Les NFTs et la notion de rareté numérique

Rareté et NFT, un nouveau paradigme – Aujourd’hui, il est possible en quelques clics de dupliquer à peu près n’importe quel média en ligne. De fait, la notion de rareté numérique semble être une hérésie aux yeux de certains. Mais cette facilité de copie n’a-t-elle pas mécaniquement invalidée la notion même de valeur des oeuvres numériques ? Et dans cette hypothèse, quelles sont les promesses des NFTs pour améliorer ça ?

La rareté numérique à l’ère de la pollution visuelle

Aujourd’hui, avec la multiplication des applications et outils numériques de création, « faire de l’art » est à la portée de tout le monde. Bien entendu, tout le monde ne possède pas la même sensibilité ou une facilité identique à créer quelque chose qui plait. Néanmoins, dessiner, retoucher ou animer est devenu de plus en plus accessible au plus grand nombre.

Pour commencer, tout un chacun est en capacité d’apprendre les rudiments de ces outils sur les plateformes de streaming ou des sites de formation spécialisés. Il est également possible de suivre des vidéo plus pointues pour connaître des techniques plus avancées. 

Mais ce n’est pas parce que l’accessibilité s’est améliorée que créer est devenu plus simple. A part quelques exceptions sur la planète, il ainsi nécessaire de maîtriser les règles artistiques et leur histoire pour pouvoir prétendre les comprendre. L’étape suivante sera de les faire siennes afin d’avoir son « style ». 

Cette authenticité qui permet de se démarquer des autres est très recherchée en ligne : elle permet de capter l’attention, ressource devenue rare et disputée par de nombreuses marques. La valorisation publique d’années d’apprentissage et de travail revient donc à une autre entité que l’artiste. 

Le compromis virtuel entre liberté et sécurité 

Dans cette guerre de l’attention, chacun redouble d’effort pour produire toujours plus de contenu. Conséquence : avec l’afflux d’art numérique, le sentiment qu’il est simple à créer se renforce et donc, n’a que peu de valeur.

Cela devient donc compliqué pour un artiste numérique d’être reconnu à sa juste valeur. L’option lucrative la plus évidente est de se faire recruter par une entreprise pour produire des contenus conformes à son identité. 

Mais ces critères doivent correspondre à une identité qui n’est pas forcément celle de l’artiste. Alors se dégage souvent une nécessaire compromission : Perdre un peu d’authenticité et de liberté créative au profit d’une sécurité économique et de petites victoires dans la grande guerre de l’attention.

Bien sûr, il est possible de refuser ce système. Mais les nouvelles vont vite et il deviendra très dur de gagner sa vie grâce à ces créations par la suite. Ce compromis contraint s’apparente donc davantage à une capitulation face à un chantage qu’autre chose.

En terme d’alternatives, les réseaux sociaux proposent une monétisation du contenu. Avec des conditions générales d’utilisation devenues de moins en moins avantageuses pour les créateurs. Et surtout, un pouvoir de censure parfois démesuré.

Pour résumer l’état de santé du marché de la création numérique aujourd’hui : une production massive de contenu contrôlée par des entités centrales qui dévaluent ce qui ne leur plaît pas.

Comme un air de déjà vu non ?

Qu’est-ce que les NFTs changent dans cette situation ?

C’est la question qui brûle toutes les lèvres aujourd’hui. Alors, qu’est-ce que changent réellement les NFTs dans ce paysage ?

La première chose, c’est la possibilité, pour le propriétaire des clés privées d’un wallet crypto, de démontrer sans contestation possible, qu’il a bien créé un NFT à un instant T. Ce bénéfice peut se résumer par la fameuse expression “Rendre à César ce qui appartient à César”. 

Désormais, chaque artiste peut également valoriser l’étape de création d’un projet auquel il a participé. Cette information peut être vérifiée publiquement et ne peut pas être censurée. A condition d’utiliser une blockchain suffisamment décentralisée bien entendu.

La seconde, c’est de graver dans le marbre le nombre d’éditions initialement prévues à la vente. Cela permet à un auteur de décider du niveau de rareté numérique d’une œuvre originale.

La troisième : les royalties. En restant réaliste, le système des royalties apporté par les NFTs n’est pas parfait. Mais la promesse d’une redistribution plus juste des royalties sur le marché secondaire est de taille.

Technologiquement, les NFTs représentent une réelle évolution dans la manière d’envisager un changement dans l’univers numérique. Mais ils demeurent un outil, et leur utilité sera déterminée par leur utilisation. Utilisation qui mérite d’être portée par les premiers concernés par un besoin de revalorisation de leur travail : les artistes de l’univers numérique.

Konohime

Issu d'une formation artistique, et fort d'un parcours professionnel technique, j'évolue depuis plusieurs années dans l'univers blockchain, et plus précisément dans celui des Tokens Non Fongibles. Ma valeur ajoutée dans cet écosystème est de rendre accessible au plus grand nombre les enjeux et opportunités offertes par ces nouvelles technologies