Combien rapporte vraiment l’économie crypto ? Parlons argent avec PWN
L’économie crypto à la loupe. Combien les utilisateurs ont-ils payé on-chain pour utiliser les différentes blockchains ou les layers 2 ? Et combien génèrent les frais sur les plateformes de finance décentralisée ? De plus, si on peut parler d’économie crypto, combien rapporte-t-elle dans son ensemble ? Quelle est l’évolution de ces revenus depuis le début de l’année et quelle est la tendance si on compare tous ces chiffres au passé ? Voilà une multitude de questions à laquelle se propose de répondre les équipes de PWN dans leur dernier rapport.
L’idée est de donner une image aussi précise que possible des revenus générés par cette économie qualifiée de cryptonative par les auteurs, qui se sont aussi demandés si elle pouvait être auto suffisante. En mettant de côté la spéculation, la vente de token ou les revenus des exchanges centralisés, le rapport se concentre sur certaines catégories du Web3 et livre l’ensemble de ces chiffres en collaboration avec Token Terminal.
Le rapport de PWN met en lumière les gagnants et les perdants de ce début d’année crypto
PWN est une plateforme qui permet d’obtenir un prêt en crypto en déposant en garantie un NFT ou d’autres cryptos. En tant qu’application décentralisée, ses responsables voulaient savoir combien leurs utilisateurs étaient prêts à payer pour utiliser leurs services. Et plus largement, ils cherchent à savoir combien l’économie réelle de la crypto génère-t-elle chaque mois grâce à ce qu’ils appellent les utilisateurs réels, à ne pas confondre avec ceux attirés uniquement par la spéculation et le gain rapide. Voici le fruit de leur travail de fourmi résumé avec l’aide des données issues de leur rapport.
Ce premier tableau propose un aperçu des revenus en millions de dollars par secteur d’activité au cours des six premiers mois de l’année, puis fait une comparaison entre le deuxième trimestre (T2) et le premier (T1) dans la colonne de droite. Les catégories sont classées de haut en bas en fonction du montant qu’elles génèrent. On peut tout de suite faire trois observations :
- les frais payés sur les blockchains (L1) représentent à eux seuls 65,5% de l’ensemble des revenus
- le point bas semble derrière nous puisque depuis janvier l’ensemble des chiffres sont en hausse et que le total des frais générés (dernière ligne) est en hausse de 33% en moyenne pour le T2
- Les secteurs des layers 2, des blockchains d’infrastructures (layer 1), des bridges et du Liquid staking sont les grands gagnants de ce début d’année alors que les revenus des marketplaces de NFT s’effondrent et que ceux des DEX marquent aussi le pas.
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Les layers 2, les blockchains (L1), les bridges et le Liquid Staking explosent à la hausse ce trimestre
Concernant les deux premiers secteurs les plus rémunérateurs que sont les L1 et les L2, le rapport veut mettre l’accent sur deux phénomènes qui ont marqué ces derniers mois. Tout d’abord, il s’agit de la montée en puissance des layers 2 qui alimentent l’actualité et qui se montrent de plus en plus efficients. Les auteurs montrent un transfert de valeur des L1 vers les L2 qui se manifeste par exemple dans le pourcentage des frais de gaz générés sur les L2 d’Ethereum par rapport au réseau principal. Ils sont passés de 1,7 % au T2 2022 à 9,1 % pour le T2 2023, soit une augmentation de 80 % en un an. Moins chers, plus rapides, ces layers 2 sont de plus en plus adoptés et ces chiffres le montrent.
Ensuite, les auteurs pointent du doigt le phénomène Ordinals qui a suscité de vives polémiques dans le milieu des bitcoiners mais qui a surtout généré énormément de frais de transaction sur le réseau Bitcoin ces derniers mois. Mais voici pour conclure sur cette catégorie, l’ensemble des données pour les blockchains (L1) et les montants payés par les utilisateurs. Chacun pourra se faire une idée de l’économie réelle liée à son projet crypto préféré…
Les NFT et les DEX en souffrance ces derniers mois dans la crypto
Concernant le Liquid Staking, c’est sans surprise Lido Finance qui survole les débats et qui représente 97% des frais. Avec l’avènement du staking d’ETH, la plateforme surperforme depuis des mois.
Enfin, c’est le bridge Stargate qui, explosant de 357%, fait ressortir cette catégorie pourtant minime en terme de volume. Voilà ce qu’on pouvait dire sur les secteurs les plus performants de ce deuxième trimestre.
Place maintenant aux relatives déceptions. Quelque soit la plateforme NFT que l’on observe, le constat est le même et les frais générés par les utilisateurs sont en chute libre dans le secteur. Et parce qu’une image vaut mille mots, voici le tableau en question :
Plus que le désintérêt manifeste du public pour le secteur, les auteurs soulignent le caractère dynamique du secteur qui a su se renouveler. L’arrivée de la concurrence avec Blur et les changements de politiques d’OpenSea ont amené une baisse générale des royalties et donc des frais. Même si cela représente une baisse de revenus, c’est une bonne nouvelle pour les utilisateurs. Enfin, sachez que les données de Rarible sont dues à un rattrapage dans la base de données et ne sont pas à prendre en compte.
Concernant les exchanges décentralisés (DEX), c’est le leader Uniswap qui mène la danse et qui représente 71% des revenus totaux de la catégorie, qui sont par ailleurs en baisse de 21% au total. Là aussi, la multiplication des acteurs amène de la concurrence et fait baisser les coûts, donc les revenus. Retrouvez l’ensemble des données qui ne sont pas traitées dans cet article directement dans l’excellent rapport de PWN.
Bilan et perspectives pour l’économie cryptonative
Avant de conclure, les auteurs ont tenu à préciser des points qui leur paraissent importants pour bien comprendre ces chiffres. Tout d’abord, un ensemble de frais n’ont pas été pris en compte, comme ceux issus des grandes plateformes centralisées comme Binance ou Kraken, les récompenses de staking et de minage, les salaires des professionnels ou encore les différentes subventions. Ceci devrait être le cas dans le cadre d’un calcul plus global de l’économie de la crypto.
Pour terminer, voici le tableau récapitulatif des revenus générés depuis 2019, ce que les auteurs appellent le PIB de la crypto. Et bien qu’une baisse soit manifeste depuis 2 ans, c’est surtout l’explosion des revenus en quatre ans qui est bien l’information principale de ce rapport. Faut-il en déduire pour autant que cette économie cryptonative est viable en l’état ? Quelle sera un jour suffisamment mature pour être autosuffisante ? Elle a tout l’air d’en prendre le chemin, même si ce dernier s’avère être particulièrement chaotique et plutôt sinueux.
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