Campagne contre Tether : retour sur une polémique qui fait trembler les cryptomonnaies
Tether ciblé par un nouvel assaut. Avec près de 113 milliards de dollars de marketcap, l’USDT de Tether est le plus gros stablecoin du marché crypto. Cependant, celui-ci est fréquemment la cible de critiques, comme celles émises il y a quelques semaines par le CEO de Ripple. Désormais, l’entreprise a été prise pour cible par l’association de consommateurs américaine Consumer Research.
Consumer Research s’attaque à Tether
Consumer Research est une association de protection des consommateurs qui opère aux États-Unis depuis 1929.
La semaine dernière, celle-ci a entrepris une large campagne de communication à l’encontre de l’entreprise Tether. Et pour cela, Consumer Research a vu les choses en grand. Spot télévisé, panneaux d’affichage et plus encore pour une campagne estimée à plusieurs millions de dollars.
Dans son spot télévisé, l’entreprise reproche de nombreux travers de l’entreprise Tether et soulève la question suivante : « Tether sera-t-il le prochain FTX ? ».
En pratique, l’organisation reproche à Tether son manque d’audit. Sur un site créé pour l’occasion, l’organisation émet plusieurs accusations à l’encontre de l’entreprise.
Ce site répertorie plusieurs articles de presse peu élogieux à l’encontre de Tether et soulève des questions quant à sa fiabilité. Lien avec Sam Bankman-Fried, usages répétés de l’USDT par des hackers russes ou nord-coréens.
De son côté, Will Hild, le responsable de Consumer First est persuadé du manque de transparence de Tether :
« Nous mettons en lumière les pratiques commerciales suspectes de Tether, notamment le refus d’effectuer un audit pendant une décennie et l’utilisation systématique du produit par des terroristes et des trafiquants de drogue et d’êtres humains. Compte tenu de ces signes avant-coureurs, nous craignons que Tether ne soit le prochain FTX. Les consommateurs devraient se méfier de tout soi-disant stablecoin qui refuse de certifier correctement qu’il détient réellement les actifs qu’il prétend détenir. »
Défaillance de Tether : une crainte permanente
Un sujet récurrent dans l’histoire de Tether. En effet, dès 2018 l’entreprise se séparait du cabinet d’audit Friedman LDD. À cette période, une question était sur toutes les lèvres : est-ce que Tether pratique une réserve fractionnaire ? En effet, cela signifierait que l’entreprise ne détient pas les actifs nécessaires pour couvrir l’ensemble des USDT émis. Une telle situation pourrait engendrer une défaillance de l’entreprise en cas de retraits massifs.
L’année suivante, en 2019, c’est au tour du procureur général de l’État de New York de se pencher sur le cas Tether. Le procureur accusait Tether et Bitfinex d’un trou de 850 millions de dollars dans leurs réserves. Des accusations qui seront par la suite balayées par l’avocat de l’entreprise.
En 2022, en parallèle de l’effondrement de Terra Luna et du stablecoin UST, Tether n’a d’autres choix que de montrer patte blanche. Dans un premier temps, l’entreprise a amélioré la composition de ses réserves, jugée jusqu’ici trop risquée par les observateurs externes. Ainsi, l’entreprise a peu à peu réduit son exposition aux papiers commerciaux au profit de dollars sonnants et trébuchants ainsi que d’autres actifs.
Le rapport de 2023 sur les actifs de Tether publié par BDO Italia a révélé la composition des réserves de Tether. Celles-ci étaient majoritairement composées de cash ou équivalent ainsi que de BTC. Toutefois, cela ne semble pas suffisant pour calmer les accusations d’insolvabilité.
Vous l’aurez compris, ces accusations n’ont rien de novateur. Tether fait face aux craintes d’insolvabilité depuis sa création. Si l’histoire de Tether vous intéresse, nous avons réalisé une vidéo, il y a de cela quelques mois, qui revient sur l’évolution et les déboires de l’entreprise.
Renaud H.
Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.
