La Corée du Sud veut taper Pyongyang au portefeuille… numérique

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Cyberguerre autour du 38e parallèle. Pour les plus férus d’histoire moderne, le 38e parallèle est la ligne de démarcation entre la Corée du Nord et celle du Sud. De part et d’autre de cette zone démilitarisée, les deux pays frères se déchirent depuis 70 ans sur fond de guerre froide entre les États-Unis et l’ex-URSS. De nos jours, les tensions sont toujours palpables et les gesticulations belliqueuses du dirigeant suprême Kim Jong-un n’arrangent pas les relations diplomatiques entre les deux nations. Séoul dénonce d’ailleurs régulièrement les agissements des hordes de pirates informatiques à la solde de Pyongyang qui écument Internet à la recherche de cryptos à dérober afin de financer divers programmes militaires, dont celui, très inquiétant, de missiles balistiques longue portée.

C’est dans ce contexte que des sources proches du pouvoir ont laissé entendre à la presse coréenne que le gouvernement de Han Duck-so, le Premier ministre, allait durcir le ton en matière de cryptomonnaie et mettre en place un ensemble de mesures pour contrer l’hégémonie des Lazarus & Co. L’histoire s’écrit sous nos yeux et on vous explique tout ça.

La Corée du Sud durcit le ton contre son inquiétant voisin du nord

Dimanche dernier, le Korea JoongAng Daily s’est donc fait l’écho d’un projet gouvernemental visant à porter un coup dur aux capacités de nuisance de la Corée du Nord en matière de cryptomonnaie.

Ce journal, qui est un des trois grands médias en langue anglaise du pays, a rapporté, sous couvert d’anonymat, les propos de sources proches du pouvoir qui confirment bien qu’un projet de loi est à l’étude en ce sens. Après plus de 10 mois de consultation des divers services de renseignements et des différents ministères, le projet de loi, présenté initialement en novembre dernier, a donc été modifié pour répondre à la demande express du président de comporter « des mesures pratiques pour renforcer la sécurité nationale ».

Issu d’un précédent gouvernement, ce projet était, selon ces mêmes sources, trop tendre envers la Corée du Nord :

« Le cadre de cybersécurité du pays a besoin d’être amélioré de toute urgence, car la précédente administration de Moon Jae-in l’a laissé tomber en ruine pour ne pas offenser la Corée du Nord. »

Un membre du gouvernement sous couvert d’anonymat – Source : Korea JoongAng Daily
Les pirates à la solde de Pyongyang auraient volés près de 5 milliards de dollars sur cinq ans selon Chainalysis. Ils sont utilisés par le pouvoir nord coréen pour alimenter les caisses des programmes militaires du pays de Kim Jong-un.
Le gouvernement de Séoul veut limiter les capacités de nuisance des pirates nord coréens

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Les pirates nord-coréens toujours aussi prolifiques en matière vol de crypto

Ce projet, porté par le Service national de renseignement (NIS), va donc comporter un volet spécialement dédié au suivi, à la traque et même au gel des actifs numériques dérobés par les différents groupes de hackers au service de Kim Jong-un. Car, comble de l’ironie, un député du parti conservateur du Pouvoir au Peuple (PPP) a pu remonter la piste de près 53 millions de dollars de crypto volée et s’apercevoir que cette somme avait été blanchie sur des plateformes de Corée du Sud !

C’est pour mettre un terme à tout cela que le nouveau cadre règlementaire devrait être soumis au vote des parlementaires dans les semaines ou les mois à venir. Et il y a urgence, car selon différentes sources, les montants piratés, détournés ou rançonnés par les groupes connus sous les noms de Lazarus, ScarCruft, APT37 ou encore RedEyes se monteraient, selon Chainalysis, à près de 5 milliards de dollars sur cinq ans !

De quoi financer les délires de guerre du jeune leader Maximo qui multiplie les provocations autour de la DMZ – demilitarized zone.

Séoul arrivera-t-il réellement à limiter les agissements de ces pirates bien organisés et bien financés par un pouvoir central qui leur donne carte blanche ? Les démocraties sont malheureusement souvent limitées dans leur action par l’État de droit qui les empêche de taper fort sur les terroristes sans limiter les libertés de son propre peuple. Ils pourront en tout cas compter sur le soutien de leur allié américain qui garde un œil sur les bitcoins nord-coréens.

Les catastrophes et les hacks, ça n’arrive pas qu’aux autres ! Il vaut mieux ne jamais confier la sécurité de vos cryptomonnaies à un tiers. Pour dormir l’esprit tranquille, équipez-vous d’un wallet hardware sécurisé Ledger, il y en a pour toutes les bourses. Votre sécurité n’a pas de prix (lien commercial).

Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.

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