Le rappeur Akon veut créer sa cryptomonnaie… et la ville du futur qui va avec !
Il y a comme une ambiance de 2017 dans l’air – Alioune Badara Thiam, plus connu sous son nom d’artiste Akon, est un chanteur et producteur de RnB américain d’origine sénégalaise. Il souhaite – depuis un petit moment déjà – apporter à l’Afrique le « Akoin ». Mais qu’est-ce donc ? Rien de moins qu’une cryptomonnaie sensée unifier le continent (tout air de ressemblance avec le Zynecoin serait naturellement fortuit). Mais pas seulement, puisqu’il voudrait aussi bâtir la première crypto-ville africaine, au Sénégal. Tout un programme !
Le gouvernement sénégalais validerait la fondation de « Akon City »
Dans un tweet publié ce 13 janvier, Akon annonce avoir « finalisé l’accord pour [édifier] AKON CITY au Sénégal ». Serait-ce là l’acte fondateur de la première crypto-cité d’Afrique ?
Selon Decrypt, Akon aurait obtenu l’autorisation de construire sa ville à Mbodiène, un village situé à quelques minutes du nouvel aéroport international du Sénégal.
« C’est un projet sur dix ans, donc nous le faisons par étapes. Nous avons commencé la planification en mars 2019 et la deuxième étape sera en 2025 », Akon
Aucun détail supplémentaire n’est donné par Akon sur le financement pharaonique de cette ville futuriste, dont le coût de construction est estimé à 2 milliards de dollars selon Euronews, soit un huitième du PIB du Sénégal (d’environ 16 Mds de $ en 2017).
Pour autant, pour qui veut bien écouter la société publique sénégalaise Sapco (Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal), il s’agirait plus sobrement de construire un simple complexe écotouristique, même si aucun montant n’a encore été dévoilé. Il vaut donc mieux rester prudent pour le moment vis-à-vis de cet étrange projet.
Le Akoin : seule monnaie autorisée à Akon City ?
En ce qui concerne son idée de cryptomonnaie africaine à proprement parler, il conviendra là aussi de garder son sens critique : les rumeurs de lancement s’enchaînent en effet depuis le courant de l’année 2018, et le moins que l’on puisse dire est que personne n’en a pourtant encore vu la couleur.
Akon se montrait pourtant très lucide sur le potentiel des cryptomonnaies :
« La cryptomonnaie et la technologie des blockchains offrent une monnaie plus sûre qui permet aux africains de progresser indépendamment de leur gouvernement », Akon
Mais, au delà des potentialités des cryptomonnaies à proprement parler, le lecteur avisé pourra s’étonner de voir l’Akoin être présenté comme étant « disponible dans les 54 pays d’Afrique » sur le site officiel du projet. Un sacré excès d’optimisme, quand on sait que l’Akoin n’est pour l’heure qu’un projet… et que certains des pays en question ont soit rendu illégales les cryptomonnaies (comme l’Algérie), soit interdisent formellement leurs échanges (comme le Maroc, pour ne citer que lui).
Quoi qu’il en soit, rien ne semble vouloir arrêter Akon, puisque bien au-delà de sa crypto-cité au Sénégal, il aurait également l’envie de se présenter à la présidence des États-Unis. L’occasion de provoquer une faille spatio-temporelle, pour nous offrir le temps d’un crypto-vertige un duel avec l’inénarrable John McAfee ?