Binance pris en flagrant délit de défaut de licence aux Philippines
Binance repetita. Cela pourrait presque être drôle, si les conséquences n’étaient pas aussi problématiques. Car de toute évidence, la plateforme Binance aime s’exercer au comique de répétition dès qu’il s’agit de respecter la réglementation. Un jeu désormais sanctionné au plus haut niveau par la justice des États-Unis, à l’aide d’une amende record de 4,3 milliards de dollars. Et cela sans aucune suspension de la traque acharnée des fraudes – pour le moment supposées – opérées par sa filiale Binance.US. Un coup dur pour le leader fragilisé des exchanges crypto. Mais la liste pourrait bien encore s’allonger. Avec, par exemple, un récent rappel à l’orde de la Securities and Exchange Commission (SEC) des Philippines.
Binance opère sans licence aux philippines
La plateforme Binance serait-elle sur une pente glissante ? Ou l’accord de 4,3 milliards de dollars passé avec la justice des États-Unis aurait-il réveillé les exigences réglementaires d’autres parties du globe ? Le mystère restera entier, alors que la Securities and Exchange Commission (SEC) des Philippines s’attaque à son tour au géant de la crypto.
En cause, une activité opérée par le leader des plateformes d’échange de cryptomonnaies sans avoir en sa possession la licence locale nécessaire. C’est en tout cas ce que semble révéler le document publié hier par l’instance de régulation. Et c’est avec un peu trop de majuscules que cette dernière signale que « l’opérateur de la plateforme BINANCE n’est PAS ENREGISTRÉ en tant que société aux Philippines et FONCTIONNE SANS LA LICENCE ET/OU L’AUTORITÉ NÉCESSAIRE ».
Une absence de licence qui concerne la vente ou l’offre de « toute forme de titres ». Mais également, « l’activité d’achat ou de vente de titres en tant que courtier ou négociant », ainsi que la simple création et l’exploitation d’une bourse. Fin de l’exposé.
Binance plaide la bonne volonté de sa nouvelle direction
Bien évidemment, la plateforme Binance reconnaît les faits reprochés. Mais elle signale aux instances des Philippines la bonne volonté de sa « nouvelle direction ». Faut-il entendre par là que le départ précipité – et quelque peu poussé – de Changpeng Zhao (CZ) est déjà un point présenté comme positif par ses ex-employés ? Le changement de cap est engagé. D’autant plus que dans le même temps, son responsable local, Kenneth Stern, aurait également bouclé ses valises.
« Nous reconnaissons et respectons la déclaration faite par la Securities and Exchange Commission (SEC) des Philippines. Chez Binance, nous nous engageons à nous aligner sur les réglementations locales applicables. Sous notre nouvelle direction, nous avons pris des mesures proactives pour répondre aux préoccupations de la SEC. »
Porte-parole de Binance
La politique présentée comme proactive de la nouvelle direction de Binance saura-t-elle faire la différence face aux nombreux dossiers réglementaires en attente ? Il semble que la volonté affichée soit de répondre par l’affirmative, au moins du côté de l’exchange. Mais la véritable question est de voir comment les instances de régulation vont accueillir cette nouvelle dynamique.