QuadrigaCX : le passé criminel du cofondateur exposé

L’histoire de QuadrigaCX continue de prendre des proportions aberrantes, avec un article incendiaire publié hier par Bloomberg. Une des rumeurs les plus insistantes qui planait sur le défunt exchange a en effet été confirmée : Michael Patryn, le cofondateur, est en fait un ancien criminel connu sous le nom d’Omar Dhanani.

Omar Dhanani / Michael Patryn

 

Omar Dhanani AKA Omar Patryn AKA Michael Patryn

Assez tôt dans l’enquête sur QuadrigaCX, l’attention s’est portée sur Michael Patryn, le cofondateur de l’exchange. Diverses sources suspectaient en effet que l’homme était anciennement connu sous le nom d’Omar Dhanani, un criminel ayant écopé d’une peine de 18 mois dans une prison fédérale américaine, pour une affaire d’usurpation d’identité en lien avec une arnaque à la carte de crédit.

Omar Dhanani a ensuite été extradé au Canada, ou la magie de la cryptomonnaie a opéré un changement impressionnant sur sa personne.

Le certificat de changement d’identité d’Omar Patryn à Michael Patryn

Après un changement de nom, le voilà désormais devenu Omar Patryn, en 2003, puis Michael Patryn en 2008. Il était désormais un entrepreneur Bitcoin, « conseiller fintech et manager de portfolio » autoproclamé, ainsi que fondateur et membre du conseil d’administration de Fintech Venture Group (une entreprise décrite comme « Le premier incubateur du Canada pour les startups blockchain »).

 

Michael Patryn avait pourtant démenti le fait qu’il avait changé de nom dans une entrevue avec The Globe and Mail, un journal canadien, dans un article daté du 8 février.

Usurpation d’identité, cambriolage, vol qualifié et fraude informatique

A l’âge de 22 ans, Omar Dhanani a été condamné par la justice américaine pour son implication dans le site shadowcrew.com. Cette place de marché – désormais close – était surtout dédiée au trafic de numéros de cartes de crédit.

Outre cette condamnation, Dhanani a également plaidé coupable en 2007 pour différentes affaires de cambriolage, de vol qualifié, conduite sous l’abus d’alcool ou drogues et de fraude informatique. L’article de Bloomberg affirme également qu’il aurait engagé une firme afin de faire disparaître d’internet certaines informations compromettantes, tels que des extraits de son casier judiciaire, ou des preuves de son implication dans l’entreprise Midas Gold, un exchange régulièrement accusé de fraude et d’arnaques diverses.

Précisons tout de même que tout criminel a droit à une réhabilitation. Le passé d’un entrepreneur n’est pas forcément la question. Le problème c’est que Dhanani a publiquement menti sur son passé et son changement de nom. Si c’est compréhensible, cela reste une pratique douteuse qui ne fait qu’épaissir le mystère autour de QuadrigaCX.

Julien C.

Tombé dans le domaine des cryptomonnaies durant l’été 2017, je m’intéresse particulièrement aux projets novateurs et aux relations dans la communauté. Chasseur de scam à mes heures perdues, vous pouvez me retrouver tous les matins dans notre newsletter !