NDA). Par ailleurs, la société de Back, Blockstream, a délibérément arrêté la mise à l’échelle de la blockchain.

Un éventuel conflit d’intérêt pourrait être la cause de la volonté d’anonymat de Satoshi

Bitcoin, dans son essence même, est un système d’échange décentralisé. Si Adam Back est Satoshi Nakamoto, il pourrait exister un conflit d’intérêt avec sa société, Blockstream. De plus, cette révolution de la finance ne serait plus si décentralisée. Cela pourrait d’ailleurs être la cause de la volonté d’anonymat de Satoshi Nakamoto. Effectivement, à l’heure qu’il est, même en s’en prenant à lui, aucun gouvernement ne pourrait détruire Bitcoin.

Adam Back a le bon âge ainsi que les bonnes connaissances, compétences et expériences. Son style d’écriture et d’élocution correspondent à ceux de Satoshi Nakamoto. Il a une longue histoire avec la blockchain et la cryptomonnaie. C’est vrai, le célèbre cryptographe remplit pas mal de cases. Cependant, il nie être Satoshi Nakamoto et a récemment rejeté publiquement la théorie. En effet, Back a déclaré qu’il n’était pas Satoshi. De ce fait, sans preuve concrète, il est impossible de l’affirmer aujourd’hui. Et ce n’est pas notre rôle !

Post scriptum

Aujourd’hui encore, l’identité de Satoshi Nakamoto demeure un mystère. La brillance infaillible du code de Bitcoin nous laisse présumer que s’il ne s’agit pas d’un groupe de personnes, il s’agit très certainement d’un génie. Son invention technologique a révolutionné la finance. Elle représente l’innovation et la rupture. Il s’agit d’un puissant rappel que tout doit continuer à s’améliorer pour survivre. 

Dans une industrie connue pour sa résistance à la technologie, Bitcoin a provoqué une secousse. Cette secousse a ébranlé le monde financier et a fait bouger les choses pour le mieux. Effectivement, Satoshi Nakamoto a ouvert la voie à l’évolution et au développement de la cryptomonnaie pour répondre à la crise de 2008. Ainsi, il a créé un système monétaire alternatif. Enfouis au plus profond de la blockchain, ses 1,1 millions de bitcoins (BTC) font de lui l’une des personnes les plus riches au monde. Cependant, il a manifestement décidé de ne pas les utiliser, préférant préserver son anonymat.

Notre crypto-portrait, qui est le fruit de nombreuses heures de recherches effectuées avec passion, admiration et humilité, ne pourrait se permettre de répondre clairement à la question « qui est Satoshi Nakamoto ». Toutefois, avec ces quelques pistes et les sources citées, chacun pourra se faire sa propre idée et continuer les investigations. Il n’y a pas besoin de mettre un visage sur son nom tant son œuvre est novatrice. De plus, ça serait manifestement contraire à sa volonté et à l’idée originelle de cette magnifique création.

Parmi les hommages qu’il est possible de rendre au mystérieux Satoshi Nakamoto, trône en bonne place le fait de posséder soi-même quelques fractions de bitcoins. N’attendez plus pour prendre part à l’histoire et obtenir vos premiers satoshis en quelques minutes (lien affilié)

Lipucciu

Tombé sous le charme depuis 2017, je suis passionné par la blockchain et les cryptomonnaies. Éternel curieux, j’étudie sans cesse cet écosystème futuriste et éprouve un grand plaisir à partager mes connaissances et fascinantes découvertes.