L’écosystème sous la pression des hackers, la tokenisation du monde financier s’accélère – Récap’ crypto avril 2025
Hackers sans frontières (et sans scrupules). Avril 2025 a été un mois de contrastes, soulignant à la fois l’accélération de l’adoption institutionnelle et la vulnérabilité persistante du secteur crypto. D’un côté, la tokenisation des actifs du monde réel (RWA) a franchi des seuils majeurs, ancrant la technologie blockchain dans la finance traditionnelle. De l’autre, la multiplication des hacks et des fraudes sophistiquées a rappelé l’urgence des questions de sécurité. On continue de dérouler l’actualité de cette année 2025 qui est sur le point de s’achever.
- Avril 2025 a illustré un mois de contrastes avec l’essor de la tokenisation des actifs réels et une recrudescence des cyberattaques sophistiquées.
- L’administration Trump a poursuivi une régulation pro-crypto, marquée par la nomination de Paul Atkins à la tête de la SEC et des initiatives locales de réserves stratégiques en Bitcoin.
Hacks et vols de crypto, un secteur sous assaut permanent
Le bilan du premier semestre 2025 a sonné l’alarme : le montant total des cryptomonnaies volées a franchi la barre du milliard de dollars, le hack de Bybit de février restant le principal contributeur à ces statistiques.
À la lumière des différents rapports publiés sur le sujet, on apprend que la menace est devenue plus ciblée et technique :
- address poisoning : Cette nouvelle méthode de fraude, facilitée par des malwares comme ClipBanker, s’est généralisée. Elle consiste à intercepter la fonction copier-coller pour substituer l’adresse de réception légitime par l’adresse du fraudeur, transformant une simple action d’utilisateur en piège mortel.
- cybermenaces étatiques : Google a alerté la communauté sur les tentatives d’infiltration de projets crypto par des entités liées à la Corée du Nord, visant à financer illégalement des activités.
- attaques ciblées : Les incidents ont continué de frapper des acteurs variés, allant du vol de 5 millions de jetons ZK non réclamés (ZKSync) au piratage du compte X (Twitter) de la présidente du Parlement britannique.
Parallèlement, les analystes ont noté que si la fréquence des rug pulls a diminué, leur impact financier unitaire est devenu plus dévastateur, confirmant que la fraude crypto reste un risque systémique.
La tokenisation des actifs réels (RWA) : le chainon manquant vers les marchés traditionnels
La tokenisation des actifs du monde réel (RWA) a connu un essor sans précédent en avril, marquant une étape cruciale dans la fusion de la finance traditionnelle et de la blockchain. Les géants de Wall Street ont ouvert la voie : BlackRock, le gestionnaire d’actifs, a établi de nouveaux records avec son fonds tokenisé BUIDL (BlackRock USD Institutional Digital Liquid Fund) et a tokenisé un fonds d’obligations du Trésor de 150 milliards de dollars en partenariat avec BNY Mellon et Securitize.
Parallèlement, JPMorgan a étendu sa plateforme blockchain Kinexys en y ajoutant la livre sterling (GBP), facilitant les échanges de devises et de garanties sur la blockchain pour les transactions interbancaires. Cette tendance s’est également manifestée au niveau étatique, avec la banque publique française Bpifrance qui a investi dans un fonds adossé à des bons du Trésor français tokenisés (Spiko Euro).
Cela illustre à merveille l’adoption de cette technologie par les institutions nationales pour sécuriser les actifs d’état. Ces initiatives, soutenues par le développement de réseaux interbancaires comme le Taurus Network, confirment que la blockchain est en cours d’intégration dans l’infrastructure financière globale.
L’administration Trump poursuit la régulation pro-crypto
Enfin, aux États-Unis, l’administration Trump a continué de mettre en place les fondations d’un environnement réglementaire plus favorable aux actifs numériques.
Le changement majeur est intervenu à la SEC : Paul Atkins, un ancien commissaire Républicain perçu comme favorable à l’innovation blockchain, a été officiellement nommé nouveau président. Cette nomination est considérée comme la fin d’une période de régulation agressive (menée par Gary Gensler) et le début d’une ère de plus grande clarté pour les entreprises de l’industrie de la cryptomonnaie.
L’enthousiasme institutionnel s’est notamment fait sentir à Wall Street, où les ETF Bitcoin et Ethereum spot ont enregistré une semaine d’activité historique, renforçant leur légitimité auprès des investisseurs traditionnels.
Enfin, les initiatives de réserves stratégiques nationales, impulsées en mars, ont été suivies par des actions locales concrètes. L’État d’Arizona et la ville de Roswell sont devenues les premières entités locales à annoncer publiquement la création de réserves stratégiques en BTC ! Ces annonces confirment que l’adoption du bitcoin est un mouvement bipartisan descendant du niveau fédéral au niveau municipal.
Avril 2025 a démontré que le secteur crypto évolue à deux vitesses : l’intégration financière, portée par les institutions et la tokenisation, est en plein essor. Cependant, l’insécurité technologique et les tentatives de fraude se multiplient et deviennent plus sophistiquées. La nomination d’un nouveau président à la SEC et les initiatives de réserves BTC aux États-Unis suggèrent que l’environnement réglementaire continuera de se détendre. La nécessité d’investir massivement dans la cybersécurité et la sensibilisation des utilisateurs n’a jamais été aussi forte face à ces menaces permanentes. Rendez-vous très vite pour la suite de notre Récap’ Crypto 2025 où il sera notamment question d’Ethereum qui poursuit sa mue avec une nouvelle mise à jour.
Ben Canton
Avec une formation en littérature et en langues, j’aime mêler l’analyse rigoureuse au goût des idées pour décrypter les grands enjeux économiques et (géo)politiques liés aux cryptomonnaies. Depuis 2019, j’écris pour le Journal du Coin, et je collabore également avec Tahiti Cryptomonnaie, où je me concentre sur des sujets comme le Bitcoin, les MNBC, la tokenisation des RWA et plus largement les mutations stratégiques du Web3. Lecteur passionné, curieux du monde et des rapports de pouvoir qui le structurent, je m’efforce de rendre ces thématiques accessibles à tous, avec une attention particulière pour les projets pensés pour le grand public.
