Ethereum : le hard fork London réussi, des millions de $ d’ETH brûlés – Les mineurs entre joie et impuissance
Après plusieurs mois de discussions et de débats houleux, le hard fork London a été déployé avec succès sur le réseau Ethereum, au bloc 12 965 000 comme initialement prévu. Ce hard fork marque un tournant de taille dans l’histoire du réseau aux smart contracts.
Hard fork London déployé avec succès
Ça y est, le hard fork London a été déployé le 5 août à 14 h 33 heure française, au bloc 12 965 000.
Actuellement, environ 94% des nœuds du réseau ont migré vers la nouvelle version du client. Les 6% restants devront quant à eux mettre leur client à jour au plus vite.
Pour rappel, le hard fork London introduit 5 EIP (Ethereum Improvement Proposal). Parmi ces EIP, deux étaient particulièrement attendus par la communauté :
- L’EIP 3529 : qui rend obsolètes les gas tokens ;
- L’EIP 1559 : qui modifie le mécanisme des frais sur le réseau.
Des ETH brulés à la pelle
Vous le savez sans doute, l’EIP 1559 fait évoluer le système de frais sur Ethereum. Ainsi, au lieu de distribuer l’intégralité des frais aux mineurs du réseau, les frais auront désormais un tout autre avenir.
En effet, bien qu’une partie des frais, intitulé inclusion fee, aillent toujours aux mineurs, une autre partie appelée base fee est quant à elle brûlée, à savoir détruite par le réseau. Par conséquent, cette destruction entrainera une diminution de l’offre totale des ETH et peut engendrer une hausse proportionnelle du cours de l’ETH.
L’objectif d’un tel mécanisme est de rendre Ethereum et son jeton ETH déflationniste. En effet, plus le réseau est utilisé, plus il y aura une destruction massive d’ETH via la base fee.
Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour voir les conséquences de la mise en place de ce mécanisme de destruction. Ainsi, seulement deux heures après le déploiement de l’EIP 1559 sur le mainnet, Uniswap avait déjà détruit l’équivalent de 80 ETH, comme l’a souligné Hayden Adams le fondateur d’Uniswap.
3 ETH détruits par minute
Plusieurs sites permettent de suivre la destruction de ces ETH. Ainsi, d’après les données compilées par le site Etherchain, en moyenne depuis 24 heures environ 3 ETH sont détruits chaque minute par le réseau. Cela représente un rythme de destruction de plus de 4 320 ETH par jours, soit une valeur d’environ 11,9 millions de dollars.
Notons tout de même que ces valeurs dépendent grandement du coût du gas, de l’utilisation du réseau et du rythme de création des nouveaux ETH. Ainsi, il est fort probable qu’elles varient dans les jours voir semaines à venir.
De son côté, le site ultrasound.money propose un classement des applications décentralisées à l’origine de cette destruction d’ETH.
Ainsi, le premier destructeur s’avère être le projet COVIDPunks avec 527 ETH détruits, suivi de la marketplace de NFT Opensea avec 520 ETH détruits et du géant de l’échange décentralisé Uniswap avec 505 ETH détruits, toutes versions confondues (V2 et V3).
Les mineurs laissés sur le carreau ?
D’après plusieurs estimations préliminaires au déploiement de l’EIP 1559, il semblerait que le revenu des mineurs sera impacté par le changement dans le mécanisme de frais.
Malheureusement, les diverses données actuellement présentent ne permettent pas encore de mesurer l’impact.
Quoi qu’il en soit, ces derniers n’ont jamais vu cet EIP d’un bon œil. Une réduction de leur revenu s’avère être un coup dur, surtout à l’approche de la transition au Proof of Stake qui rendra leur activité obsolète.
Espérons tout de même que l’escalade des tensions n’aboutisse pas à la création d’un fork d’Ethereum au moment de la transition au Proof of Stake. En effet, certains mineurs pourraient faire le choix de continuer à miner la chaine en Proof of Work et de ce fait entrainer un fork de la chaine.