Dark Web : le marché noir augmente de 70% en 2019
Les premières années d’existence de Bitcoin ont été marquées par des scandales sur son utilisation dans les marchés noirs du Dark Web, notamment sur le célèbre Silk Road. L’utilisation des cryptomonnaies pour ces activités illégales reste toujours importante aujourd’hui, malgré les événements engendrés par la crise sanitaire du Covid-19.
2019, une année riche en trafics
Chainalysis est une société spécialisée dans l’observation et l’analyse des transactions sur les blockchains, dites « on-chain« . Elle a récemment publié un rapport qui fait le bilan des activités sur les marchés noirs du Darknet en 2019.
Le constat est sans appel : bien que les transactions vers les marchés noirs ne représentent que 0,08% des transactions on-chain, la valeur en dollars de ces transactions n’a jamais été aussi haute que l’année dernière.
D’après Chainalysis, les marchés noirs ont reçu pas moins de 790 millions de dollars en cryptoactifs sur l’année 2019, soit une hausse de 70% par rapport à 2018.
Où va et d’où vient l’argent ?
C’est une question majeure et la réponse est surprenante :
- En entrée, 70,4 du flux provient directement des plateformes d’échanges
- En sortie, 66% du flux va directement sur une plateforme d’échange
Les plateformes d’échanges seraient ainsi la porte d’entrée des consommateurs, et la porte de sortie des trafiquants. Ils ne s’embêteraient ni à passer par un portefeuille de cryptomonnaie anonyme comme Monero, ni par un service de mixage qui permet de rendre très difficile le suivi a posteriori des transactions bitcoin. Ces derniers ne représentent que 4% des retraits !
Pour les novices qui nous liraient, ce comportement est étonnant, car les plateformes d’échanges nécessitent en principe de remplir un « KYC« . Ce dernier désigne un processus imposé par la loi qui permet de relier un compte à une identité. C’est la fameuse procédure qui vous demande votre nom, adresse, scan de carte d’identité, etc. à votre exchange suite à la création du compte.
La rumeur dit néanmoins que si vous possédez un compte très ancien, vous n’avez pas forcément eu à remplir de KYC. L’explication serait peut-être celle-ci pour les retraits des trafiquants.
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Le Coronavirus ne freine pas le trafic
Selon le Dr Adam Winstock, fondateur de Global Drugs Survey (un institut de surveillance des drogues) :
« Je pense que la plupart des gens vont se tourner vers le Dark Web en raison de l’importante gamme de produits, de leur « qualité », de l’évaluation des vendeurs, de la facilité d’achat et du fait qu’ils n’auront pas à s’exposer à des violences de rue ».
Chainalysis montre effectivement que les échanges de cryptos vers les marchés noirs sont les moins affectés par la crise sanitaire du coronavirus, malgré la rupture des chaînes logistiques d’approvisionnement.
Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous :
- les services marchands légaux, ainsi que les services de jeux d’argent sont significativement impactés par les mesures exceptionnelles prises pour la lutte contre le Covid-19 ;
- à l’inverse, les envois de cryptomonnaies vers les marchés noirs du Dark Web n’ont été que très faiblement affecté