Bitcoin et transaction historique : Qui a déplacé les 80 000 BTC ? 

Depuis vendredi 4 juillet, tout le monde a les yeux rivés sur une série de transactions. En effet, 8 wallets dormants depuis 14 ans se sont subitement réveillés pour faire la plus importante transaction de l’histoire de Bitcoin. Un total de 80 000 BTC ont alors été déplacés, pour une valeur totale colossale de 8,6 milliards de dollars. Alors que la plupart des observateurs tels que Arkham envisagent une simple procédure de rotation des clés, les dessous de cette affaire pourraient bien être plus complexes.

En effet, depuis la semaine dernière, Cyphertux enquête d’arrache-pied et ses révélations sont des plus troublantes. Pour cet article, nous allons nous baser sur son excellent travail de recherche et son article des plus complets que nous ne pouvons que vous conseiller d’aller consulter pour avoir les moindres détails de cette affaire, qui pourrait bien changer le Bitcoin à jamais.

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Une affaire qui pourrait changer Bitcoin à jamais

Les adresses dormantes sont depuis toujours sujet à fantasme. En effet, celle-ci détient de larges quantités de BTC, provenant d’époques où ce dernier ne valait que quelques centimes.

Ainsi, il est évident que des utilisateurs cherchent par tous les moyens des failles pour récupérer ces fonds.

Et si ce transfert de 80 000 BTC était le fruit d’une attaque des plus sophistiquées ? En effet, les 8 portefeuilles impliqués dans le transfert utilisent le standard P2PKH, qui était commun au moment de leur création entre 2010 et 2011.

De ce fait, impossible de ne pas envisager la thèse d’une faille dans P2PKH. Évidemment, ce n’est pas la seule hypothèse la plus probable. 

En effet, il est également possible que ces wallets aient été générés via des outils à l’aléatoire défaillant engendrant une vulnérabilité dès la création des wallets. Ce ne serait pas la première fois qu’un outil datant des balbutiements de Bitcoin contient une faille.

Quel que soit le mode opératoire, il est actuellement certain que ce transfert n’a pas été initié par le détenteur légitime des fonds.

Le hack parfait ?

Une opération minutieusement préparée

Le premier élément qui valide la thèse d’un transfert illégitime réside dans la préparation minutieuse qui précède celui-ci.

En effet, comme démontré par Cyphertux, avant de réaliser le transfert sur Bitcoin, l’entité derrière le transfert a effectué un test sur la blockchain Bitcoin Cash (BCH). Ainsi, 10 000 BCH ont été déplacés depuis l’une des adresses, exactement une heure avant le transfert sur Bitcoin. Une manière pour l’opérateur de s’assurer que la manœuvre fonctionne bel et bien.

Transaction de test sur Bitcoin Cach – Source : Cyphertux.

« L’utilisation de Bitcoin Cash comme “sandbox” pour valider l’exploit avant l’exécution sur Bitcoin – une approche prudente et méthodique. »

Entité légale et mise en scène

Les éléments qui vont suivre viennent enfoncer le clou de la théorie du hack, où du moins que le transfert n’a pas été initié par le propriétaire initial des fonds.

Quelques jours avant le transfert massif, quatre messages sont inscrits sur la blockchain via la fonction OP_RETURN.

L’une des transactions contient une déclaration de prise de possession avec la mention :

« AVIS LÉGAL : Nous avons pris possession de ce portefeuille et de son contenu »

Ensuite, dans une deuxième transaction :

« Pas abandonné ? Prouvez-le par une transaction sur la chaîne à l’aide de la clé privée avant le 30 septembre. »

Pour finir, une transaction contenant un lien vers un site et un avis au propriétaire originel des fonds :

« AVIS AU PROPRIÉTAIRE : voir salomonbros.com/owner-notice. »

Sur le site, nous retrouvons une description juridiques de la manœuvre :

« Ce portefeuille numérique semble avoir été perdu ou abandonné. Notre client en a pris possession et cherche à déterminer s’il existe un propriétaire de bonne foi. »

Ainsi, cette opération s’accompagne d’une infrastructure juridique sophistiquée. Le site, mis en ligne 24 heures avant le déplacement des fonds, détaille la procédure de réclamation, fondée sur la doctrine de l’abandon : après 14 ans d’inactivité, les fonds sont considérés comme abandonnés et peuvent être légalement réclamés, à condition d’accorder un délai de contestation de 90 jours.

