73 des exchanges du TOP 100 ont plus de 90% de faux volumes
Le secteur encore jeune des cryptoactifs repose pour l’instant sur des bourses d’échange peu régulées et surveillées. Une des principales manipulations dont est victime la cryptosphère est celle du « wash tranding », qui toucherait massivement 73 des 100 plus importants exchanges.
Des exchanges avec plus de 99% de fakes volumes !
Le Blockchain Transparency Institute (BTI) a pour objectif d’offrir à la cryptosphère des données claires sur les volumes d’échanges. Rappelons que le wash trading consiste pour un exchange ou des traders à acheter et vendre un cryptoactif dans le but de gonfler artificiellement son volume d’échange et par là même de fournir des informations trompeuses au marché.
Le BTI vient de publier son rapport de septembre 2019 sur les activités de wash trading commises parmi le top 100 des plateformes d’échange cryptos, et les résultats ne sont pas brillants, c’est le moins que l’on puisse dire.
Premier constat, sur le Top 100 des crypto-exchanges de CoinMarketCap (CMC), 73 d’entre eux auraient plus de 90% de faux volumes d’échange !
Plus grave encore, certains exchanges listés sur CMC s’approchent de l’arnaque absolue : LBank, BW.com, Bit-Z, Coinbene et OEX ont entre 96,9 et 99,7% (!) de faux volumes :
Quant aux cryptos concernées par ce « gonflage » artificiel, même si Bitcoin (BTC) serait aujourd’hui à 50% de faux volumes, ce sont surtout Ethereum Classic (ETC), Monero (XMR), et Dash qui seraient concernées, avec 80% de wash trading sur ces cryptos.
Quelques bonnes nouvelles des acteurs majeurs
Tout n’est pas tout noir toutefois, puisque de bonnes nouvelles émergent notamment de la part des principales plateformes d’échanges. Le rapport met ainsi en évidence que les opérations de wash trading sur les 40 premiers exchanges de CMC ont chuté de 35,7 % au cours des six derniers mois.
Même si OKEx et Bibox sont les mauvais élèves de ce Top 40 des plateformes en matière de wash trading (avec 75% de faux volumes), d’autres ont à l’inverse reçu le label « BTI verified » pour avoir moins de 10% de ces transactions artificielles.
C’est le cas de Kraken, Poloniex, Coinbase et Upbit reconnus comme les plus propres du secteur en la matière. Et d’autre exchanges ont été rajoutés ce mois-ci, suite à leurs efforts pour combattre le wash trading sur leur plateforme, avec notamment Binance, qui est passé de plus de 20% de faux volumes début 2019 à moins de 10% aujourd’hui.
On notera également que le Japon et les États-Unis sont les pays où les crypto-exchanges sont les plus propres en termes de wash trading. Certainement grâce aux normes juridiques et réglementaires strictes de ces pays, même si elles ne sont pas une garantie à elles seules. Ainsi en Corée du Sud, où la surveillance réglementaire est également élevée, BTI a détecté que l’exchange Bithumb comporte 90% de wash trading sur les cryptos Dash et Monero (XMR).
Encore une fois, les volumes d’échanges sont le principal sujet d’imprécisions dans le secteur des cryptos, ce qui contribue malheureusement au manque de confiance dans cette nouvelle classe d’actifs. La mesure par les possessions de cryptomonnaies sur les cold wallets semble ainsi constituer un meilleur indicateur du sérieux d’un exchange.