Cryptos aux USA : les frères Winklevoss sortent l’artillerie lourde contre Elizabeth Warren
Tous les coups sont permis. On sait que les campagnes électorales sont bien souvent propices à la mauvaise foi et aux attaques personnelles, et en tant que français, nous en avons actuellement un aperçu à l’Assemblée Nationale. Mais les américains ne sont pas en reste et la campagne autour des élections au Congrès est actuellement le théâtre d’un combat âpre entre les Démocrates sortants et les Républicains qui ont le vent en poupe derrière un Donald Trump en pleine forme qui surfe allègrement sur la tentative d’assassinat dont il fut l’objet il y a quelques jours en Pennsylvanie. Aujourd’hui nous allons nous intéresser au cas Elizabeth Warren, la fervente opposante aux cryptomonnaies qui est l’objet d’un tir groupé venant du Web3 américain et mené par les jumeaux Winklevoss.
Tyler et Cameron Winklevoss donnent chacun 500 000$ en BTC à John Deaton…
Elisabeth Warren est la sénatrice du Massachussetts et elle est aussi le bras armé de l’administration Biden dans la lutte contre les abus de la finance, elle est aussi une figure progressiste de la gauche américaine et affiche ostensiblement son opposition au secteur crypto. Pour toutes ces raisons, certains la détestent ouvertement et plusieurs Comités d’Action Publique (PAC) ont entrepris de la faire battre lors des élections de novembre prochain, c’est le cas de Fairshake et du Commonwealth Unity Fund, tous deux largement financés par les géants Ripple, Coinbase, Kraken et donc Gemini, l’exchange des frères Winklevoss.
Mais Tyler et Cameron ne se sont pas contentés de donner via leur entreprise, ils ont aussi donné chacun 500 000 dollars en bitcoins à l’opposant d’Elizabeth Warren dans le Massachussetts : un certain John Deaton. Dans un long message publié sur le réseau social X, Tyler Cameron a dit tout le mal qu’il pensait de la sénatrice et il a sorti l’artillerie lourde. Voici un résumé de ses arguments et de ses meilleurs punchlines.
…l’opposant d’Elizabeth Warren pour le poste de sénateur du Massachussetts
En gros, Mme Warren est « l’une des plus grandes menaces à la prospérité américaine et en matière de crypto, elle est l’ennemi public numéro un ». Le décor est planté et la suite sera du même tonneau. Elle est « l’architecte en chef et le moteur de la guerre de l’administration Biden contre la crypto ». Elle mène cette « guerre illégale en utilisant les agences gouvernementales comme une arme pour attaquer notre industrie, en combinant des mesures de débancarisation, des mesures coercitives de mauvaise foi et d’autres abus de pouvoir ». Il va ensuite retracer rapidement sa carrière en insistant sur sa collaboration avec Gary Gensler de la SEC et Martin Gruenberg du FDIC (fond de garantie des dépôts bancaires), tous deux qualifiés de « bureaucrates non élus » qui seraient à la fois « ses chiens de compagnie et ses chiens d’attaque ». Charmant.
Il va ensuite lui reprocher sa vision malsaine (et de gauche) de l’économie qui serait, selon elle, basée sur la toute puissance des agences et qui empêcherait l’économie américaine de prospérer. Enfin, dans les derniers paragraphes d’une rare violence, il va asséner ce qu’il pense être le coup de grâce d’une plaidoirie sans équivoque :
« Alors qu’Elizabeth Warren incarne le pire de l’Amérique, John Deaton incarne le meilleur. Alors qu’Elizabeth Warren a passé les quatre dernières années à tenter de détruire l’industrie de la crypto, John Deaton a travaillé sans relâche pour la défendre en tant qu’avocat. Alors qu’Elizabeth Warren prétend servir le peuple américain, John Deaton a en réalité servi le peuple américain en tant que Marine au sein du Corps des Marines des États-Unis. Alors qu’Elizabeth Warren a fait progresser sa carrière en mentant sur ses ancêtres, John Deaton a fait progresser sa carrière grâce à un travail honnête et acharné.
John Deaton est un héros américain ; Elizabeth Warren ne l’est pas. John Deaton est un candidat pro-Bitcoin, pro-crypto et pro-business ; Elizabeth Warren ne l’est pas. C’est une législatrice qui ne peut pas adopter de loi. Politicienne plutôt que leader. La forme plutôt que le fond. »
Tyler Winklevoss – Source : Compte X
L’industrie crypto sent qu’il est temps de prendre le pouvoir à Washington et dans le sillage d’un Donald Trump qui promet déjà monts et merveilles, elle fait tout ce qu’elle peut pour peser dans la balance. Quitte à exagérer un peu ? Probablement. Mais les outrages, les raccourcis et les attaques ad hominem font malheureusement partie de ces joutes électorales, et c’est valable de chaque côté de l’Atlantique. Les voix dissonantes issues du monde crypto qui refusent l’avènement de la droite aux États-Unis essayent quand même d’exister et la dernière intervention de Vitalik Buterin en est un parfait exemple. Mais il semble bien seul.