Syndrome de Calimero et gros chèques – Ripple a toujours besoin de payer pour que quiconque utilise le XRP

Ripple paie encore pour promouvoir le XRP – Le développement du réseau XRP coûte très cher à Ripple si on en croit le dernier rapport trimestriel de son partenaire MoneyGram. Ce dernier, qui facilite les paiements transfrontaliers réalisés en XRP, a touché une prime de 9,3 millions de dollars pour aider à l’utilisation du réseau de Ripple.

Des frais de développement colossaux

Dans son dernier rapport trimestriel (pour les mois d’août à septembre 2020), l’entreprise MoneyGram, spécialisée dans les transferts d’argent, annonce avoir engrangé un bénéfice net de 8,9 millions de dollars de la part de Ripple.

Plus précisément, MoneyGram aurait bénéficié de 9,3 millions de dollars de « frais de développement de marché » payés par Ripple, diminués des 400 000 dollars que ces transactions ont coûté à MoneyGram.

En effet, la société cotée au NASDAQ est payée en fonction du volume des transactions qu’elle traite via le produit de liquidité à la demande (ODL) de Ripple.

Il semble aussi que MoneyGram a traité moins de paiements en XRP au cours du dernier trimestre, puisque Ripple lui avait payé respectivement 16,6 et 15,1 millions de dollars au premier et second trimestre de 2020.

Bien que ces récompenses de Ripple à MoneyGram soient payées en XRP, cette dernière ne garde pas les jetons et les convertit en dollars, comme le rappelle The Block :

« Nous vendons les XRP dès que nous le recevons » – Porte-parole de MoneyGram

Des obstacles pour XRP sur son chemin vers les banques

David Schwartz, le directeur technique (CTO) de Ripple, admet que l’adoption du jeton XRP par les banques est un parcours encore semé d’embûches pour l’instant :

« Je pense qu’il y a une combinaison d’obstacles [pour les banques souhaitant adopter le XRP]. L’incertitude réglementaire, les problèmes du dernier kilomètre, la crainte de représailles de la part des partenaires existants, etc. (…) même lorsque [les banques] sont prêtes à 100 %, elles n’ont pas de clients parce que le produit est nouveau (…) »

Un message qui fait écho à celui du PDG de Ripple, Brad Garlinghouse, qui s’expliquait récemment dans une interview au sujet du rejet de XRP par PayPal. En effet, le géant des paiements numériques accepte pour l’instant 4 cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum, Litecoin, Bitcoin Cash) mais pas les jetons de Ripple :

« S’il n’y a pas de clarté réglementaire [pour XRP], alors vous opterez probablement pour les cryptos qui ont un cadre réglementaire clair. Et c’est ce que l’on voit, pas seulement avec PayPal, mais aussi certainement avec d’autres acteurs du marché qui se disent : ‘Je vais commencer par Bitcoin et Ether parce que ces cryptos ont un cadre légal États-Unis’ ».

Ripple est en effet suspendu, depuis plusieurs années, à la décision judiciaire concernant le classement du XRP : valeurs mobilières (securities) ou non ? Cette épée de Damoclès menaçante fait que Ripple songe même sérieusement à quitter les États-Unis.

Rémy R.

Issu d’une formation universitaire en Sciences, je m’intéresse aux blockchains et à Bitcoin depuis 2013 et en ai même miné à l’époque. La bulle qui s'en est suivie m'en a détourné, mais je m'y suis replongé depuis 2017 et les étudie depuis avec passion.