Voyager Digital : des créanciers laissés pour compte au profit des « collaborateurs clés »
Discorde au sein de l’exchange – Les créanciers de Voyager Digital montrent leurs griffes, pour bloquer le plan soumis par la bourse d’échange de cryptomonnaies à la justice. À la clé des cadeaux qui contrastent avec le contexte.
Un juge pour garder les têtes pensantes
Les priorités divergent. D’un côté, les créanciers de Voyager digital frappent à la porte de la bourse d’échange de cryptomonnaies en faillite dans l’espoir de récupérer leur dû. De l’autre, la direction souhaite tout de même préparer l’avenir de l’entreprise, malgré ces heures sombres, en essayant de prévenir une hémorragie de compétences clés.
Voyager Digital s’attire ainsi, une fois de plus, la foudre de ses créanciers. Le 2 août dernier, l’entreprise déposait une requête auprès du tribunal américain des faillites du district sud de New York. Elle visait à obtenir l’approbation de la justice pour son Key employee retention plan ou le « Plan de rétention des employés clés ».
Une générosité mal placée de la part de Voyager Digital
Comme son nom l’indique, ce plan vise à garder les collaborateurs que l’entreprise considère comme essentiels. Le point d’achoppement ? Ce dispositif coûterait à Voyager Digital la modique somme d’1,9 millions de dollars qui sera versée sous forme de prime aux travailleurs concernés.
Les créanciers lésés par les difficultés financières que traverse la bourse crypto n’ont pas digéré cette générosité de l’entreprise vis-à-vis de certains de ses collaborateurs. Le paradoxe étant qu’elle peine à rembourser ses dettes. À titre de riposte, le 19 août, ils ont fait entendre leur voix en déposant une motion. Elle exposait leur objection à ce plan et aux dépenses afférentes.
Pour les créanciers, Voyager Digital cherche « maintenant à payer des primes à leurs employés déjà bien rémunérés », alors qu’eux paient les pots cassés « du modèle commercial défectueux » de l’entreprise.
Leçon de ressources humaines pour une bourse crypto en faillite
Et les finances ne seraient pas l’unique cause sous-jacente à ce veto. Les créanciers estiment que Voyager Digital est incapable de fournir les raisons et les preuves qui justifieraient le bien-fondé de ce plan de rétention. Elles démontreraient que les employés bénéficiant de ce programme ont l’intention de quitter l’entreprise.
Cerise sur l’hiver crypto : les créanciers ont même avancé l’argument selon lequel le contexte actuel offre à la bourse crypto une réserve de talent. Dès lors, elle pourra recruter assez facilement. Il s’agit des employés d’autres entreprises du secteur qui ont été laissés sur le carreau à cause des marchés baissiers.
Le management d’une entreprise est donc complexe. Certaines décisions en apparence rationnelles peuvent être à l’origine de désastres inattendus. D’autres, qui semblent plus folles aux yeux du grand public, peuvent produire des résultats bénéfiques à l’entreprise. Voyager Digital avait déjà peut-être surpris certains observateurs, en refusant l’aide de FTX. Mais la bourse crypto bouscule une énième fois ses créanciers avec ce plan relativement coûteux.
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