Le jour où Ethereum s’est effondré sur lui-même – Infura passe hors ligne, la blockchain part en vrille
Ethereum, rongé de l’intérieur – Dans la journée du 11 novembre, Ethereum a appris, à ses dépens, les risques de se reposer sur un service centralisé. Le fournisseur de service Infura s’est retrouvé hors ligne suite à une mauvaise mise à jour, ce qui a entraîné un hard fork inattendu sur la blockchain Ethereum.
Un hard fork « surprise »
Vous avez sans doute déjà vu passer sur les réseaux sociaux qu’Ethereum avait rencontré un problème de taille dans la journée du 11 novembre.
Le développeur employé par Blockchair, Nikita Zhavoronkov, a publié un thread Twitter retraçant les différents événements qui ont entraîné ce fameux hard fork surprise d’Ethereum.
En fait, les développeurs d’Ethereum ont résolu un bug dormant depuis 2 ans qui affectait le client Geth (le plus largement utilisé sur le réseau Ethereum). Pour corriger ce vieux bug encombrant, ils ont dû mettre à disposition une mise à jour des clients Ethereum.
Cependant, de nombreux fournisseurs de services n’ont pas effectué la mise à jour vers la nouvelle version, ce qui a entraîné la création d’une chaîne parallèle. C’est ainsi que le hard fork surprise a eu lieu au bloc 11234873 de la chaîne Ethereum.
Selon Nikita Zhavoronkov, cet échec de consensus ne doit pas être sous-estimé. Il va même jusqu’à comparer cet événement malheureux à la catastrophe historique du hack du DAO, qui s’était produit en 2016 :
« À mon avis, l’échec du consensus d’aujourd’hui sur Ethereum ne doit pas être sous-estimé et doit être considéré comme le problème le plus grave auquel Ethereum ait été confronté depuis la débâcle du DAO il y a 4 ans. Une enquête est en cours. »
Les développeurs ont depuis corrigé le bug et tout est revenu à la normale. Néanmoins, cela n’a pas empêché les détracteurs d’Ethereum de monter au créneau.
Du pain béni pour les détracteurs
Suite à l’incident (déjà résolu), les messages se sont multipliés sur Twitter pour remettre en question la sécurité d’Ethereum ainsi que sa dépendance à des services tiers, tels qu’Infura qui s’est du coup retrouvé mis hors jeu. Infura sert en fait de passerelle à une part conséquente des acteurs du réseau pour accéder aux données de la blockchain Ethereum – sans avoir à opérer de nœud complet de leur côté.
Malgré tout, le problème de dépendance potentielle du réseau Ethereum à Infura n’a rien de nouveau dans le débat crypto. En 2018 déjà, Gregory avait déjà commis un article à ce sujet, lequel en garde face à l’importance que prenait déjà Infura au sein de l’écosystème Ethereum.
Bien que pratique, le fait qu’une grande partie des protocoles d’Ethereum reposent sur Infura en fait un point de défaillance unique potentiel, pouvant fragiliser occasionnellement l’ensemble du réseau.
Malheureusement, ce débat suit son cours depuis de nombreuses années maintenant. Et s’il est parfois difficile de discerner le vrai du faux au milieu des différentes querelles de chapelle, force est de constater que l’épisode d’hier interroge, et pour cause. Affaire à suivre !