Non, il n’y a pas plus d’activité illégale en bitcoin qu’en cash
Certains s’en doutaient déjà, d’autres étaient plus réservés sur ce sujet, mais c’est enfin officiel. Un ancien procureur fédéral américain l’a annoncé il y a quelques jours durant la conférence internationale Money 20/20, se déroulant aux Pays-Bas : « beaucoup plus de crimes » ont été perpétrés via l’utilisation des monnaies fiat, et non via les cryptomonnaies. Cet ancien procureur du district Ouest de la Pennsylvanie, élue par le Sénat sous l’administration de G.W. Bush en 2001, soutient qu’il est maintenant grand temps de se débarrasser des connotations négatives et néfastes gravitant autour de la sphère crypto.
L’ancien procureur soutient ses propos et note :
« J’ai œuvré pendant plus de 20 ans au département de la justice [des États-Unis] et je trouve incorrect d’avancer le fait qu’il y ait plus de criminalité via l’usage des cryptomonnaies. Je réfute entièrement ces propos… [de plus,] les cryptomonnaies peuvent tout de même être retracées, l’argent liquide non. »
Mais qu’en est il alors de cette fameuse non-traçabilité des cryptomonnaies, tant prisée à ses débuts ?
Cet argument semble être contre-intuitif étant donné que l’anonymat était l’une des motivations derrière l’invention des cryptomonnaies.
Buchanan poursuit son discours et affirme qu’en effet, il existe actuellement de nombreux outils disponibles pour les forces de l’ordre permettant de déterminer tout le cheminement d’un coin sur une blockchain. Elliptic et Chainalysis semblent, selon elle, en être les parfaits exemples. Ces crypto-services judiciaires peuvent révéler des systèmes de renseignement spécifiques à la blockchain.
Si ces outils sont extrêmement avant-gardistes, on ne peut pas en dire autant du droit.
« Les lois sont à la traîne dans ce secteur, et deviennent beaucoup trop obsolètes » affirme-t-elle, comparant l’état actuel des choses avec les premiers pas d’Internet dans les années 2000.
Retraitée du gouvernement fédéral, mais active sur les exchanges
Mary Beth Buchanan occupe actuellement le poste de conseillère générale chez Kraken, un des exchanges les plus importants du marché, et se dit très impliquée dans la cryptographie en général depuis ces cinq dernières années.
Elle prône les « outils merveilleux » que sont les cryptomonnaies, qui fournissent « à très faible coût » un transfert de valeur à l’échelle globale. Concernant l’adoption par une grande majorité de personnes, Buchanan affirme « que nous y sommes déjà » voyant les cryptomonnaies évoluer « à travers le monde » et « utilisés par les populations en développement ».
Un de nos articles, l’année dernière, mentionnait déjà la légitimité du bitcoin tout en dévoilant néanmoins les pratiques douteuses qu’il offrait. Mais force est de constater que dans un contexte plus large, les avis sont beaucoup plus nuancés.
L’un dans l’autre, quand on sait que dans les années 1980, le trafic de drogue aux États-Unis et en Europe culminait déjà à l’époque à 124 milliards de dollars, nous sommes bien loin des 72 milliards de dollars d’activités illicites monnayées aujourd’hui en bitcoin à l’échelle planétaire.
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Sources : CoinTelegraph ; Unodc || images from Shutterstock