Les banques menacées par les cryptomonnaies ? « Pas notre problème », selon cette banque centrale
Les MNBC au cœur des priorités – Que ce soit la Banque populaire de Chine, la Banque centrale européenne ou la Réserve fédérale américaine, leur obsession du moment semble être les monnaies numériques de banque centrale (MNBC). Avec cette préoccupation majeure en tête, ces grandes institutions n’ont pas le temps de s’occuper des plus petites de leurs consœurs, qui commencent à souffrir de la montée en puissance des cryptomonnaies.
S’adapter, ou mourir (et en silence, s’il-vous-plaît)
C’est un sacré message, pas très sympa, que vient de faire passer Jon Cunliffe, le vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE).
Lors d’une réunion de la BoE à Londres, rapportée par Reuters, le banquier central a expliqué qu’il ne se sentait pas concerné par les problèmes que les banques nationales pouvaient avoir face à l’adoption croissante des cryptomonnaies et autres monnaies numériques !
« Notre travail n’est pas de protéger le business model des banques (…) Les banques devront s’adapter. Notre travail est de nous assurer que si le business model des banques change, nous en gérons les conséquences financières et macro-économiques. »
Les banques traditionnelles prises entre deux feux
Entre les avancées technologiques et économiques que représentent les cryptomonnaies, d’une part, et les monnaies numériques de banques centrales, d’autre part, les banques commerciales risquent de ne plus avoir un très grand rôle à jouer dans l’économie de demain. En tout cas, pas sans de grands efforts d’adaptation.
Si Jon Cunliffe se montre aussi sec et tranchant avec les plus petites banques, c’est qu’il craint aussi pour la vie des banques centrales elles-mêmes. Pour le vice-gouverneur de la BoE, il n’y a pas une seconde à perdre, les politiques devant, elles aussi faire de la question d’une MNBC leur priorité.
« Il faut que les [monnaies numériques] passent assez rapidement à l’ordre du jour politique, avant qu’il ne soit trop tard, et que le monde politique ne découvre que certains développements [de monnaies numériques] dans le secteur privé ne correspondent pas à leur cadre réglementaire. »
Pour quelque chose comme Bitcoin qui n’aurait « aucune valeur intrinsèque », d’après le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, cette panique et cette précipitation purraient même sembler assez paradoxales.
Les banquiers britanniques auraient-ils perdu leur flegme habituel face à la menace des cryptomonnaies ? Qu’ils se rassurent (ou pas), a priori, cette inquiétude est mondiale chez les banquiers. Les craintes des investisseurs liées aux impressions monétaires massives tout autour de la planète font que ces derniers se tournent de plus en plus vers les valeurs refuges, comme l’or… et peut-être Bitcoin désormais.