Frais de transaction anormalement élevés sur Ethereum : un exchange soumis au chantage ?
Après deux transactions Ethereum et leurs frais de gas de plus de 10 000 ethers chacune (environ 2,6 millions de dollars), une troisième a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. Cette fois, les frais de transaction s’élèvent à plus de 500 000 $ en ETH : une plateforme d’échange de cryptomonnaies serait-elle sous la menace d’un maître-chanteur ?
Ouch : 2 310 ETH de frais de gas !
Mercredi et jeudi dernier, deux étranges transactions ont chacune vu des frais de gas dépasser les 10 668 ethers. Alors que l’on est toujours dans le flou le plus total sur ces transactions, une troisième avec des frais presque aussi exorbitants s’est produite vers 01h12 (heure de Paris) le vendredi 12 juin.
La personne a l’origine de cette transaction a payé 2 310 ethers de frais de gas – plus de 530 000 $ – pour envoyer 3 221 ETH (environ 750 000 $).
Pour l’instant, il est impossible de savoir si cette troisième transaction aux frais anormalement élevés est directement liée aux deux précédentes. Cette fois, la valeur des ETH envoyés était supérieure aux frais de gas, ces derniers étant – un peu – moins démentiels.
Exchange sous chantage ? Piste ou simple théorie ?
Après la théorie du bug d’un bot de trading, que nous évoquions dans le précédent article sur le sujet, une nouvelle hypothèse a vu le jour : celle d’un hacker faisant chanter une plateforme d’échange, comme le suppose le cofondateur de la crypto NEO, Da Hongfei :
The 3rd abnormal tx on ethereum with over 2000 ETH fee went though. Someone believes it could be a hacker's blackmail to some exchange. What's your opinion? pic.twitter.com/nj0PaRmT6e
— HD (@dahongfei) June 12, 2020
Selon la société chinoise PeckShield citée par Decrypt, des pirates auraient pu avoir accès aux fonds d’une crypto-bourse. Mais cette dernière aurait un système de protection multisignatures avec des ethers qui ne seraient facilement transférables que sur les adresses en liste blanche.
Les hypothétiques hackers auraient alors décidé de faire une/des transaction(s) vers une de ces adresses sur liste blanche, en mettant des frais excessifs. Cela afin de contraindre l’exchange à payer une rançon, pour qu’ils arrêtent de dilapider les fonds de la plateforme en frais de gas.
Cette théorie ne prend cependant pas en compte le fait que les pools de minage qui ont validé ces transactions (Sparkpool et Ethermine) semblent avoir la volonté de restituer ces excès de frais à toute personne légitime les contactant.
Le mystère reste donc entier autour de ces milliers d’ethers de frais de gas. Mais si elles proviennent vraiment d’un nouveau piratage d’une plateforme d’échange de cryptos, nous en entendrons certainement parler à nouveau bien assez tôt.