Piratage de Bancor : la contre-attaque

Après la création de sa “crypto-monnaie”, Bancor déploie a présent des “cryptos-défenseurs” suite au piratage informatique que la compagnie a subi en début de semaine. Si un peu plus de 40 % des fonds détournés ont été ressaisis, des doutes sont émis concernant la dite décentralisation du réseau.

$ 23.5 millions hackés, $ 10 millions récupérés illico

Sur le blog officiel de Bancor, les premières lignes du communiqué expliquent la situation à laquelle fait face la fondation :

« Un peu plus tôt cette semaine, Bancor a remarqué une brèche dans sa sécurité ; cette brèche a entraîné le vol de $ 23,5 millions en cryptos, après quoi $ 10 millions de BNT ont été immédiatement récupérés. Étant donné que le réseau est entièrement décentralisé, Bancor ne détient pas les fonds de ses utilisateurs et n’a pas non plus accès à ces derniers. De plus, aucun wallet n’a été affecté et les utilisateurs ont pu avoir accès à leurs portefeuilles privés et transférer leurs fonds à tout moment durant l’attaque ».

Expliquant les détails des opérations en cours, le co-fondateur de Bancor Guy Benartzi a annoncé que les outils dont disposent la société permettant le suivi des fonds piratés seraient mis à la disposition du grand public. Cette initiative sera la première en son genre et Benartzi espère bien que d’autres exchanges feront de même afin « qu’ensemble nous puissions mettre nos ressources en commun et combattre cette criminalité ». Cette démarche, décrite comme une “coalition de défenseurs crypto” impliquera Bancor, mais aussi bien d’autres exchanges actifs dans cette industrie.

Le co-fondateur s’exprime :

« Les membres collaboreront ensemble sur des mécanismes pour s’avertir et s’entraider en cas de danger, se concerter sur des blacklists mises à disposition et partager des outils open source visant à créer un monde plus sûr pour toutes les parties prenantes ».

Le réseau Bancor, aussi décentralisé qu’il l’affirme ?

Dés que la faille de sécurité a été découverte, la team de Bancor a eu le réflexe de geler les tokens BNT afin que ces derniers soient inutilisables. Néanmoins, si cette démarche s’avère bénéfique sur le court terme, ceci pourrait bien être la preuve que le réseau est beaucoup plus centralisé qu’on ne l’imaginait auparavant. En effet, selon une analyse de Crypto Inferno (site web critique sur les cryptos) publiée sur Steemit, le gel de tokens pourrait avoir prouvé par inadvertance que la plateforme d’échange Bancor est plus centralisée qu’elle ne l’avance.

On peut lire sur la publication de Crypto Inferno :

« Le contrôle du BNT est centralisé et c’est son seul talon d’Achille. Il est évident qu’aucun autre token ne peut être contrôlé ainsi, d’où la raison pour laquelle Bancor n’a pas pu geler les ETH volés. »

Bancor-BNT

Même si Bancor n’a pas hésité à geler son token – la compagnie a aussi soutenu que d’autres exchanges devraient adopter de telles mesures dans ces circonstances – la Fondation du même nom souligne qu’aucun wallet n’a subi de pertes ou risquerait d’en subir. Après le hack en début de semaine, BNT a fortement chuté, perdant près de 30 % de sa valeur. Le réseau s’est remis de ces intempéries uniquement jeudi quand les opérations sont revenues à la normale.

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Sources : Cryptovest ; AMBcrypto ; Bancor ; CoinTelegrah || Images from Shutterstock

Jean-Armand Figeac

Jean-Armand est basé à Zürich et travaille depuis 2018 comme Consultant Blockchain pour l’entreprise phare du marché suisse des télécommunications . Son parcours dans la Fintech a débuté en 2016 comme analyste risque de crédit au sein d’une start-up Zurichoise. Il a oeuvré de nombreuses années pour diverses entreprises internationales de renom, des PME et TPME sur trois continents durant ces dix dernières années. Diplômé d’un Master en Banque et Finance de l'Université de Lucerne, Jean-Armand passe la majeure partie de son temps libre à perfectionner ses connaissances dans les langues étrangères telles que le russe, le swahili, l’arabe et l’allemand.