Comme souligné par Cyphertux, cette opération transpose dans le monde numérique des concepts du droit américain. L’entité se protège ainsi contre d’éventuelles poursuites, tout en posant un précédent juridique inédit pour la propriété des crypto actifs qu’il contient.

La thèse de Craig Wright

Par la suite, une nouvelle hypothèse des plus troublantes est apparue. Celle-ci est détaillée dans un thread de RadioChadFr sur X.

Ainsi, cette hypothèse soutient que Craig Steven Wright serait à l’origine du mystérieux transfert des 80 000 BTC. Pour rappel, Craig Wright déclare depuis des années être Satoshi Nakamoto, sans pouvoir le prouver, et multiplie les procédures judiciaires à ce sujet à travers le monde.

Craig Wright à l'origine de la manoeuvre ?
Craig Wright

Dans la théorie présentée par RadioChadFr, Dave Kleiman, l’un des potentiels individus derrière Satoshi Nakamoto, pourrait être la clé.

En effet des documents judiciaires du procès Kleiman contre Wright laissent entrevoir des tentatives répétées d’accaparation des wallets de Dave Kleinman par Wright. Depuis son décès en 2013, Craig Wright a tenté à plusieurs reprises d’obtenir les wallets de Kleinman par le biais de sa famille.

De surcroît, des échanges évoquant explicitement le « brute force » des wallets de Kleinman ajoutent une nouvelle couche de suspicion. En bref, selon cette théorie, Craig Wright aurait été épaulé par Calvin Ayre, détenteur d’une large infrastructure de minage, pour brute-forcer les wallets de Kleinman.

Si la piste Craig Wright n’est pas la seule envisageable, elle reste crédible pour expliquer à la fois la capacité technique, la motivation et la théâtralité de cette opération. Le caractère juridique vient également appuyer cette théorie, car on le sait, Craig Wright est un habitué des tribunaux.

Quelles sont les implications pour Bitcoin ?

Cette affaire peut avoir plusieurs implications pour Bitcoin à différents degrés : protocolaire, juridique et sur les marchés.

Au niveau protocolaire

Si la faille cryptographique se confirme, c’est la confiance même dans la sécurité de Bitcoin qui en serait ébranlée. Même si la vulnérabilité ne concerne que les anciens portefeuilles, la possibilité d’un exploit à grande échelle inquiète. Notamment vis-à-vis du fait que de nombreuses adresses liées à Satoshi Nakamoto et ses 1 million de BTC utilisent le standard P2PKH.

Toutefois, il s’agit de la théorie la moins probable. En effet, il est bien plus probable que la faille se soit introduite lors de la génération des clés du fait d’un outil défaillant.

Au niveau juridique

Comme nous l’avons vu avec le site salomonbros.com, l’entité à la manœuvre a ajouté une importante couche juridique.

Imaginons que cette affaire débouche sur un procès et que l’ensemble des enrobages juridiques donnent raison à l’entité à la manœuvre, cela pourrait créer un précédent. Et de fait, appliquer dans le monde numérique les lois liées à la propriété dans le monde réel.

Si Craig Wright est effectivement derrière la manœuvre, il n’y a aucun doute qu’il essayera de tirer au maximum profit de la situation.

Au niveau des marchés

Une vente massive de 80 000 BTC pourrait provoquer une chute brutale du cours. Et si à cela viennent s’ajouter d’autres wallets siphonnés via le même mode opératoire cela pourrait être encore pire.

L’affaire des 80 000 BTC déplacés le 4 juillet 2025 reste actuellement un grand mystère. Ses implications pourraient être massives et seul l’avenir nous donnera plus d’éléments pour comprendre les tenants et aboutissants de l’affaire.

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Renaud H.

Ingénieur en software et en systèmes distribués de formation, passionné de cryptos depuis 2013. Touche à tout, entre mining et développement, je cherche toujours à en apprendre plus sur l’univers des cryptomonnaies et à partager le fruit de mes recherches à travers mes articles.