Cryptos et blanchiment d’argent : les criminels aussi se mettent aux nouvelles technologies (ICIJ)
Coin Laundry. Le secteur des cryptomonnaies apporte une véritable révolution technologique au système financier vieillissant. Mais cette évolution a aussi malheureusement bien été captée par les criminels, et notamment les blanchisseurs d’argent. Les plateformes d’échange de cryptomonnaies sont ainsi contraintes de surveiller avec attention les transactions qui s’opèrent par leur intermédiaire. Elles sont en effet un point idéal de sortie pour les malfrats cherchant à blanchir des cryptos sales. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) vient de publier un rapport sur cette exploitation des nouvelles technologies monétaires par les blanchisseurs d’argent.
- Le Consortium international des journalistes d’investigation a publié un rapport sur l’exploitation des cryptomonnaies par des criminels pour le blanchiment d’argent.
- Des activités criminelles internationales contourner les régulations et exploitent notamment des plateformes cryptos pour blanchir des fonds illicites.
Les avantages des nouvelles technologies cryptos sont aussi appréciées par les criminels
Le Consortium international des journalistes d’investigation est une organisation à but non lucratif basée à Washington. Elle regroupe des journalistes d’investigation de 100 pays, afin de mener des enquêtes à l’échelle internationale.
Elle est notamment à l’origine de la révélation des Panama Papers en 2016. C’est-à-dire des documents confidentiels issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, impliqué dans des opérations massives d’évasion fiscale.
Sa nouvelle enquête porte sur le blanchiment d’argent à l’ère numérique. Et malheureusement, avec tous leurs avantages technologiques et leur popularisation croissante, les cryptomonnaies y occupent une place de plus en plus importante. Dans leur dernier rapport, les journalistes de l’ICIJ parlent d’un nouveau « système financier de l’ombre qui opère (…) hors de portée des régulateurs et des forces de l’ordre. »
Une affaire de blanchisserie passée à l’ère du numérique
Le rapport publié par le Consortium international des journalistes d’investigation parle d’une affaire de « blanchisserie » numérique. Il s’agit bien évidemment de l’activité illégale de blanchiment d’argent à l’aide de cryptomonnaies.
Une enquête qui implique des milliards de dollars en lien à des activités criminelles. Comme par exemple des pirates nord-coréens, des gangs chinois et russes axés sur divers trafics comme le trafic de drogue. Mais également le cartel de la drogue mexicain de Sinaloa.
Des fonds crypto-numériques dont le parcours peut passer par des plateformes cryptos centralisés (CEX) notamment. Et ce malgré leurs mesures de protection qui parviennent parfois à être contournées par les malfaiteurs. Mais également par des opérations de type « crypto-cash storefront » (des magasins spécialisés dans la conversion de cryptomonnaies en espèces, comme des bureaux de change). Celles-ci seraient menées dans des pays comme l’Ukraine, ou encore à Dubaï aux Émirats arabes unis.
Pourtant, utiliser les cryptomonnaies hors-cadre légal est une très mauvaise idée. En effet, les transactions sont inscrites sur les registres publics des blockchains, et donc traçables en cas de soupçons d’activités criminelles (si l’on excepte le cas de cryptos à anonymat renforcé comme Monero). Et si des cryptos « sales » sont détectées, elles peuvent être facilement et instantanément gelées quand il s’agit, par exemple, de stablecoins avec un émetteur, comme les USDC de Circle.