Europol traque les bitcoins des criminels – Wasabi Wallet, Samourai Wallet et leurs mixeurs de BTC, la « nouvelle menace »
Cryptos sous surveillance – Les autorités financières et policières à travers le monde ne sont définitivement pas très fans des services de mixage de bitcoins ou des cryptomonnaies dites « anonymes ». Les services d’Europol expliquent ainsi qu’ils suivent de très près les activités liées à ces transactions confidentielles sur blockchain.
Le mixage des bitcoins : un casse-tête pour les enquêteurs
L’autorité de police européenne Europol vient de publier un nouveau rapport intitulé « Évaluation de la menace que représente la criminalité organisée sur Internet ».
Comme on pouvait s’y attendre, un chapitre est consacré aux cryptomonnaies, et son titre est sans équivoque :
« Les cryptomonnaies facilitent les paiements pour toutes les formes de cybercriminalité. »
Cela donne le ton d’entrée de jeu, et la suite est tout aussi accusatrice, notamment pour les services de mixage qui permettent de mélanger les transactions en bitcoins pour les rendre difficilement traçables :
« (…) les wallets proposant des services de protection de la vie privée utilisant des concepts de ‘coinjoin’ (par exemple, les wallets Wasabi et Samurai) sont apparus comme une menace majeure, en plus des mixeurs centralisés bien établis. »
Bitcoin perd du terrain sur le darknet au profit des cryptos anonymes
Europol reconnait toutefois que les activités criminelles ne représentent plus désormais qu’une part infime des transactions, quand on les compare aux échanges légitimes.
Le rapport admet ainsi que, si avant 2013 les transactions « criminelles » représentaient 20 % du total, en 2019, elles ne représentaient plus que 1,1 % des transactions sur blockchains.
Autre changement remarqué par le service de police : alors que les marchés noirs du Dark Web reposaient quasi uniquement sur Bitcoin (BTC) jusqu’à 2013, l’offre s’est depuis largement diversifiée :
« (…) au cours des dernières années, la situation a changé. Un nombre croissant de marchés ont compris l’avantage d’offrir plusieurs alternatives de cryptomonnaies, notamment Litecoin (LTC), Ethereum (ETH), Monero (XMR), Zcash (ZEC) et Dash (DASH). Si le bitcoin reste le moyen de paiement le plus populaire (principalement pour sa large adoption, sa réputation et sa facilité d’utilisation), l’utilisation des cryptos favorisant l’anonymat a augmenté (…). »
Ainsi, le trio de tête des cryptomonnaies de plus en plus en vogue sur le darknet serait, dans l’ordre, Monero, Zcash et Dash. Europol reconnait que toutes ces cryptos peuvent « constituer un obstacle considérable aux enquêtes des services répressifs ».
Le jeu du chat et de la souris continue donc de plus belle entre les services de police et les criminels, ces derniers exploitant tous les outils leur permettant de dissimuler leurs activités. Pourtant, certains considèrent que les cryptomonnaies anonymes ne sont pas si diaboliques, même dans le cas du blanchiment d’argent.