Complètement rejeté par les banques, Ripple veut devenir l’Amazon des paiements

Ripple souffre à cause des banques – L’entreprise Ripple propose des solutions technologiques dédiées aux paiements interbancaires transfrontaliers. Mais face au peu d’adoption de la part des banques, l’entreprise va élargir le spectre d’utilisation de ses protocoles.

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Le XRP est toujours la troisième cryptomonnaie la plus capitalisée

En termes de valorisation, Ripple est une réussite. Le token XRP se place en troisième position du market cap des cryptomonnaies depuis très longtemps, avec une capitalisation de 11,3 milliards d’euros.

Ripple - Cours XRP 2020

D’après Brad Garlinghouse, la valeur du XRP est bien un facteur important pour Ripple. En effet, les ventes de tokens servent à financer l’entreprise et à inciter ses partenaires à utiliser sa technologie. Mais le but premier du token a toujours été de fournir un système utile et novateur. Malheureusement, l’adoption de cette technologie prend bien plus de temps que prévu.

Les banques étaient la première cible de Ripple. En effet, la firme vise à fournir un système de règlement des paiements transfrontaliers rapide et peu coûteux. Mais Ripple a enchaîné les déboires. Par exemple, la banque espagnole Santander a finalement décidé de ne pas utiliser le XRP au sein de son nouveau réseau de paiements.

Changement de stratégie pour Ripple

D’après Brad Garlinghouse, les autorités financières américaines, qui n’ont pas encore décidé si le XRP était ou non une security, n’aident pas la firme à capter l’attention des banques.

Ripple s’est alors tournée vers les remittances, les transferts de fonds des travailleurs immigrés vers l’étranger. Cela justifie le choix de collaborer avec MoneyGram ou encore avec Bitso, un exchange sud-américain.

Pour le coup, on peut dire que cette opération a été un succès. En juin, 7 % des paiements entre les États-Unis et le Mexique ont été assurés par cette technologie. Bien entendu, cela a un coût pour Ripple : MoneyGram a annoncé que 60% de ses profits venaient des frais de développement accordés par Ripple (31 millions de dollars).

MoneyGram

Ripple souhaite donc continuer à multiplier l’usage de ses solutions technologiques. Pour ce faire, elle a distribué plus de 500 millions de dollars à diverses startups, via son fonds, Xpring. Ici, les résultats sont mitigés. Si cette incitation économique fonctionne, dans le sens où cela a encouragé les entreprises partenaires à utiliser sa technologie, elle est coûteuse pour Ripple.

Par exemple, la start-up Coil, utilisant Ripple pour sa plateforme de blogging, a dépensé 2 250 dollars pour payer l’un de ses auteurs, mais ce dernier n’aura reçu que 15 dollars de XRP via la solution mise en place.

Cela a incité Ripple à abandonner ce système de subventions pour mettre plutôt à disposition de ses partenaires des outils de développement. La nouvelle stratégie est donc d’élargir fortement le spectre d’utilisation de ses technologies.

« Amazon a commencé comme libraire en ligne et ne vendait que des livres. Il se trouve que nous avons commencé par les paiements. […] Dans 2 ans, vous allez découvrir que Ripple est aux paiements ce qu’Amazon était aux livres. » Brad Garlinghouse, CEO de Ripple, pour le Financial Times

Cette nouvelle orientation stratégique permettra peut-être à Ripple de redorer son blason auprès d’une partie de la cryptosphère. En effet, certains jugent l’entreprise trop proche des banques, une position contradictoire avec les premières promesses des cryptomonnaies. En attendant, le cours du XRP a bien rebondi durant le mois de juillet, passant de 15 à 25 centimes.

Morgan Phuc

Cofounder @ 8Decimals & Partner @ Node Guardians - Making crypto great again - Journal du Coin / BitConseil