Un quart des Français détenteurs de cryptos ? Consensys dévoile son étude

90% des Français auraient déjà entendu parler des cryptos. Alors que l’on pense souvent, à tort, que les cryptomonnaies sont toujours l’affaire d’une poignée d’initiés, l’on apprend aujourd’hui grâce à Consensys que neuf Français sur 10 auraient déjà entendu parler des crypto-actifs. Intitulée « Le rapport des Français au web 3 et aux crypto-actifs », l’étude a été menée en collaboration avec l’institut de sondage YouGov sur un panel de 15 158 personnes âgées de 18 à 65 ans, réparties sur 15 pays et interrogées sur les mois d’avril et mai dernier. Internet, web 3, crypto : Consensys esquisse un instantané de l’écosystème vu à travers les yeux du grand public qui semble prêt à basculer dans le futur de la monnaie, avec toutefois certaines réticences propres aux conjonctures locales. Plongeons ensemble dans la tête de nos concitoyens !

Les Français et le web 3 : entre intérêt grandissant et peur de l’inconnu

Les équipes de Consensys et de YouGov ont donc mené une large étude, qui touche aussi bien les cryptos que la propriété des données numériques ou encore l’impact écologique de ces dernières. Cependant, nous allons principalement nous intéresser aujourd’hui au web 3 et aux cryptos qui sont notre sujet de prédilection. Il y a d’ailleurs beaucoup de travail de pédagogie à faire à ce niveau, tant le sujet est pour le coup confidentiel. Avec seulement 12 % des Français familiers avec le terme « web 3 », ce domaine souffre d’un manque de connaissance évident. Mais ce n’est pas le cas des crypto-actifs, dont 9 Français sur 10 auraient déjà entendu parler, bien que 48 % admettent selon l’étude « ne pas en connaître les tenants et les aboutissants ».

Lorsqu’on leur demande quels sont les principaux concepts qu’ils associent à ce terme, les Français interrogés sont partagés entre des termes plutôt positifs, tels que « alternative possible à l’écosystème financier traditionnel », et des termes plus négatifs, comme « spéculation » ou « scam ». Ces perceptions sont d’ailleurs les freins les plus puissants à l’entrée dans le marché de la crypto, puisque 56 % des sondés trouvent le marché trop volatil et 46 % ont peur d’être arnaqués.

Enfin, ils seraient 23 % à avoir possédé ou à posséder des cryptos. Pour 50 % d’entre eux, ce serait du BTC et pour 36% de l’ETH. A la question de savoir pourquoi ils ont fait cet investissement, la curiosité et la diversification de leur portefeuille sont les raisons principalement avancées par le panel.

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Au Nigéria ou en Argentine, la crypto est une protection contre la dévaluation de la monnaie

Prenons maintenant un peu de recul pour confronter nos perceptions à celles d’autres pays du monde. Alors qu’en France, seulement 8 % des personnes interrogées associent les cryptos à « l’avenir de l’argent », ce chiffre atteint 58 % pour les Nigérians sondés, 50 % pour les Sud-Africains et 44 % pour les Mexicains. En effet, lorsqu’on a une monnaie nationale qui se dévalue énormément, on regarde les cryptos avec un œil différent. De la même façon, toujours au Nigéria, ils sont 65 % à déclarer posséder de la crypto pour « stocker de la valeur » et 56 % en Argentine. Mêmes causes, mêmes conséquences.

En ce qui concerne l’intérêt plus général des cryptomonnaies, 45 % des Américains sondés pensent qu’elles apportent une plus-value à internet, contre seulement 28 % des Français. Cette étude fait bien évidemment écho aux courbes de l’adoption de la crypto dans certains pays déjà cités, comme le Nigéria, l’Afrique du Sud ou encore le Vietnam qui les utilisent plus quotidiennement et qui sont donc plus au fait de la technologie. On retrouve cela dans les NFT que seulement 29 % des Français échantillonnés déclarent avoir déjà détenus contre 76 % des Vietnamiens.*

Enfin, la prise en compte environnementale est importante chez nous – et les idées reçues ont la vie dure -, puisque 75 % du panel français pensent toujours que l’empreinte carbone des cryptos est trop négative.

La France : futur Eldorado du web 3 ?

Les auteurs de l’étude ont également mis l’accent sur le côté participatif du web 3, ce qu’ils appellent « l’ère des bâtisseurs ». Ils notent qu’en France, les sondés restent méfiants envers internet dans son état actuel et qu’ils souhaitent une évolution que pourrait apporter le web 3. Afin de mieux plonger dans la crypto ? En tout cas, les questions d’identité numérique, de protection des données, de décentralisation des informations et donc de cryptomonnaies intéressent de plus en plus les Français. Citons pour finir Gregory Jessner, entrepreneur du web 3, pour qui le pays des Lumières pourrait une fois de plus montrer la voie :

« La France est le meilleur endroit pour construire le web 3 en Europe, et ce, grâce à son pool de profils tech et d’ingénieurs, et un esprit entrepreneurial qui refuse l’ordre établi. »

Espérons que nos représentants sauront se montrer à la hauteur des espoirs de tout un écosystème et de la curiosité de tout un pays.

Ben Canton

Prof à la ville comme à la scène, vulgariser et expliquer c'est mon quotidien. Crypto-agnostique pratiquant, je cherche la lumière dans les ténèbres des internets en essayant d'éviter les querelles de chapelles ! En attendant la révélation, j'achète du Bitcoin pour mes enfants et je m'enthousiasme pour les projets à destination du grand public.