Mastercard pense que les MNBC seront mal accueillies par le public

Ça ne sera pas de la tarte. Les banquiers et grands financiers de la planète rêvent tous d’émettre leur propre monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Cependant, certains d’entre eux craignent que la pilule MNBC ait du mal à passer du côté du grand public. La patronne du FMI (Fonds Monétaire International) a ainsi récemment suggéré « des incitations » pour aider à leur adoption. Mais le géant Mastercard pense que, dans tous les cas, se sera compliqué de séduire pour ces monnaies numériques centralisées.

Le plus dur, pour les monnaies numériques de banques, sera de les faire adopter

Il est de plus en plus difficile de réussir à trouver sur la planète une banque centrale qui ne souhaite pas exploiter les technologies issues de Bitcoin (BTC) et des cryptomonnaies pour créer sa propre monnaie numérique de banque centrale.

Et si le géant des paiements numériques Mastercard travaille avec certains banquiers centraux pour les aider à émettre leur MNBC, il n’en reste pas moins lucide leur faible chance d’adoption. C’est dans une récente interview accordée à CNBC qu’Ashok Venkateshwaran, le responsable blockchain de Mastercard, a exprimé ses doutes quant à la réussite de ces versions centralisées des cryptos.

« La partie la plus difficile est l’adoption. Car si vous avez des MNBC dans votre portefeuille, vous devriez avoir la possibilité de les dépenser où vous le souhaitez, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’argent liquide. »

Ashok Venkateshwaran responsable blockchain de Mastercard pour l’Asie-Pacifique

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Ces MNBC n’ont de sens que dans peu de cas pour les particuliers, selon Mastercard

Le cadre de Mastercard considère que les consommateurs, dans les pays économiquement avancés, ont déjà largement pris leurs habitudes pour effectuer des paiements. Ce « confort », déjà bien établi pour réaliser leurs échanges, « ne justifierait en rien l’existence d’une MNBC ».

Ashok Venkateshwaran prend l’exemple de la Cité-État de Singapour (où il participe justement au Singapore FinTech Festival) pour illustrer son propos. Étant donné que cette dernière possède déjà un réseau de paiement national performant, le cadre de Mastercard explique que :

« Il n’y a pas de raison d’avoir une MNBC de détail [à Singapour], mais il y a une raison d’avoir une MNBC de gros pour les règlements interbancaires. (…) Mais s’il s’agit d’un pays où le réseau de paiement national n’est pas aussi robuste, il peut être judicieux d’avoir une MNBC. »

Ashok Venkateshwaran responsable blockchain de Mastercard pour l’Asie-Pacifique

Ce n’est pas pour rien, justement, que les pays émergents sont en tête de l’adoption des cryptomonnaies. Mais même dans ce cas, ce n’est pas sûr qu’ils attendent sagement une MNBC « retail» (« de détail », adressée aux particuliers) alors qu’ils ont déjà à disposition Bitcoin et ses semblables décentralisés. Ne restera que les MNBC « wholesale » (« de gros », pour les échanges interbancaires) comme lot de consolation ? En tout cas, Mastercard préfère travailler sur les projets de MNBC qui restent proches, voir se basent en partie, sur les réseaux blockchains des cryptos.

 

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Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.