
Crypto : Les stablecoins, les nouveaux jouets des milliardaires ?
Le 24 juin 2025, Bloomberg publiait un article révélateur : les grandes fortunes américaines se ruent désormais sur une cryptomonnaie bien particulière – les stablecoins. Alors que le marché crypto se professionnalise et que les régulations s’affinent, certains milliardaires préfèrent ne plus être de simples utilisateurs… mais émetteurs. Une tendance révélatrice d’un changement de paradigme dans l’économie. On fait le point.
- Les grandes fortunes américaines ont investi massivement dans les stablecoins, marquant un tournant dans l’économie numérique.
- Les stablecoins, avec une valeur de marché dépassant 251 milliards de dollars, offrent des profits attrayants, attirant même des géants comme Amazon et Walmart.

Les stablecoins, un marché à plusieurs milliards
Les stablecoins sont des cryptomonnaies indexées sur une monnaie fiat (généralement le dollar), dont la stabilité permet de contourner la volatilité chronique des actifs comme le Bitcoin. Selon Bloomberg, ce segment pèse désormais plus de 251 milliards de dollars, dominé à 90 % par USDT (Tether) et USDC (Circle).
Mais ce qui attire les milliardaires, ce n’est pas seulement la stabilité de ces actifs. C’est aussi leur capacité à générer des profits considérables. En 2024, Tether a ainsi déclaré 13 milliards de dollars de revenus, principalement issus des rendements générés par ses réserves en bons du Trésor américain. Une manne qui suscite bien des convoitises.

Pourquoi les milliardaires se lancent-ils dans les stablecoins ?
Selon Emily Nicolle, journaliste pour Bloomberg, les stablecoins permettent aux entreprises et individus influents de contrôler les flux économiques au sein de leur propre écosystème, sans devenir une banque à part entière. Pour les géants comme Amazon, Walmart ou Banco Santander, cités dans l’article, c’est aussi une manière de réduire les coûts de transaction, d’accélérer les paiements et d’offrir un service 24/7.
Certains projets sont déjà en cours de développement. Le USD1 lancé par World Liberty Financial – associé à Donald Trump – en est un exemple parlant. Bien que son adoption reste modeste (2 milliards de dollars en circulation), ce stablecoin a été utilisé pour financer une prise de participation dans l’exchange Binance. Un geste qui montre l’ambition de ces nouveaux venus dans le secteur.
Des ambitions… mais aussi des risques
Face à cette prolifération de stablecoins “privés”, des voix s’élèvent. La Banque des Règlements Internationaux (BRI) avertit : s’appuyer sur des monnaies numériques privées pourrait avoir un coût sociétal élevé, en contournant les systèmes monétaires régulés. Aux États-Unis, la SEC continue de renforcer ses contrôles, redoutant des usages à risque, notamment en matière de blanchiment d’argent.
De plus, nombre de ces projets reposent sur une infrastructure centralisée. En clair : si l’entreprise derrière le stablecoin flanche, l’actif peut perdre toute valeur. L’histoire récente de certaines plateformes effondrées (FTX, TerraUSD) reste dans toutes les mémoires.
Vers un avenir multistable ?
Malgré les défis techniques, juridiques et éthiques, le stablecoin semble bien parti pour devenir l’outil préféré des géants économiques. Des acteurs comme Fiserv misent sur une interopérabilité renforcée avec les autres tokens du marché, rendant leur stablecoin plus attractif sans repartir de zéro. Et avec l’arrivée imminente d’un cadre réglementaire fédéral aux États-Unis, les barrières à l’entrée s’abaissent.
A mesure que les géants du commerce et de la tech s’emparent de cette technologie, les stablecoins ne seront plus seulement des outils pour traders, mais de véritables piliers de l’économie. Une chose est sûre : dans cette course à la souveraineté monétaire privée, la prudence reste de mise pour les utilisateurs… mais les marges, elles, font rêver plus d’un milliardaire.
