Ethereum (ETH) Hard Fork : Constantinople arrive la semaine prochaine
Un hard fork de la blockchain Ethereum (ETH) est attendu au bloc 7 080 000. Il devrait être miné entre le 15 et le 19 janvier. Baptisé « Constantinople », ce hard fork est en fait la deuxième étape d’une roadmap en quatre phases, à l’issue de laquelle le réseau Ethereum passera du Proof-of-Work au Proof-of-Stake. Ces grands changements peuvent souvent effrayer les néophytes, avec des articles truffés de termes tels qu’EIP, Casper, difficulty bomb & compagnie. Penchons-nous ensemble sur la question, et essayons de comprendre les enjeux de ce hard fork en préparation.
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Les quatre phases d’Ethereum
La roadmap d’Ethereum se divise en 4 phases, où chaque passage à la phase suivante nécessite un hard fork. La dernière étape – Serenity – devrait propulser le réseau dans un système fonctionnant entièrement sous Proof-of-Stake. C’est en tout cas le meilleur scénario, puisque si la transition de PoW à PoS n’est pas effective d’ici là, les « difficulty bomb » propulseront le réseau ETH dans son « Ice Age » (âge de glace). En effet, la difficulté du minage est programmée pour augmenter avec le temps. Ainsi, à un certain point, miner ne sera plus du tout rentable, d’où la nécessité de passer en PoS lors de la 4e phase.
Nous sommes actuellement à la dernière étape de la Phase 3, Metropolis. Cette phase se divisait en deux étapes, Byzantium (retrouvez l’article à ce sujet ici) et Constantinople, l’étape qui nous concerne aujourd’hui.
Hard fork = nouveau token ?
En principe, les hard forks menant aux phases suivantes sont « non-contentieux ». Cela signifie que l’ensemble des mineurs mettront à jour leurs logiciels clients, et qu’ils basculeront tous sur la blockchain obéissant aux nouvelles règles. Du point de vue d’un utilisateur final, aucune précaution particulière n’est à mettre en place. Méfiance cependant, car, avec ce fork, deux nouveaux tokens vont être créés par des équipes sans lien avec celles d’Ethereum (ETH). Ces nouvelles blockchains sont baptisées Ethereum Classic Vision et Ethereum Nowa.
Ethereum Nowa
En premier lieu, Nowa ressemble de près comme de loin à une arnaque. On peut citer – par exemple – le fait que les photos des membres de leur équipe étaient tirées de Shutterstock, ou le fait qu’il soit nécessaire d’envoyer ses clés privées a un wallet tiers. Tenez-vous éloignés de ce « projet » – ou devrais-je dire « tentative grossière de phishing » – et tout devrait bien se passer.
Ethereum Classic Vision
Ethereum Classic Vision (ETCV) a au moins le mérite de présenter un anglais convenable, mais avance également beaucoup de promesses pour un whitepaper de 15 pages qui n’explique pas grand-chose quant à la réalisation de leur projet. Pour résumer, l’équipe ETCV considère qu’ETH avance trop lentement, et promet une progression plus rapide le long de la roadmap, en intégrant le Sharding, en passant plus vite au système de PoS… L’ambition est louable, mais paraît un rien démesurée.
Mon conseil personnel : tenez-vous en éloigné. Vous recevrez vos ETCV dans tous les cas, restez prudent et ne transmettez JAMAIS vos clés privés à qui/quoi que ce soit.
Constantinople : quelles nouveautés ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons qu’EIP signifie « Ethereum Improvement Proposal » ; des propositions d’améliorations du réseau, vérifiées puis validées (ou non) par la communauté Ethereum. Tout cela se déroule sur Github, et je vous invite à y faire un tour !
Sans rentrer dans les détails techniques durs à digérer, nous allons évoquer ce que Constantinople apportera au réseau ETH. 5 EIP ont été adoptées, vous pouvez les retrouver ici.
Certains EIP (EIP 145, EIP 1283 et EIP 1052) vont optimiser les interactions entre les smart contracts, le coût devrait donc baisser… En principe !
Le coût des transactions va dépendre – comme toujours – de beaucoup de facteurs. Nous ne sommes pas à l’abri de l’arrivée d’une nouvelle dApp tel que CryptoKitties, qui pourrait congestionner le réseau et ainsi faire augmenter les frais de transactions. Tout dépendra donc du nombre de transactions effectives, ce dernier pouvant dépasser ce que le réseau peut encaisser.
La vitesse des transactions, là aussi, dépendra de plusieurs facteurs. En effet, le nombre de transactions par seconde sur la chaîne principale devrait rester le même, cependant, l’EIP 1014 va faciliter la création d’une « deuxième couche » sur le réseau Ethereum. Ces « deuxièmes couches » peuvent proposer davantage de transactions à la seconde, à l’image d’OmiseGo, Raiden, Loom Network… Ou du Lightning Network pour Bitcoin (BTC) !
Si pour vous une image parle davantage qu’un long discours (et que vous êtes anglophones!), suivez ce lien pour une courte vidéo explicative des diverses EIP de Constantinople (vidéo réalisée avant l’implémentation de l’EIP 1283) :
Vous pouvez également retrouver le détail des EIP dans l’article suivant : Ethereum 2.0 : feu vert des développeurs pour Constantinople dès mi-janvier. Notons également la toute fraîche publication d’Ethereum France sur ce même sujet :
Prochain arrêt : Constantinople – hard fork d'Ethereum le 16 janvier, mettez à jour vos clients ! Tous les détails sur https://t.co/HKviVgHd6O par @jdetychey #ethereum #blockchain
— Ethereum France (@Ethereum_France) January 7, 2019
Constantinople est programmé pour le bloc #7080000. On devrait y arriver d’ici une semaine environ.
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