Le white paper de Bitcoin hébergé sur les sites gouvernementaux de l’Estonie et de la Colombie

La communauté Bitcoin ne se laisse pas faire – L’Australien Craig Wright a mis en colère une grande partie de la communauté des cryptomonnaies, en prétendant être Satoshi Nakamoto. L’homme a, par la suite, fait pression sur divers sites pour que ces derniers suppriment le white paper du Bitcoin. Aujourd’hui, la communauté réplique.

L’homme qui ne doutait de rien

Craig Wright a tenté de faire jouer de prétendus droits d’auteur pour menacer 5 sites internet qui hébergeaient le white paper du Bitcoin. Ces accusations visaient principalement bitcoin.org, bitcoin.com ainsi que bitcoincore.org.

Les lettres ont été envoyées conformément aux règles de procédure civile anglaises, « Pre-Action Protocol for intellectual property claims ». Les mises en garde de ce type servent généralement à informer une personne qu’une procédure judiciaire peut être engagée contre elle de manière imminente si elle ne met pas fin à la violation évoquée dans ce type de courrier. Plus concrètement, Wright a informé les parties qu’il n’avait pas consenti à ce que le white paper du bitcoin, supposé lui appartenir – selon lui seul… tout seul -, soit diffusé publiquement.

Craig Wright Bitcoin Faux Satoshi

Par la suite, Wright s’en est directement pris à la société Square, avec le même mode opératoire. L’objectif était, encore une fois, de faire pression sur l’entreprise, pour que celle-ci supprime le white paper sur son site. Cette décision semble un tantinet paradoxale dans la mesure où Square Crypto travaille justement au développement de projets open source pour le BTC et le Lightning Network. En outre, l’entreprise accorde des subventions aux développeurs et aux organisations dédiées au Bitcoin.

Les gouvernements sur le front

Deux sites web « officiels », et détenus par des gouvernements étrangers, ont rejoint le nombre croissant de forums soutenant le white paper du Bitcoi et sa libre circulation. L’Estonie a, par exemple, déclaré :

« Nous sommes heureux de conserver le white paper original sur notre site web afin d’inspirer les futurs innovateurs qui cherchent à comprendre comment utiliser la technologie de la blockchain. »

Peu de temps après, la Colombie a suivi le mouvement. Le conseiller présidentiel Jehudhi a répondu à la décision de l’Estonie en tweetant un lien vers le livre blanc Bitcoin, héberge lui aussi sur le site web de son gouvernement.

Par ailleurs, depuis 2018, une copie du white paper de Satoshi Nakamoto est également cachée sur le site web de la Commission américaine des peines (US Sentencing Commission).

L’hébergement public de copies numériques du white paper est devenu une réponse de la communauté aux menaces légales de violation des droits d’auteur déposées par le fantasque Craig Wright. Il semble que, pour une fois, certains Etats et entreprises aient su trouver un terrain d’entente autour du Bitcoin.

Louis Roche

Entrepreneur avant tout, l’univers blockchain constitue pour moi une réelle opportunité, au potentiel pratiquement infini. Ma vision est orientée vers le long terme, dans un monde régi par des actions de court terme.