Tremble Bitcoin ! Casino débarque en ville avec LUGH (EUR-L), le premier Crypto-Euro

Dans l’étonnement (quasi) général, ce qui s’apparente diablement au futur premier Crypto-Euro historique vient d’être révélé au monde. Surprise, les acteurs derrière ce stablecoin inédit ne sont pas ceux auxquels on aurait pu s’attendre. Si la présence de Nomadic Labs (Tezox/XTZ) et de Coinhouse dans le projet nous démontre à quel point nous évoluons en territoire parfaitement crypto-monétaire, ce sont bien la révélation Société Générale, de PwC France et Maghreb et surtout du groupe de supermarché Casino qui le prouvent : nous rentrons décidément dans l’ère de la respectabilité.

Caractéristiques, ambitions… on fait le tour du nouveau stablecoin LUGH (EUR-L) en tentant au passage de répondre à la seule question réellement importante : ce jeton sera t-il de taille à se confronter aux ténors du secteur du stablecoin, ou finira t-il abandonné dans un caddie anonyme un samedi après-midi ?

Le crypto-euro, mirage monétaire

Ce qu’il y a de bien avec le monde réel, c’est sa capacité à aller largement au-delà de la créativité des romanciers et des analystes les plus inspirés.

Prenez le concept de crypto-euro par exemple, soit une cryptomonnaie stable adossée à notre bonne vieille monnaie continentale. Tout le monde est capable de citer de tête plusieurs monnaies stables adossées au dollar, de l’USDT de Tether en passant par le jeton de Binance (BUSD), sans parler de l’USDC ou du TrueUSD, c’est bien simple, on ne sait plus lequel choisir !

Mais de crypto-euro, que nenni, nous laissant d’ailleurs pauvres investisseurs ou simples amateurs de crypto que nous sommes, contraint de procéder à des perpétuelles conversions mentales en équivalent dollars, une devise qui quoi qu’on puisse en penser, est décorrelée de notre véritable usage quotidien. Un comble alors même que l’euro est la deuxième monnaie la plus utilisée au monde, à presque rien du dollar (36 % contre 40). Par ailleurs, cette grille de lecture monétaire nous contraint à toujours regarder le monde économique avec des lunettes à double-foyer de fabrication américaine, et ça aussi ça pose question.

Quoi qu’il en soit, si l’émergence d’un crypto-euro stable n’était d’évidence qu’une question de temps, on attendait plutôt sur ce sujet central – c’est le cas de le dire – une prise de position de la Banque de France, ou de la BCE (et ce en dépit des régulières reculades et autres atermoiements de l’institution sur ce sujet sensible).

Au final, ces mammouths monétaires semblant de toute évidence paralysés par l’obstacle, la première véritable initiative tangible vient d’être révélée par des acteurs moins traditionnels.

Elle prend le nom de LUGH (et le stablecoin sera baptisé EUR-L) et l’entreprise est portée autant par des acteurs bien connus de l’écosystème crypto français comme Coinhouse, Nomadic Labs, que par la banque Société Générale et, plus étonnamment pas PwC France et Maghreb et… le groupe de supermarché Casino.

« Tremble Coinbase ! »

Par Toutatis !

Nom de baptême du projet : LUGH, en référence à « la principale divinité gauloise » selon les éléments de langage communiqués.

Le nouvel actif est présenté comme « le premier actif numérique français adossé à l’Euro ». A noter que vous pouvez d’ores et déjà aller consulter le site officiel de la devise nouvelle née. Un site intégralement… en anglais. Les divinités gauloises en perdraient leur latin. Un choix légèrement déroutant, on en conviendra, on se croirait presque chez Ledger.

LUGH le nouveau crypto euro stable

Mais faisons fi de ces quelques petit soucis de branding, bien secondaires au regard des enjeux et ambitions du projet LUGH. Dans un premier temps, le stablecoin EUR-L (le ticker du petit nouveau sur le marché) sera mis à disposition des utilisateurs des services de Coinhouse, un des leaders français du secteur crypto. La conversion et la manipulation de la devise seront possibles sur la plateforme, assorties de 1.49% de frais.

L’idée sera de permettre une acclimatation progressive à cette nouvelle monnaie virtuelle, avant qu’elle ne soit utilisée plus largement. En effet, si PwC France et Maghreb et surtout le groupe de supermarché Casino (qui propose également des services bancaires via Floa Bank) sont parties prenantes du projet, c’est bien évidemment dans l’idée d’en faire à terme un vecteur de paiement assorti de caractéristiques nouvelles. Monétaire bien sûr (même si le terme est utilisé avec prudence afin de ne pas s’attirer les foudres des régulateurs, dont le projet LUGH assure qu’il respectera l’ensemble des directives), mais également avec une logique de fidélisation des consommateurs.

D’un point de vue technologique, l’ensemble respire la solidité, grâce à la présence de Nomadic Lab (écosystème Tezos) et SCEME pour l’environnement blockchain. Financièrement, LUGH sera particulièrement auditable, avec la garantie que derrière chaque jeton est bien stocké son équivalent en euro. La Société Générale sera garante pour sa part de la conformité bancaire et hébergera d’ailleurs les comptes sur lesquels les transactions de LUGH s’opéreront.

La prochaine étape de l’adoption crypto-monétaire passera-t-elle par les caisses automatiques des supermarchés ? C’est une hypothèse vraisemblable tant la grande distribution incarne une colossale force de frappe autant qu’un vecteur majeur d’acclimatation aux nouveaux concepts économiques. Ceci étant, seule une validation par les utilisateurs eux-mêmes dans leurs pratiques du quotidien sera de nature à démontrer que les divinités gauloises sont de taille à affronter les super-héros américains du secteur du stable, USDT en tête.

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Ex-rédacteur en chef du Journal du Coin j'apporte ma petite pierre à l'édifice financier global qui émerge sous nos yeux. Les insultes, scoops, propositions de sujets, demandes en mariage et autres corbeilles de fruits sont à livrer sur mes différents comptes sociaux. Vous pouvez également venir discuter sur le groupe FB associé à l'initiative Tahiti Cryptomonnaies