Iran : quand les cryptos permettent de contourner les sanctions américaines

Un haut responsable iranien a de nouveau fait part du rôle que peuvent jouer les cryptomonnaies pour l’économie du pays. Il semblerait bien que l’Iran cherche à tout prix à trouver une alternative aux actuelles et futures pressions économiques que les Etats-Unis veulent exercer sur le régime de Téhéran.

Sanctions américaines “sans précédent”

Quand l’acharnement de l’administration de Donald Trump envers le pays d’Hassan Rouhani est quasi palpable, et que l’ancien businessman devenu président de la première puissance mondiale critique vivement l’ensemble des pays de l’OTAN, la tension monte, la volatilité croît et les doutes surgissent…Bref, tout ce que les marchés détestent. Ce cocktail empoisonné, en plus de chambouler le prix du baril, a une conséquence directe sur les entreprises européennes basées dans ce pays du Moyen-Orient. En effet, il y a de ça quelques jours, les États-Unis ont rejeté l’appel de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne à accorder certaines faveurs aux entreprises européennes économiquement actives en Iran.

Pour lutter contre ces sanctions américaines “sans précédent”, l’Iran envisage d’utiliser des cryptomonnaies pour y échapper, affirme un haut responsable du gouvernement iranien dans une interview publiée récemment. Le président de la Commission économique parlementaire, Mohammad Reza, va plus loin et semble répéter les propos mentionnés par le PDG de Lazard en début de mois dernier; évoquant le fait que les monnaies numériques pourraient être le moyen de se débarrasser de l’hégémonie du dollar dans le commerce international. Ce dernier a affirmé à l’agence de presse locale (Mizan News Agency) que cette question serait bientôt examinée au parlement.

“Aujourd’hui, de nombreux pays comme la Russie, la Chine et le Brésil se sont déjà tournés vers des traités bilatéraux ou multilatéraux, qui facilitent les transactions commerciales”.

Suite au retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien en mai dernier, la monnaie locale, le rial, a perdu plus de 50 % de sa valeur au cours des derniers mois. La nouvelle vague de sanctions économiques devrait entrer en vigueur en novembre prochain et les autorités iraniennes cherchent par tous les moyens de les contourner.

Le Bitcoin en Iran : une relation des plus ambiguës

Jusqu’à aujourd’hui, la République islamique a eu une relation ambiguë avec les cryptomonnaies. Les difficultés économiques du pays ont montré aux Iraniens que se tourner vers ces dernières – le bitcoin par exemple – pouvait avoir du bon, afin de protéger leur argent contre la forte inflation et l’incertitude économique. En début d’année, quand le pays avait été secoué par une vague de protestations concernant la situation socio-économique du pays, une forte augmentation du commerce entre le rial iranien et le bitcoin s’était faite ressentir.

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En avril, la Banque Centrale d’Iran avait décidé d’interdire aux banques de la région et à toutes autres institutions financières de négocier une quelconque cryptomonnaie avant même d’avoir établi officiellement des directives les concernant . Les premiers motifs pour cette interdiction impartiale semblaient alors être les risques de blanchiment d’argent, les risques de financement du terrorisme et autres activités criminelles.

Sources : Bitcoin.com ; NBC ; NBC || Images from Shutterstock

Jean-Armand Figeac

Jean-Armand est basé à Zürich et travaille depuis 2018 comme Consultant Blockchain pour l’entreprise phare du marché suisse des télécommunications . Son parcours dans la Fintech a débuté en 2016 comme analyste risque de crédit au sein d’une start-up Zurichoise. Il a oeuvré de nombreuses années pour diverses entreprises internationales de renom, des PME et TPME sur trois continents durant ces dix dernières années. Diplômé d’un Master en Banque et Finance de l'Université de Lucerne, Jean-Armand passe la majeure partie de son temps libre à perfectionner ses connaissances dans les langues étrangères telles que le russe, le swahili, l’arabe et l’allemand.