Affaire FTX : la réponse du régulateur des Bahamas aux accusations du nouveau CEO John Ray
La réponse du berger à la bergère – Depuis le 11 novembre et la faillite officielle de l’exchange, l’instance de régulation financière des Bahamas et les avocats de FTX aux États-Unis sont en désaccord partiel sur le déroulement de certains faits, notamment sur les premiers jours de la chute de la plateforme. Le successeur de Sam Bankman-Fried a de nouveau fait des déclarations ambigües concernant le rôle de la Commission des Valeurs mobilières (SCB) des Bahamas, qui n’a pas vraiment apprécié la teneur de ces propos. Le bras de fer par communiqués de presse interposés se poursuit, et on vous explique tout ça.
L’accès aux fonds de FTX et la rétention des actifs posent question
Alors que se tenait hier l’audition tant attendue de John Ray devant la Commission Parlementaire, les avocats de sa société procédaient ce même jour à un dépôt de pièces auprès du Tribunal. Comme à chaque fois dans ce dossier, tout s’est retrouvé dans la presse seulement quelques heures après. On y apprenait ainsi que les équipes de la SCB auraient aidé Sam Bankman-Fried à accéder aux fonds de sa plateforme afin de prendre le contrôle de certains actifs et de les transférer hors du champ de contrôle de la société.
La SCB rétorque aujourd’hui par voie de presse et dément formellement cette version des faits. Oui, elle a obtenu par voie judiciaire l’autorisation d’accéder aux fonds, mais elle rappelle que c’était pour protéger les actifs des clients. Quant à la possession des actifs, elle contre-attaque avec la déclaration suivante :
« La Commission détient ces actifs uniquement en tant que fiduciaire et en vertu de la loi des Bahamas. Ils seront, à la fin, rendus aux créanciers et aux clients de FTX, où qu’ils se trouvent, conformément aux instructions du tribunal. »
Enfin, sur ce point précis, elle tient à rappeler qu’elle a été la première instance internationale à réagir face à FTX et à prendre les toutes premières décisions, et ce, bien avant les États-Unis. Une pierre dans la jardin de l’Oncle Sam en passant.
Un manque de communication entre les différentes parties
Le régulateur du petit État caribéen reproche également aux équipes de John Ray de travestir la réalité en réécrivant une partie de l’histoire. En l’occurrence, il s’agit d’un échange de courriers électroniques entre la SCB et Bankman-Fried qui auraient été utilisé par la nouvelle direction de FTX pour faire croire à une certaine connivence.
La SCB poursuit en demandant carrément à John Ray et à ses équipes de ne pas « entraver l’enquête » et l’enjoint de communiquer avec ses services pour éclaircir les malentendus avant d’aller exposer publiquement ses questionnements. Enfin, concernant les accusations de création de tokens et autres joyeusetés, la commission financière des Bahamas n’a même pas daigné répondre.
La seule chose qui est sûre dans ce dossier, c’est qu’il s’est passé beaucoup de choses les 10,11 et 12 novembre sur les serveurs de FTX Digital Markets – FTX aux Bahamas – et de FTX Trading – FTX aux États-Unis. Qui avait le droit de faire quoi ? En vertu de quels textes ? Et surtout à partir de quand ? Autant de questions auxquelles la justice va devoir répondre, mais les subtilités des droits nationaux complexifient grandement la situation. En attendant, après le refus de sa libération sous caution, le principal intéressé dort en prison sur son île subitement moins paradisiaque.
Les évènements des semaines passées et la faillite de FTX sont là pour nous rappeler qu’il faut rester prudent dans cet écosystème encore bien jeune. Pour conserver vos cryptos, rien ne vaut un wallet Ledger. Les Nano S et Nano X procurent sécurité et facilité d’utilisation (lien commercial).