Telegram refuse de coopérer avec la SEC, la bataille judiciaire continue
Ils ne partiront pas en vacances ensemble – Telegram est l’entreprise à l’origine de l’application de messagerie instantanée du même nom. Cette dernière est poursuivie par le gendarme financier américain suite à son ICO de 2018, et les relations ne risquent pas de s’améliorer de sitôt : selon la Securities and Exchange Commission (SEC), Telegram refuserait de lui transmettre les détails financiers liés à cette levée de fonds.
Un lancement perturbé
En 2018, l’entreprise Telegram a mené une ICO – Initial Coin Offering – qui lui a permis de lever la modique somme de 1,7 milliard de dollars auprès d’investisseurs privés. Cette somme était destinée à financer le développement ainsi que le lancement de la blockchain TON supportant le token GRAM.
Dès 2018, l’entreprise avait été poursuivie par les régulateurs américains concernant cet ICO, tout le débat étant désormais de savoir s’il s’agissait ou non « d’une vente illégale de security tokens« . Depuis, le lancement a été reporté par la force des choses à une date ultérieure encore floue courant 2020, en accord avec les investisseurs américains concernés.
A couteaux tirés
Ce sont justement ces 1,7 milliards de dollars qui intéressent particulièrement le régulateur financier américain. La SEC a donc émis une ordonnance obligeant l’entreprise à révéler les détails bancaires et financiers concernant la manière dont les fonds récoltés ont été dépensés au cours des deux dernières années.
Si certains pourront s’émouvoir de la manière dont la SEC cherche à obtenir ces informations, ce serait une simple réaction proportionnée selon l’ordonnance : le moins que l’on puisse dire est que – visiblement – Telegram ne se montrerait pas très enthousiaste à l’idée de partager ces informations sensibles.
« Les défendeurs refusent maintenant de divulguer les dossiers bancaires concernant la façon dont ils ont dépensé les 1,7 milliard de dollars qu’ils ont levés (…). »
Le lancement d’une cryptomonnaie par une entreprise privée ne semble pas être dans les projets des régulateurs et ces derniers le font savoir. Dans le même temps, les États eux-mêmes multiplient les projets de cryptomonnaies nationales, plus ou moins l’air de rien.