Kraken lance un service de restaking avec EigenLayer, malgré les tensions avec la SEC
Le concept de restaking a été introduit en 2023 par le protocole EigenLayer. En pratique, cela consiste à réutiliser les ETH déposés en staking pour sécuriser d’autres chaînes ou protocoles. En d’autres termes, l’objectif est de créer une sorte de proof of stake modulaire sur lesquels les projets peuvent se brancher. Désormais, même les plus grands noms de l’industrie tels que Kraken se mettent au restaking.
Kraken ouvre le restaking à ses clients
Kraken, un mastodonte dans le domaine des plateformes d’échange de cryptomonnaies, a rapidement saisi cette opportunité. Forte de plus d’un milliard de dollars de volume quotidien, elle se positionne aujourd’hui à la 5e place des CEX (Centralized Exchanges).
En plus du simple trading, Kraken propose une gamme complète de produits et services pour répondre aux besoins variés de ses clients. Parmi eux, Kraken propose un service de staking, qui permet aux utilisateurs de générer un rendement sur leurs cryptomonnaies
Mardi 15 octobre 2024, les équipes de Kraken ont annoncé l’ouverture d’un nouveau service : le restaking.
Sans grande surprise, Kraken a décidé de se tourner vers EigenLayer, le géant du domaine, pour lancer cette nouvelle offre de restaking. Ce partenariat stratégique s’appuie sur la réputation d’EigenLayer en tant que leader dans le domaine du restaking sur Ethereum.
« Aujourd’hui, nous sommes ravis d’annoncer le lancement du restaking d’Ethereum via EigenLayer, une nouvelle façon révolutionnaire de sécuriser les applications décentralisées (dApps) avec votre mise ETH et de gagner des récompenses supplémentaires. »
De leur côté, les utilisateurs peuvent de ce fait obtenir un rendement plus important que via le simple staking.
Kraken toujours fâché avec les États-Unis
Toutefois, il est important de noter que ce service n’est pas accessible à tous. Pour y accéder, il faut non seulement disposer d’un compte vérifié Kraken Pro, mais également respecter les restrictions géographiques imposées par la plateforme.
En effet, ce service est uniquement accessible aux utilisateurs résidants en dehors des États-Unis, une limitation qui s’inscrit dans le contexte des tensions juridiques que Kraken rencontre actuellement avec les régulateurs américains.
Depuis plusieurs mois, Kraken est dans le viseur de la SEC (Securities and Exchange Commission), qui l’accuse d’avoir proposé des produits de staking non enregistrés, notamment sur l’ETH.
En conséquence, Kraken a dû suspendre son service de staking pour ses utilisateurs américains, une décision qui a eu un impact significatif sur son activité aux États-Unis. Cette situation s’était brièvement apaisée avec le règlement d’une amende de 30 millions de dollars, mais malgré cette pénalité, la SEC continue de surveiller de près les activités de Kraken.
Ainsi, après le staking, la SEC reproche à Kraken d’avoir vendu des titres régulés sans avoir été au préalable enregistrés.
Une fois de plus, la question de fond concerne la nature des actifs vendus par Kraken. D’un côté, la SEC juge qu’il s’agit de titres financiers régulés, soumis à sa juridiction. De l’autre, Kraken conteste cette qualification, soulignant le manque de clarté et de réactivité de la SEC dans la régulation des cryptomonnaies. Une bataille juridique de plus, qui met en lumière les zones d’ombre dans la réglementation américaine des cryptos.