Banque Centrale de Russie : les cryptoactifs ne sont pas une menace pour la stabilité financière

Elvira Nabiullina, présidente de la banque centrale de Russie, avait déclaré ne pas vouloir appeler les cryptomonnaies par leur nom, mais préférait plutôt le surnom de «cryptos-choses » lors du récent forum économique international annuel à St. Petersbourg, le mois passé. En ce sens, le rapport publié le 30 mai soutient ses propos affirmant que le volume de transactions étant si infime qu’il ne représentait pas de menace pour la stabilité financière globale. Selon l’étude, quand les transactions en cryptoactifs sont mises en perspective avec le volume total des transactions financières, ces derniers ne représentent qu’une simple goutte d’eau.

Transactions crypto versus transactions financières

Pour vous donner un ordre d’idées, le volume total de cryptos échangées en 24H rapporté par CoinMarketCap est inférieur à 15 milliards de dollars. Le FOREX, à lui seul, comptabilise un volume quotidien de 5 trillions de dollars selon la BRI (Banque des Règlements Internationaux).

En revanche, si la croissance de ces cryptos venait à perdurer, cela aurait des répercussions de grande ampleur sur les investisseurs particuliers et institutionnels, mais aussi sur les banques et sur d’autres acteurs financiers. La Banque Centrale soutient que la très forte volatilité des prix de ces actifs est un de leurs plus gros points faibles car cela les empêche d’acquérir une valeur standard stable et fiable.

Le rapport met néanmoins en exergue les nombreux risques liés à l’investissement dans ce type d’actifs ; notons par exemple le manque de protection des droits des investisseurs, les risques de blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le manque de liquidité du marché, les risques opérationnels, mais aussi les effets de levier.

Russie

La Russie, toujours plus novatrice

Au début du mois dernier, la Douma russe avait fait savoir qu’elle se penchait sur une première et nouvelle législation visant à réglementer l’industrie des cryptomonnaies. Les lois actuelles précisent que les cryptomonnaies et les tokens sont considérés comme des propriétés.

Sberbank

Igor Bulantsev, source : Facebook

Allant même plus loin, la banque russe Sberbank CIB (banque appartenant à la Fédération de Russie, reconnue comme l’une des dix banques les plus sûres d’Europe centrale et orientale) et une institution financière non-bancaire (la NSD) avaient annoncé un projet pilote ayant pour but de tester la technologie des ICOs sur la plateforme réglementaire de la banque centrale.

Le PDG de la Sberbank CIB, Igor Bulantsev, a déclaré que la banque considérait les ICOs comme « très prometteurs », soulignant que de nombreux clients de la banque « étaient intéressés par cette nouvelle façon de lever du capital ».

Sources : Bis.org ; Sberbank ; CoinTelegraph || Images from Shutterstock

Jean-Armand Figeac

Jean-Armand est basé à Zürich et travaille depuis 2018 comme Consultant Blockchain pour l’entreprise phare du marché suisse des télécommunications . Son parcours dans la Fintech a débuté en 2016 comme analyste risque de crédit au sein d’une start-up Zurichoise. Il a oeuvré de nombreuses années pour diverses entreprises internationales de renom, des PME et TPME sur trois continents durant ces dix dernières années. Diplômé d’un Master en Banque et Finance de l'Université de Lucerne, Jean-Armand passe la majeure partie de son temps libre à perfectionner ses connaissances dans les langues étrangères telles que le russe, le swahili, l’arabe et l’allemand.