Quand papa Buterin explique les bases de la blockchain à bébé-Musk

Dogecoin au centre des attentions Après Charles Hoskinson, le fondateur de Cardano (ADA), c’est au tour de Vitalik Buterin, co-fondateur d’Ethereum (ETH), de donner des conseils à Elon Musk sur une possible évolution de Dogecoin (DOGE). Malheureusement, le CEO de Tesla ne semble pas très ouvert aux critiques si l’on en croit sa réponse… plus que simpliste.

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La vitesse ne vaut rien sans décentralisation

Peu après avoir planté un poignard dans le dos de Bitcoin, le fantasque milliardaire Elon Musk a rapidement annoncé qu’il était en discussion avec les développeurs de Dogecoin (DOGE), afin de transmuter la crypto-blague au Shiba emblématique en une cryptomonnaie efficace (ou du moins, un peu plus utile qu’elle ne l’est).

Comme le rappelle le crypto-média Cointelegraph, une des pistes du CEO de Tesla pour emmener Dogecoin vers les sommets serait d’augmenter la taille de ses blocs de transactions de 900 %.

Mais une telle affirmation a mené Vitalik Buterin à réagir à la question, en rappelant le célèbre trilemme de tout système blockchain : un équilibre parfait quasi impossible entre scalabilité, sécurité et décentralisation. Pour lui, le fait de vouloir s’axer sur la rapidité des transactions (sur la scalabilité donc) risquerait de conduire à une centralisation extrême d’un réseau basé sur la technologie des registres distribués.

« Pour qu’une blockchain soit décentralisée, il est d’une importance cruciale que les utilisateurs standards puissent opérer un nœud [du réseau] et qu’il existe une culture suffisante [dans cette communauté] pour qu’opérer des nœuds soit une activité courante »

Vitalik Buterin

Le sharding, une solution viable à la scalabilité ?

Vitalik Buterin en profite au passage pour prêcher pour sa paroisse, en mentionnant la technologie du sharding pour améliorer la scalabilité d’une blockchain sans sacrifier sa décentralisation. Elle consiste, en très résumé, à subdiviser en plusieurs sous-réseaux (shard) une blockchain.

Le co-fondateur d’Ethereum va même jusqu’à dire que cela pourrait permettre au réseau ETH de traiter « 1 million de transactions par seconde », sans non plus sacrifier la sécurité. Seule très grosse ombre au tableau : cette technologie du Sharding se fait attendre depuis un bon moment maintenant.

Elon Musk, de son côté, toujours aussi peu constructif et sérieux (ce qui finit par être inquiétant), s’est contenté de répondre par un mème laconique de plus sur Twitter, comme il en a malheureusement pris l’habitude. On peut simplement y lire « Il a peur du DOGE ». Une réponse des plus poussée et argumentée en somme.

Il a beau fraîchement débarquer dans la cryptosphère, Elon Musk se sent chez lui et ne se gêne pas, au point qu’il semble vouloir changer Dogecoin en Teslacoin. Il reste que Vitalik Buterin, de son côté, a rappelé un problème sérieux concernant les réseaux blockchain. Si l’on considère le trilemme, il y a de forte chance que le DOGE (ou le « MUSK » bientôt ?) ne puisse se transformer qu’en simple cryptomonnaie trop centralisée de plus.

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Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.