Hypersurveillance des cryptos : l’Autorité bancaire européenne en manque d’experts ?
Une surveillance impossible ? – Si vous êtes un crypto-enthousiaste résidant dans l’Union européenne, vous craignez probablement l’arrivée de la Loi MiCA à venir sur la régulation des marchés cryptos. Celle-ci risque de porter un très dur coup à l’industrie des crypto-actifs en Europe. Pourtant, elle s’annonce comme une telle usine à gaz d’hypersurveillance, que même la très sérieuse Autorité bancaire européenne (EBA) craint ne pas pouvoir l’assurer. Alors, imaginez une petite crypto-bourse…
La planète ne compte pas assez d’experts cryptos pour la surveillance de la Loi MiCA
La très problématique Loi MiCA (Markets in Crypto-Assets) continue de faire son chemin au Parlement européen. Avec cette réglementation, si vous avez le malheur d’échanger 1 satoshi depuis/vers une crypto-bourse, la transaction aura l’obligation d’être tracée et conservée par l’exchange, avec identification formelle de l’expéditeur et du destinataire.
Un merveilleux cauchemar que même la Chine n’aurait pas osé imaginer, préférant interdire directement les cryptos, plutôt que de rendre hypocritement impraticable leur usage. Et peut-être la réalité de leur surveillance également…
En effet, comme le rapporte le Financial Times, les régulateurs de l’Autorité bancaire européenne (EBA) commencent à suer à grosse goutte à l’idée d’être chargés d’appliquer la Loi MiCA. Réussir à embaucher assez de personnel spécialisé pour cette tâche est un sujet de « préoccupation majeure » pour l’EBA. Tâche qui s’annonce aussi titanesque que coûteuse pour le contribuable européen.
Une régulation crypto pas encore née, mais déjà inapplicable
C’est le président de l’Autorité bancaire européenne en personne, José Manuel Campa, qui s’en inquiète en premier lieu. Dans une interview, le haut fonctionnaire européen explique qu’il a peur que son personnel soit en sous-nombre et complètement dépassé par les nouvelles technologies monétaires et financières que représentent les cryptos.
Le pauvre n’a pas non plus une idée exacte de la charge herculéenne qui l’attend. En effet, définir pour chaque projet crypto s’il est oui ou non un PSAN (Prestataire de services sur actifs numériques) ne s’annonce pas du tout comme chose aisée. Et encore moins dans le futur, avec la croissance fulgurante propre au secteur des crypto-actifs.
« Je ne sais donc pas exactement à quoi je serais confronté dans deux ans. (…) La nature très dynamique du secteur de la cryptomonnaie signifie que la réglementation a naturellement tendance à prendre du retard. »
José Manuel Campa, président de l’Autorité bancaire européenne
Et pour revenir à son souci d’embauche d’experts cryptos qualifiés : la demande est forte, mais l’offre est très limitée. D’autant que les salaires que peut proposer l’EBA (payer avec les impôts des européens) ne seraient « pas assez élevés » pour attirer ces crypto-talents.
Quand on entraperçoit l’énorme potentiel d’applications encore à venir grâce aux cryptomonnaies et leurs technologies – surtout au regard de leur adoption exponentielle accomplie jusqu’à aujourd’hui -, on se dit effectivement que Mr Campa et l’EBA risquent d’être légèrement débordés. Mais qui sait, un miracle peut encore se produire, et le Parlement européen revenir à la raison. Par exemple la Commission des Lois britanniques. Cette dernière ne veut désormais, en aucun cas, « étouffer » l’innovation des crypto-actifs. On se demande bien à qui cette Commission fait référence en parlant d’étouffement réglementaire.
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