En Iran, Bitcoin monnaie de destruction massive face aux Etats-Unis
À quand un embargo US contre Bitcoin ? – Les revenus issus du minage de Bitcoin et des cryptomonnaies en Iran se chiffrent en centaine de millions de dollars et lui permettent de vendre son pétrole d’une manière innovante. Face à cette nouvelle, les États-Unis resteront-ils sur la touche ?
Bitcoin, la faille de l’embargo occidental
Selon le rapport publié par Elliptic sur son blog, le 21 mai, la l’Iran pèserait, à lui tout seul, 4,5% des opérations de minage de BTC dans le monde. Ainsi, cet unique secteur rapporterait des centaines de millions de dollars à l’Etat.
Ces revenus permettent à l’Iran de faire face à l’embargo économique imposé par les Etats-Unis. A dire vrai, le pays est confronté à des sanctions comprenant « une interdiction de toutes les importations iraniennes et des sanctions contre les institutions financières iraniennes ».
Selon l’article d’Elliptic, ces blocages sont à l’origine d’une chute de 70% des exportations de pétrole en Iran, durant la dernière décennie. Ils ont plongé « le pays dans une profonde récession avec un chômage galopant et des périodes de troubles civils ».
Une vente de pétrole par procuration en Bitcoin
Les mineurs opérant en Iran bénéficient d’une électricité relativement bon marché, grâce à la disponibilité d’un pétrole abondant vendu à moindres prix sur les marchés locaux. Par conséquent, les entreprises de minage étrangères qui collaborent avec l’armée iranienne ont désormais un rôle stratégique pour le pays.
Selon l’article d’Elliptic :
« (…) plusieurs entreprises chinoises ont obtenu des licences d’exploitation minière et ont établi des opérations dans le pays. Ces entreprises ont décrit avoir établi de bonnes relations avec ‘l’armée en Iran’, et une installation particulièrement importante dans la zone économique spéciale de Rafsanjan aurait été construite en collaboration avec une « organisation militaire » »
Les exploitations de minage de Bitcoin constituent ainsi désormais une nouvelle forme de valorisation du pétrole iranien par procuration. Les autorités du pays ont cependant une relation nuancée avec le BTC. En janvier 2021, elles avaient déjà accusé les mineurs illégaux sur le territoire d’être responsables des pannes de courant fréquentes dans le pays – qui seraient pourtant dues à un réseau électrique vétuste, selon des experts. Résultat : l’agence de renseignement iranienne est même chargée de traquer les fermes de minage illégales.
Jusqu’à présent, Téhéran refuse toujours de vendre son pétrole en dollar, de quoi s’attirer les foudres de Washington. Certes, en avril 2021, la banque centrale iranienne avait déjà annoncé que les banques et les bureaux de change pouvaient utiliser les cryptos pour payer les importations. Cependant, l’Iran veut instaurer une politique protectionniste concernant les cryptomonnaies, en exigeant que les bitcoins négociés dans le pays y aient été minés. Décidément, Satoshi Nakamoto a mis entre les mains des pays hostiles aux Etats-Unis, une monnaie de destruction massive (MDM) contre le billet vert.