Régulation crypto : Kraken se fait harponner par l’IRS

Ce n’est pas faute d’avoir prévenuNe conservez pas vos fonds sur des échanges centralisés. Jesse Powell, l’ancien patron de Kraken, avait prévenu. Les exchanges savent tout de vous et ils pourraient être amenés à collaborer avec le Trésor ou avec les gouvernements.

Un poulpe, ça trompe énormément

En tenant de tels propos, l’ancien patron de Kraken tenait à rappeler les fondamentaux. L’utilisation d’une plateforme centralisée, aussi pratique que cela puisse être, comporte des risques. Ces risques sont de plusieurs types.

Premièrement, vous transmettez toutes vos informations personnelles à des plateformes qui peuvent ne pas s’avérer très fiables. Qui sait où circule désormais l’intégralité des données clients que FTX avait pris soin de requérir… Transmettre des informations sensibles qui vous exposent potentiellement à des attaques d’ingénierie sociales ou, pire, à un véritable risque que l’on usurpe votre identité est un acte qui ne devrait jamais être pris à la légère.

Deuxièmement, en laissant vos fonds sur des plateformes centralisées, vous vous exposez à ce que vos actifs puissent être bloqués ou saisis. La plateforme n’ayant d’autre choix que d’appliquer la loi en cas de procédure judiciaire ou de saisies diligentées par un huissier. En France, la saisie des actifs numériques a été facilitée par la loi LOPMI sur laquelle votre serviteur est longuement revenu au sein de cet article.

Troisièmement, même sans blocage de vos fonds, l’historique de vos transactions pourraient être transmis par l’exchange au Trésor public. Et c’est à cette douloureuse expérience que les clients américains de Kraken s’apprêtent à faire face.

Kraken dans le collimateur de l'IRS

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La vie comporte deux impondérables : la mort, et l’impôt

C’est par une décision rendue le 30 juin 2023 qu’un tribunal américain vient d’imposer à Kraken de transmettre les données de ses clients. Sont principalement visés les utilisateurs qui ont, entre 2016 et 2020 (notez la longueur de la période) effectués des transactions pour un montant total de plus de 20 000$. Le but : tracker les petits malins qui n’auraient pas déclaré leurs plus-values.

La requête déposée par l’IRS n’a été que partiellement acceptée par le juge. Lequel a refusé que les informations liées aux emplois exercés par les utilisateurs ou la déclaration de leur patrimoine global soient transmises au Trésor américain. La faute à une requête jugée acceptable, mais disproportionnée quant au but poursuivi.

Cela étant, l’IRS pourra avoir connaissance des adresses des utilisateurs, tant celles que la plateforme à mises à leur disposition que celles sur lesquelles ils ont pu retirer des fonds. De même que les hash des transactions liées auxdites adresses. Trouver une échappatoire risque donc de ne pas s’avérer facile.

Cette affaire réaffirme l’importance d’utiliser des plateformes décentralisées. De même que d’opter pour la détention de vos actifs numériques sur un portefeuille non-custodial. En attendant que vous fassiez le tour des solutions alternatives qui s’offrent à vous, pourquoi ne pas prendre la température du marché en lisant l’excellent papier de l’ami Kolepi ?

En crypto, ne faites pas l’économie de la prudence ! Ainsi, pour conserver vos avoirs cryptographiques à l’abri, la meilleure solution est encore un wallet hardware personnel. Chez Ledger, il y en a pour tous les profils et toutes les cryptos. N’attendez pas pour mettre vos capitaux en sécurité (lien commercial) !

Recktosaurus

Transfuge du monde bancaire, littéralement diplômé en droit des affaires, j'ai appris que Bitcoin était l'école de la liberté. Attentif à la défense de nos droits individuels et passionné par les nouvelles technologies, j'aime créer du contenu sous toutes les formes possibles.