Un poids lourd du Bitcoin résiste – BitMEX est attaqué par le Gouvernement Américain (CFTC) mais réplique
BitMEX risque gros – Malgré une tentative in extremis d’ajout de la procédure KYC, la plateforme BitMEX est finalement rattrapée par la justice américaine. La CFTC accuse la plateforme d’avoir opéré illégalement et d’avoir échoué à appliquer les procédures de conformité de base.
BitMEX, le géant des dérivés… no KYC
BitMEX est une plateforme d’échanges de cryptomonnaies, spécialisée dans les produits dérivés. Celle-ci a su se démarquer de la concurrence en lançant, dès 2014, un service de trading à effet de levier, avec un coefficient allant jusqu’à x100.
En 2015, BitMEX a fait une nouvelle fois parler d’elle avec le lancement de son contrat à terme Bitcoin (XBTUSD). Elle est rapidement devenue la principale plateforme en termes de volume sur les produits dérivés Bitcoin, allant même jusqu’à passer OkEx, longtemps leader sur ce marché.
Depuis son lancement, plus de 11 milliards de dollars en Bitcoin ont été déposés sur celle-ci. Ces activités lui ont permis de générer plus d’1 milliard de dollars en frais.
BitMEX poursuivie par la CFTC
Jeudi 1er octobre, la CFTC a publié un communiqué de presse annonçant une plainte civile déposée dans le district sud de New York, à l’encontre de la plateforme BitMEX.
Ainsi, les poursuites concernent les gérants et fondateurs de la plateforme, Arthur Hayes, Ben Delo et Samuel Reed, ainsi que 5 entreprises liées à la gestion de Bitmex, HDR Global Trading Limited, 100x Holding Limited, ABS Global Trading Limited, Shine Effort Inc Limited et HDR Global Services (Bermuda) Limited (BitMEX).
Les accusés sont inculpés pour 3 chefs d’accusation :
- Opération d’une plateforme de trading non enregistrée ;
- Manquement à la mise en œuvre des procédures requises de lutte contre le blanchiment d’argent ;
- Manquement à la mise en œuvre des procédures de KYC (Know Your Customer).
« BitMEX n’a jamais été enregistrée auprès de la CFTC à quelque titre que ce soit et n’a pas respecté les lois et règlements qui sont essentiels à l’intégrité et à la vitalité des marchés américains, comme les procédures KYC pour prévenir le blanchiment d’argent, ou les procédures conçues pour détecter et prévenir les transactions manipulatrices et autres activités illicites. » – Plainte déposée
En effet, depuis 2014, BitMEX gère une plateforme d’échanges accessible depuis les États-Unis, même si elle est basée aux Seychelles. Encore une fois, les procédures de KYC n’ont été mises en place que très récemment, le 14 août dernier.
Dans le cadre de cette procédure, la CFTC demande un reversement des gains illicites, des sanctions civiles pécuniaires ainsi que la restitution au profit des clients. Évidemment, BitMEX fera l’objet d’une interdiction permanente d’enregistrement et de négociation.
En parallèle, le Département de Justice a porté plainte contre les fondateurs Hayes, Delo, Reed ainsi qu’à l’encontre de Greg Dwyer, responsable du Développement commercial de BitMEX, pour violation de la loi sur le secret bancaire. Dans le cadre de cette plainte, les accusés risquent jusqu’à 5 années d’emprisonnement.
De son côté, la plateforme BitMEX ne compte pas en rester là. Celle-ci a d’ores et déjà annoncé vouloir se « défendre vigoureusement » :
« Nous désapprouvons fermement la décision du gouvernement américain de porter ces accusations, et nous avons l’intention de défendre vigoureusement les allégations. Depuis nos débuts en tant que start-up, nous avons toujours cherché à nous conformer aux lois américaines applicables, telles qu’elles étaient comprises à l’époque et basées sur les orientations disponibles. » – Communiqué de presse de BitMEX
Alors que BitMEX s’apprête à entrer dans une bataille juridique avec le gouvernement américain, l’un de ses fondateurs, Samuel Reed, a quand même été arrêté (physiquement) dans le Massachusetts.