Bitcoin bientôt en laisse ? La Banque de France veut accélérer la régulation des cryptos
Des bâtons dans les roues de Bitcoin – Partout autour du monde, le Bitcoin (BTC) et les cryptomonnaies décentralisées sont mal vus par les banquiers centraux. Cette véritable concurrence à leurs propres émissions de monnaies fiduciaires doit donc être entravée autant que possible. Pour cela, rien de mieux qu’une régulation ultra-contraignante, comme en appelle de ses vœux François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France.
Bitcoin en liberté, c’est fini : direction le parc surveillé
Ce 27 septembre 2022 se tient au musée du Louvre, à Paris, la « Conférence sur les opportunités et les défis de la tokenisation de la finance ». L’évènement, organisé par la Banque de France (BdF), réunit tout le gratin des banquiers centraux et supranationaux de la planète
Réserve fédérale US (Fed), Banque des règlements internationaux (BIS), Banque centrale européenne (BCE), … Un sacré gratin bancaire se trouve réunit pour discuter des cryptomonnaies. Cryptos qui semblent désormais être prises très au sérieux, après plus d’une décennie de dénigrement systématique par ces même banquiers.
Le gouverneur de la BdF, François Villeroy de Galhau, a ouvert ce bal des grands argentiers avec un discours prônant une régulation poussée de ce nouveau secteur des actifs numériques, et cela, le plus rapidement possible.
Une régulation « adaptée » pour ne pas tuer l’innovation ? On l’espère
Le banquier central insiste sur la nécessité d’une réglementation « bien adaptée, cohérente et évolutive » pour les crypto-actifs. Il signale que certaines cryptomonnaies, en particulier des stablecoins, ont « trébuché » récemment et avaient exhumé des « dangers séculaires » (rien que ça) pour la finance mondiale.
Villeroy de Galhau se permet également de critiquer au passage la décision historique du Salvador de faire de Bitcoin une monnaie à cours légal :
« La décision du Salvador de faire du Bitcoin une « monnaie » officielle en septembre 2021, aussi regrettable soit-elle, est une expérience notable d’une tentative forcée d’étiqueter de monnaie quelque chose qui n’est rien de plus qu’un crypto-actif. (…) Ce que l’on appelle ‘l’hiver crypto’ n’est pas une raison pour se reposer sur ses lauriers ou rester inactif. L’Europe a fait œuvre de pionnier en concevant et en rédigeant un nouveau cadre réglementaire, appelé MiCA (Markets in Crypto-Assets), adapté aux nouveaux acteurs et actifs. Je ne peux qu’espérer son adoption formelle rapide, idéalement d’ici mars de l’année prochaine. (…) »
La très problématique Loi MiCA viendra-t-elle casser le secteur crypto et ses innovations dès le premier trimestre 2023 ? En tout cas, rien dans le discours du gouverneur de la Banque de France ne semble montrer que la volonté est d’avoir une loi « adaptée » aux cryptomonnaies. Sa visible réjouissance pour la chute du marché (dans le fait que l’hiver crypto ralentit leur adoption) montre que le but est de finir d’achever ces vilaines monnaies qui ont la fâcheuse tendance à échapper à leur contrôle et à résister à la censure et à la surveillance.
Crédit photo de couverture : droits réservés Marthe Lemelle