L’homme qui valait des milliards en bitcoins derrière les barreaux – Vinnik condamné pour blanchiment
Partiellement coupable ? – Alexander Vinnik est l’un des principaux suspects dans le piratage désastreux de la défunte crypto-bourse Mt Gox. Il était notamment accusé de blanchiment d’argent, en facilitant le recel des bitcoins dérobés sur cette plateforme en 2014. Mais c’est pour d’autres actes de blanchiment qu’il a été jugé en France en octobre dernier.
Un système de ransomwares et de blanchiment de bitcoins
Depuis son arrestation par la police grecque en 2017, Alexander Vinnik a fait l’objet de demandes d’extradition à la fois de la Russie (dont il est originaire), de la France et des États-Unis. C’est finalement l’Hexagone qui a obtenu le transfert du suspect sur son sol depuis la Grèce, en début 2020.
Le procès d’Alexander Vinnik s’est ainsi ouvert à Paris le 19 octobre dernier. Comme le résume le journal russe The Moscow Times, les accusations portées contre ce développeur informatique concernaient l’utilisation de ransomwares pour obtenir des bitcoins (BTC), puis de leur blanchiment via la plateforme d’échange BTC-e.
Celui qui s’est toujours présenté comme un « simple opérateur technique » de la plateforme BTC-e vient de recevoir le verdict de son procès, qu’on qualifiera de demi-teinte.
Condamnation à 5 ans de prison
Même s’il n’y pas eu de preuves suffisantes contre Alexander Vinnik pour retenir les accusations de participation à l’utilisation du ransomware appelé Locky, le ressortissant russe a été convaincu d’avoir participé et facilité le blanchiment des 135 millions d’euros détournés par ces cyber-attaques.
L’homme aujourd’hui âgé de 41 ans, déjà en détention, a donc été condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement et à une amende de 100 000 euros pour blanchiment en bande organisée.
Si Alexander Vinnik avait été extradé aux États-Unis plutôt qu’en France, les choses auraient pu tourner encore plus mal pour lui. Il y est effectivement sous le coup de 21 chefs d’accusation, allant de l’usurpation d’identité à la facilitation du trafic de drogue, en passant par le blanchiment d’argent.
À l’inverse, si, comme il le souhaitait, il avait été extradé en Russie, il n’y serait accusé que d’une fraude de 9 500 euros. Autant dire qu’il en serait ressorti libre.
Si l’avenir d’Alexander Vinnik reste encore incertain dans l’immédiat, ses avocats expliquent qu’il va surement faire appel suite à cette décision. Quant aux accusations portant sur son éventuelle participation au vol massif de bitcoins de Mt Gox, elles ne connaitront une réponse que si le russe finit par être extradé aux USA.